Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

30/08/1705 Thionville-Volkrange: La fête au village (suite 0)

Publié le par Persin Michel

Nous avons vu la relation de l'incident du 30/08/1705 à la fête de Volkrange:

Quels étaient donc ces notables impliqués dans cet incident à la fête patronale de Volkrange  le dimanche 30 août 1705.

Nous allons commencer par la personne qui a porté plainte devant le bailliage, je veux parler de Jean Mathias Bock :

Jean Mathias Bock était seigneur foncier de Volkrange [1] et d’Algrange. Il fut aussi procureur du roi au bailliage de Thionville de 1699 à 1727 et subdélégué de l’intendant de Metz.  Il était né le 15 décembre 1664, il avait donc 41 ans lors de cette fête.

[1]  Pour la moitié seulement de la seigneurie.

 

Armoiries de la famille de Bock : De gueules au bouc d’argent,

Armoiries de la famille de Bock : De gueules au bouc d’argent,

La famille de Bock :

Cette famille était déjà connue vers l’an 1000, on la retrouve au 13ème siècle à Strasbourg qu’un de ses membres, Valentin de Bock, quitta pour suivre l’empereur Charles-Quint avec qui il participa à de nombreuses actions armées. Le 9 novembre 1532, il est fait chevalier et reconnu comme noble de l’empire avec droit de siéger et droit au grand chapitre. Ce titre fut confirmé le 17 juin 1617 par Henri, duc de Lorraine.

Ce Valentin de Bock devint seigneur de Vance et d’Autel proche d’Arlon [1]  il est à l’origine de la branche dite d’Arlon. Il épousa une sœur de Mathias Hilt, conseiller et ministre d’état du Luxembourg. Il en eut  au moins deux fils : Nicolas et Eustache

Eustache de Bock fut à l’origine de la branche des seigneurs de Pétrange [2]

Nicolas de Bock, est qualifié de chevalier, seigneur de Vance et d’Autel [3] dans un partage de 1586. Il épousa Nicole de Varck, fille du noble Michel de Varck. Ils eurent au moins deux fils 

Rutgen de Bock, seigneur de Vance  qui n’eut qu’une fille, c’est son frère Jacob qui continua la filiation.

 

[1] Preuves par le diplôme du 9 novembre 1532 et par des copies expédiées par le magistrat de Luxembourg du 28 juillet 1636 et plusieurs traductions. Toutefois la branche alsacienne ne reconnut la branche Lorraine que comme une famille homonyme.

[2]  Pétrange proche de Boulay

[3] La famille d’Autel était très puissante et alliée à de nombreuses familles nobles du Luxembourg dont probablement la famille de Bock par une épouse, mais le lien n’est pas établi formellement. Toutefois, il n’était seigneur qu’en partie et seulement pour une partie foncière du domaine. Par exemple, la seigneurie de Vance était détenue par plus de 10 familles qui n’en détenait qu’une petite partie.

 

Jacob de Bock, seigneur d’Autel marié à  Anne de Lutzerat. Ils eurent plusieurs enfants dont François de Bock né le 24 octobre 1586, chevalier qui vendit la terre d’Autel, il épousa Marie Vilthem [1] et eut avec elle, un garçon et une fille.

La fille, Félicité de Bock fut Dame de Marienthal, couvent au Luxembourg qui possédait des biens à Thionville -Voir le lien suivant

Le garçon, François de Bock, chevalier, né le 27 janvier 1619. N’ayant plus de biens au pays d’Arlon, la terre d’Autel ayant été vendue par son père, il vint s’installer à Thionville. [2]. Son installation à Thionville se fit peu avant la guerre de Trente ans, où il commerça le bétail autour de la ville pendant les sièges de 1639 et 1643, gagnant beaucoup d’argent.  Le 5 juin 1683, il achète à Jean François de Gévigny [3] la seigneurie foncière de Volkrange pour 1450 écus blancs soit 4350 livres tournois. Il acheta aussi une partie de la seigneurie foncière d’Algrange. Il eut plusieurs enfants dont :

Jean Nicolas de Bock, chevalier et seigneur d’Algrange, né le 20 février 1648, c’est lui qui fit reconnaître en France sa famille, prouvant son ancienneté et sa noblesse dont il obtint confirmation avec tous les privilèges associés par des lettres patentes données à Versailles le 6 septembre 1722 et enregistrées au parlement de Metz le 25 février 1723. Il fut lieutenant particulier au bailliage de Thionville et décéda le 14 avril 1699. Il épousa Agnés Marie Scharff, dont il eut plusieurs enfants.

