Le 22 mai 1694, le sieur Philippe De Guerschin écuyer, seigneur de Logne résident à Thionville passe un contrat de mariage pour épouser demoiselle Marie Fourot de Thionville. Ce contrat de mariage est typique de cette époque et met en scène quelques personnages importants du Thionville de la fin du 17ème siècle. Thionville n'est française officiellement que depuis 35 ans, même si la ville est sous l'autorité des troupes française depuis 51 ans. Les personnages cités sont issus de l'armée où de l'administration civile.
"Devant nous notaires royaux à Thionville, y demeurant, soussignés furent présents en leurs personnes, le sieur Philippe de Guerschin, escuyer, seigneur de Logne, résident en cette ville, fils légitime de feu le sieur Pierre de Guerschin, vivant, essuyer et colonel d'un régiment de cavalerie et de dame Anne Schemcket, ses père et mère, assistés du sieur Louis de Henaut, escuyer, seigneur de Marasson son beau frère, de messire Estienne de Blanchard, chevalier, seigneur d'Argelé, lieutenant du Roy en cette ville et gouverneur de Thionville, de messireCharles François Hüe de Saint-Rémy, escuyer, seigneur de Gras d'une part et demoiselle Marie Fourot fille légitime de défunt maistre Barthélémy Fourot, vivant, conseiller du Roy, maistre particulier des eaux et forests en la maitrise particulière de Metz et Anne Françoise Bock, ses père et mère, assistés de dame Agnès Philips veuve de feu François Bock et dame foncière de Volcrange sa grande mère, de maistre Jean Nicolas conseiller du Roy, lieutenant particulier au bailliage et juge royal de cette ville son oncle et curateur, du sieur André Fourot bourgeois de cette ville son oncle paternel, du sieur Jean Hilt, eschevin de l'hostel de ville de cette cille, de messire Robert Bock prêtre, de messire Jean Mathias Bock, conseiller du Roy, procureur du Roy de l'hostel de ville, ses oncles maternels, de messire Jean Larminat conseiller du Roy, receveur des espèces audit bailliage, de maistre Nicolas Robin, notaire royal en cette ville, ses cousins et de messire Bernard Philips prêtre régent de la paroisse de cette ville d'aitre part. Lesquels ont déclaré que pour parvenir au futur et espéré mariage à faire entre le sieur de Guerschin et ladite demoiselle Marie Fourot les conventions matrimoniales qui suivent ont esté accordé et de part et d'autres acceptés à savoir premièrement que les futurs époux et épouse se prendront par loi de mariage et s'espouseront en face de nostre mère la sainte église catholique, apostolique et romaine le plustost que faire se pourrait à la première réquisition de l'un ou de l'autre.
Chascune des dit futurs conjoints payera et acquittera ses dettes contractées avant le présent contrat de mariage et jusques a huÿ sans le fait de l'autre et sans que les biens de l'un ou de l'autre puisse estre tenu d'aucune desdites dettes réciproquement. Aussitost après la consommation du mariage lesdits futurs espoux et espouse feront un et commun en tous biens meubles acquêts et conquests immeubles et fruits et revenus des biens immeubles propres.
Laditte demoisselle futur espouse apportera en communauté tous ses meubles, savoir meubles meublants obligations, constitutions et arrièrages a elle eschue par droit de succession de déffunt maistre Barthélémy Fourot et dame Anne Françoise Bock ses pères et mères. Toutes les obligations, constitutions et arrièrage sont déclarées meubles par le présent contrat du consentement des parties comme ledit de Guerschin, futur espoux n'a aucun meuble, ny effets mobliliaires, il a meubly par le présent contrat de mariage de ses biens immeubles les plus beaux et les plus chair jusques à la somme de six mil livres qui entreront en communauté cela ayant esté stipulé expressément.
De plus ledit sieur de Guerschin futur espoux promet donner et assigne à la demoiselle future espouse pour bagues et joyaux la somme de trois mil livres pour lesquels ses biens demeureront dès à présent affectés et hypothéqués desquels trois mil livres tournois ladite futur espouse pourra disposer à sa volonté ainsi quelle trouvera à propos et en faveur de qui luy semblera sans avoir besoin d'aucune autorisation entant par la présente suffisamment autorisée pour ce faire.
De plus il a esté expressement stipulé et conditionné qu'en cas que ladite Agnès Philips vient à décéder pendant et le présent contrat de mariage, toutes les constitutions, obligations et rentes, vente à faculté de rachat, engagère et tous les biens immeubles qui festoient à ladite demoiselle future espouse par droit de succession de ladite Agnès Philips sa mère grande luy tiendront lieu de nature de biens propres et ne pourront entrer en communauté mais seulement les fruits et revenus d'Yeux. Au surplus lesdits futurs espoux se conformeront et régleront suivant la coutume de cette ville qui est la mesme que celle de Luxembourg renonceant à toutes autres ainsi faict et passé à Thionville le vingtdeuxième may mil six cens quatre quatorze et ont signé lecture faicte et vanat de signer il a esté stipulé et accordé que les biens propres de l'un ou de l'autre des parties demeureront affecté de hypothèques pour les dettes qui se payeront des deniers ou effect de la communauté et pendant ycelle et qui ont esté contracté avant le présent contrat de mariage et qui sont présentement deus."(Copie de l'original)