Et notre protagoniste de l’incident à la fête de Volkrange :

Jean Mathias de Bock, chevalier, seigneur foncier d’Algrange et de Volkrange, né le 15 décembre 1664 et décédé sans enfant.

La généalogie de la famille de Bock montre ensuite des alliances avec d’autres familles de notables thionvillois comme les « Hue de Saint-Rémy », les « de Gargan du Chatel », les « Baudet de Puymaigre », les « Blanchard » qui sont tous à des degrés divers impliqués dans la vie militaire de la région et de la France en général ainsi que dans les charges civiles municipales, du bailliage ou/et du parlement de Metz. [4].

 

Pour les spécialistes et érudits qui liraient cet article, je tiens à signaler que dans  le livret de Sylvain Chimello « Le château de Volkrange et ses chatelains » paru en 1991, la généalogie qu’il donne en page 15 concernant Jean Mathias Bock est erronée. Il en est de même pour les notes « Christiany » des archives municipales. La généalogie que je donne ci-dessus est reconstituée d’après des documents notariaux originaux des archives départementales de la Moselle.

 


[1] La famille Vilthem ou Wilthem était affiliée à d’autres seigneurs de Vance.

[2]  On ne sait pas pourquoi la famille de Bock vint s’installer à Thionville où elle acheta ou hérita la seigneurie foncière d’Algrange.

[3] Capitaine retraité d’un régiment de dragons, seigneur de Meilbourg et grand bailli d’épée à Thionville sous Louis XIV. Il n’avait gardé cette seigneurie foncière qu’une seule année. Il l’avait achetée à Marie Madeleine de Siebricht Neursbourg.  (Sylvain Chimello Le château de Volkrange et ses chatelains 1991)

[4] Charges achetées comme souvent aussi leur grade dans l’armée, car à la base nous avons très souvent des familles bourgeoises enrichies dans le commerce.

 

 Au décès de Jean Mathias de Bock, n’ayant pas de descendance, la moitié de la seigneurie foncière dont il était propriétaire passa à Jean Emery de Boislogé [1] le mari d’Anne Fourot [2] pour la bonne raison qu’ils achetèrent à la famille cette seigneurie foncière. En sachant qu’Anne Fourot avait comme grand-mère maternelle Anne Françoise de Bock qui s’était mariée avec Bathélémy Fourot.

Avant de voir dans un prochain article, le co-seigneur haut-justicier et foncier de Volkrange, Jean de Pouilly et son fils François Issaïe de Pouilly directement impliqués dans cet incident puisque l’ayant en quelque sorte provoqué, regardons deux autres protagonistes de l’affaire, je veux parler des sieurs Jean Louis Larminat et François Nicolas Fringan.

Jean Louis Larminat :

Il avait fait l’université de Paris et fut reçu comme avocat au parlement de Metz le 13 mars 1684. Il a exercé au bailliage de Thionville comme avocat et comme receveur des amendes, vacations et épices du bailliage. Il deviendra subdélégué de l’intendant. Il fut aussi nommé le 20 juin 1705, procureur fiscal pour François Issaïe de Pouilly [3]. Marié à Marie Helminger, il aura en 1686, un fils Louis Larminat. Il décéda à Thionville le 1er novembre 1709 soit 4 ans après l’incident de Volkrange.

Son fils Louis Larminat fit ses études à Reims puis devint avocat au parlement de Metz le 15 août 1709 et succéda rapidement à son père comme subdélégué de l’intendant dont il fut aussi conseiller à partir de 1714.

La famille Larminat portait comme des armoiries :

D’azur au pal d’argent, chargé d’un tourteau d’Azur.

François Nicolas Fringan :

Il fut subdélégué et lieutenant particulier des eaux et forêts au bailliage de Thionville où il mourut le 23 octobre 1752 à 75 ans.

Son fils Pierre Fringan fut lui aussi subdélégué et lieutenant général civil et criminel au bailliage de Thionville. Il décéda en 1779.

Dans notre prochain article nous verrons la Famille de Pouilly dont jen  et son fils François Issaie furent seigneur haut-justicier et moyen et bas foncier pour moitié de Volkrange, Metzange et Beuvange.

(à suivre)

 


[1]  Chevalier de Saint-Louis, maréchal des camps et armées du Roi. Lieutenant-général commandant l’artillerie dans les trois évéchés.

[2] Contrat de mariage du 26 décembre 1696 à Thionville

[3]  Le 8 août 1705, lors de l’incident à la fête de Volkrange, il était donc déjà procureur fiscal de la haute justice de Volkrange.

Voir les commentaires

8 octobre 1691 - Sur la route de Cattenom à Thionville

Publié le par Persin Michel

Je vais reprendre par un petit fait divers qui s'est produit le 8 octobre 1691 sur la route ou grand chemin menant de Cattenom à Thionville et passant à Garche.
"Donc, le 8 octobre 1691 au matin, Michel Louis qui est admoniateur de Distroff et qui y habite avec son épouse Catherine Kertzen, était allé à Cattenom traiter des affaires de Distroff.
Les affaires traitées, il revient de Cattenom à Thionville par le grand chemin qui passe par Garche. Au loin, il voit Jeanne Muller qui est l'épouse d'Estienne Pierre Janet aussi appelé "le grand canonnier". Jeanne Muller est à cheval et Michel Louis la prend pour sa propre femme qui devait, être en train de vendanger une vigne à Garche. Il pense qu'elle a quitté son travail et s'étant avancé devant elle, il l'attrappe par sa coiffe et la tire pour la faire descendre du cheval.
Jeanne Muller crie, se demandant bien qui l'agresse ainsi et son mari Estienne Pierre Janet dit "le grand cannonier" qui travaillait non loin accourre avec son épée qu'il porte toujours comme ancien soldat. Voyant son épouse aux prises avec Michel Louis, il lui porte deux coups d'épée dans une fesse et le blesse cruellement.
Chacun ayant reconnu ses torts, grâce à de bons amis, les deux protagonistes en vinrent à traiter de la façon suivante:
Estienne Pierre Janet promet de payer en dédommagement au dit Michel Louis la somme de 25 écus et promet également de payer au chirurgien Néron, la somme de 12 écus et cela incessamment et au plus tard  à la guérison des blessures.
Afin d'assurer la surété de ce paiement, le sieur Jean Muller,  beau père de Pierre Janet, se constitue comme caution en engageant tous ses biens."
Le 13 octobre 1691, soit 5 jours plus tard, le sieur Janet va payer devant notaire, les sommes dûes et dégager ainsi le cautionnement de son beau père.
L'affaire en restera là.

 

Un admoniateur était le gérant d'un domaine pour le compte d'un seigneur ou d'une communauté. 

A l'examen des signatures au bas du document, je ne retrouve pas le nom de Janet, mais la signature suivante: Estienne Pierre Jannin.

Après recherches dans les registres anciens voilà ce qu'on peut en déduire:

Estienne Pierre "Janet" cité plusieurs fois dans le document s'appelle en fait JANIN ou JANNIN comme sa signature l'indique. Il était né avant 1684, probablement à Thionville et s'était marié avant 1704, avec Jeanne Muller aussi de Thionville. Ils auront au moins une fille: Catherine Janin qui se mariera le 19 octobre 1728 à Thionville avec un certain Jean Rebel.

 

François Néron, ancien chirurgien aux armées était alors lun des chirurgiens de la ville de Thionville  avec Jean Frio dont on trouve également la signature au bas du document.

Ces descendants devinrent des notables de Thionville alliés aux grandes familles de la ville, ils furent même des brasseurs importants de Beauregard.

Voir les commentaires

30/8/1705 Thionville-Volkrange : La fête au village

Publié le par Persin Michel

Huile sur toile de l'école française du 18ème siècle

Huile sur toile de l'école française du 18ème siècle

Dans cet article, je vais vous conter un incident qui s'est produit le dimanche 30 août 1705, lors de la fête du village de Volkrange, mais avant, je voudrais démystifier, une légende qui court encore chez quelques  "historiens" je dirais historiques !

Elle fait partie de ces "âneries" sur le moyen-âge qui ont été tant rabâchées qu'elles sont devenues "vraies" pour nombre de personnes. Elle est comme le fameux droit de cuisage qui n'a jamais existé dans notre pays et cet incident de Volkrange infirme également que les seigneurs de nos villages avaient droit à la première danse lors de la fête des villages. Ce n'est qu'une fausse interprétation de coutumes alors en usage dans nos villages et qui concernaient l'ouverture de la fête, l'ouverture du bal.

Avant de vous relater l'incident, il me faut faire un préalable qui vous verrez explique en partie la tournure des événements arrivés lors de cette fête au village.

Coutume :

La coutume est un « usage juridique oral, consacré par le temps et accepté par la population d'un territoire déterminé ». C’est à dire que c’est la répétition d’une pratique qui établit cette pratique comme étant « l’usage » et cela devint en quelque sorte la loi.

Il existait à Thionville depuis de nombreuses années, des pratiques qui dictaient les règles à appliquer dans un ensemble de domaines et de cas. C’était la « Coutume » de Thionville,  applicable dans toute la prévôté puis ensuite dans tout le bailliage.

En 1643, Thionville la luxembourgeoise, devint française dans les faits et en 1659, elle le devint officiellement par le traité des Pyrénées du 7 novembre article 35 à 41.

S’il modifia profondément la structure de l’administration de la ville et de la région, Louis XIV, ne s’attaqua pas ou peu à la « Coutume » en usage. Ne voulant pas choquer ou perturber trop frontalement les habitants. Il va donc reconduire la « Coutume » en usage depuis 1623, validée par le duc de Luxembourg.

En 1661, il fait publier en langue française le texte suivant :

 Coutumes générales de la ville de Thionville et autres villes et lieux du

Luxembourg Français 

Dans ce texte, à l’article XI du « chapitre ou titre IV »  il est écrit :

En évoquant les seigneurs haut-justiciers :

« Lui confère aussi l’autorité de crier les fêtes paroissiales, permettre les danses et les jeux de ces jours là, sauf s’il existe un usage ou une coutume contraire »

Retenons bien cet article !

NB : Il est courant dans les actes notariés du 18ème siècle de lire la mention « …sera réglé suivant la coutume de Thionville… »

Venons en maintenant à l'incident du 30 août 1705 qui nous est relaté par un rapport du procureur du roi au bailliage de Thionville.

« Reçu par nous gens tenant le bailliage et siège royal de Thionville, la requête présentée par Jean Mathias Bock, procureur du roi en ce siège, et stipulant que le 30 août dernier, jour de la fête ou dédicace de Volkrange, son maire s’étant mis en devoir de publier la fête, ayant en main suivant la coutume, un roseau garni de rubans, les sieurs de Pouilly, père et fils suivis des sieurs Rolly, Fringan et Larminat, se seraient approchés du lieu ordinaire de la danse ou ledit maire ayant remis entre les mains du sergent, le roseau garni de rubans, le sergent aurait proclamé la fête au nom du sieur Jean Mathias Bock, seigneur en partie de Volkrange, sur quoi le sieur de Pouilly (le jeune) aurait crié avec emportement qu’il s’opposait et se serait jeté sur le maire pour lui ôter le roseau et pendant qu’il tirait le maire à lui, il fut suivi tumultueusement des sieurs de Rolly, Larminat et Fringan et autres qui tous se mêlèrent confusément avec le sieur de Pouilly.

Celui ci ayant cassé et brisé le roseau, le maire reprit le roseau cassé sur quoi ledit sieur de Rolly se jeta sur le maire pour lui reprendre et l’a menacé de le maltraiter en cas de refus. Il reprit donc le roseau par la force et le brisa en trois morceaux.  Mais le maire réussit à reprendre les morceaux du roseau des mains du sieur de Rolly, sur quoi le sieur Larminat avec furie se jeta sur le maire pour lui reprendre le roseau cassé et le mit entre les mains du sergent de justice du sieur de Pouilly.

Le sieur de Pouilly fit alors venir des fusiliers et leur aurait ordonné d’empêcher que l’on ne prenne aucune danse… »

Il est précisé sur le document que le procureur du roi sera avertit des faits et que l’avocat du roi réquisitionnera les sieurs de Pouilly, père et fils, le sieur de Rolly et Larminat pour être entendus sur les faits.  Le rapport est daté du 5 septembre 1705.

Pour résumer simplement l’affaire :

Le maire de Jean Mathias Bock, seigneur en partie de Volkrange, a demandé a son sergent de proclamer, avec en main un roseau garni de rubans, ouverte la fête du village et d’autoriser ainsi les danses. Or le sieur de Pouilly, seigneur en partie de Volkrange avec son fils et les sieurs de Rolly, Fringan et Larminat s’opposèrent par la force à cette déclaration en cherchant à prendre le roseau des mains du maire. Ce faisant ils déclenchèrent entre eux une bagarre qui se solda par la destruction du roseau et l’intervention, demandée par le sieur de Pouilly, de soldats afin d’interdire la fête.

 

 L’explication de ce pugilat est fort simple :

Le sieur de Pouilly était seigneur en partie de Volkrange et le sieur Jean Mathias Bock était aussi seigneur en partie de Volkrange. Ils étaient donc co-seigneurs du village mais avec une différence bien réelle :

Le sieur de Pouilly était seigneur haut-justicier du village et le sieur Jean Mathias Bock n’était que seigneur foncier  du village.

Relisons l’article XI de la coutume de Thionville : Il est bien précisé que la proclamation de la fête et des danses est de la responsabilité du seigneur haut-justicier donc du sieur de Pouilly.

Cette bagarre n’est donc qu’une question de préséance et de formalisme, mais on verra par la suite que l’entente entre ces seigneurs n’était guère fameuse depuis déjà fort longtemps.

Ce simple fait divers va toutefois nous donner beaucoup de renseignements sur les protagonistes, sur la fête, sur l’administration du village, sur la justice du bailliage…

Pour l’instant restons sur l’incident.

Afin de bien établir les faits, la justice du bailliage, en la personne de Jean Scharff, conseiller du roi, fit interroger une partie (21)  des hommes présents à la fête. Qui étaient- ils ?

  • Vassor Guillaume, bourgeois de Thionville, âgé de 40 ans.
  • Klein Jean, manœuvre d’Hettange-Grande, âgé de 36 ans.
  • Junger Philippe, laboureur d’Elange, âgé de 63 ans.
  • Chillon Michel, maçon d’Hettange-Grande, âgé de 50 ans.
  • Fischer Nicolas, manœuvre d’Elange, âgé de 29 ans.
  • Roly Jean, jeune garçon de Marspich.
  • Neis Jean, Jeune garçon de Thionville, âgé de 24 ans.
  • Bil Jacques, jeune garçon de Marspich, âgé de 29 ans.
  • Lechamp Nicolas, boulanger de Thionville, âgé de39 ans.
  • Gascher Jean, bourgeois de Thionville , âgé de 30 ans.
  • Gascher Valentin, bourgeois de Thionville, âgé de 55 ans.
  • Limbourg Nicolas, marchand de Thionville, âgé de 33 ans .
  • Cheltier François, laboureur de Marspich, âgé de 23 ans.
  • Stroest Antoine, maçon de Marspich, âgé de 28 ans.
  • Holstaine Adam, laboureur de Beuvange, âgé de 30 ans.
  • Pécheur Christophe, laboureur de Beuvange, âgé de 50 ans.
  • Frolin Nicolas, tisserand de Beuvange, âgé de 33 ans.
  • Adam Jean, laboureur de Metzange, âgé de 26 ans.
  • Schweitzer Rémy, laboureur de Marspich, âgé de 60 ans.
  • Jacob Nicolas, tisserand de Beuvange, âgé de 60 ans.
  • Veinant Jean, laboureur de Beuvange, âgé de 40 ans.

(Toujours la même remarque sur l’orthographe des noms propres à cette époque qui est souvent aléatoire)

On peut remarquer qu’aucun de ces hommes n’est originaire de Volkrange car trop impliqués et inféodés à l’un ou l’autre des seigneurs du village. On retrouve des gens de Beuvange, Metzange, Elange et Marspich, villages voisins de Volkrange mais personne de Veymerange pourtant proche. Figurent aussi des hommes d’Hettange-Grande et quelques bourgeois de Thionville. 

 

Le sieur Holstaine Adam explique qu’en fait il n’était pas présent à la fête et ne sait donc rien sur les évènements.

Le dénommé Stroest Antoine, maçon de Marspich dit ne pas comprendre le français et n’avoir pas compris vraiment ce qui se passait mais il décrit les faits sans en comprendre le sens.

Un autre encore, explique qu’arrivé en retard, il ne vit rien car trop éloigné de la place et à cause de la foule qui était devant lui.

Les dépositions des autres hommes présents à la fête, on peut établir quelques faits intéressants :

En premier lieu, on apprend que la fête était proclamée sur la place non loin du château et que cela se faisait après les vêpres entre 15h et 16h.  On y apprend aussi que pratiquement toute la population de Volkrange, Metzange et Beuvange y participait et qu’on y jouait du violon.

Voilà pour le décor, maintenant sur le fond de l’affaire, on y apprend que tout le monde étant rassemblé sur la place, le sieur de Pouilly arriva du château avec son fils, le sieur de Rolly son beau-frère et les sieurs Fringan et Larminat tous accompagnés de leur famille proche. On y apprend aussi que le sieur Jean Mathias Bock, l’autre seigneur du village n’était pas présent et avait délégué les formalités à son maire et à son sergent.

Un premier accrochage eut lieu dès l’arrivée du seigneur haut-justicier, de Pouilly qui demanda au maire présent des sièges pour lui et sa suite, ce à quoi le maire de Jean Mathias Bock ne répondit pas selon certains ou selon d’autres, il lui dit de s’adresser à son propre maire.

Ensuite les témoignages concordent en ce sens qu’ils décrivent tous le même enchainement des faits :

« Le maire de Jean Mathias Bock donne au sergent le roseau enrubanné et celui-ci crie la fête la déclarant ouverte au nom du seigneur Jean Mathias Bock ce qui déclenche de suite la protestation du seigneur haut-justicier de Pouilly à qui revient cette charge et dans la foulée le déclenchement de la bagarre entre le fils du seigneur de Pouilly et ses invités les sieurs de Rolly, Fringan et Larminat. La bagarre ayant pour objet de récupérer le roseau enrubanné qui dans la coutume était obligatoire pour ouvrir les danses. Le roseau une fois cassé la fête ne pouvait se tenir et le seigneur de Pouilly en fit faire un procès verbal puis il fit venir trois ou quatre soldats armés ou fusiliers pour calmer les gens et interdire les danses sous peine de prison. Chacun se retira donc de la place et la fête fut définitivement gâchée »

Nous verrons dans la suite de cet article que les relations entre les deux seigneurs, haut-justicier et foncier n’étaient pas bonnes et nous verrons que ces personnages étaient tous des notables du bailliage de Thionville donnant ainsi à cette « petite » affaire un retentissement assez important.

Dans le prochain article nous verrons donc qui étaient ces notables, quelles étaient leurs relations et comment se termina l’affaire.

 

À suivre…

Voir les commentaires