thionville 13eme siecle
1239 - Thionville - La charte de franchises
C’était hier ou avant-hier, je traversais la ville, sous une bise glaciale cadeau des moscovites, me dépêchant afin de gagner au plus vite la chaleur des Capucins.
Devant le beffroi, un brave homme, aussi frigorifié que moi, prenait en photo la plaque commémorative du don à la ville de la charte de franchises.
A mon passage, il me glissa rapidement, :
« C’est la charte qui a libéré les gens des seigneurs… »
Il faisait 5° en dessous de zéro et le vent arrivant des plaines russes, me faisait penser à la retraite de Russie. Bref, l’envie de répondre et d’engager une conversation nécessairement longue ne m’effleura même pas.
Laissant là notre homme féru de l’histoire de la ville, je courus plus que je ne marchais vers l’abri convoité.
Mais cette réflexion, faisait son chemin dans ma mémoire, je n’avais pas le souvenir que cette charte avait libéré les thionvillois, je résolus donc à mon retour de regarder d’un peu plus près cette histoire.
J’ai fait pendant plusieurs jours le point sur cette affaire, et comme souvent, les choses qui semblent si simples s’avèrent parfois bien compliquées.
En premier lieu regardons physiquement ce qu’était cette charte de franchises :
Commençons par dire que ce document n’existe plus [1] dans les archives de la ville, détruit par les inondations de l’automne 1940 et/ou celles de l’hiver 1941/1942 [2] dans les caves de ce qui est aujourd’hui le lycée Hélène Boucher où les archives de la commune avaient été mises à l’abri à cause de la guerre.
En fait, lors de l’évacuation, les archives de la ville furent mises en caisses et partirent à Poitiers. Après l’armistice du 22 juin 1940, elles reprirent le chemin de Thionville pour être entreposées dans les caves du lycée de jeunes filles où elles subirent les inondations de l’automne 1940 et peut-être encore celles de l’hiver 1941/1942.
[1] En fait, il existe toujours physiquement mais ayant subi les affres d’une inondation, il est complètement illisible, heureusement l’abbé Braubach, archiviste de la ville avait eu la bonne idée d’en faire une photo avant la guerre.
[2] En fonction des sources. 1940 pour les comptes rendus conseil municipal et 1941/1942 par Hiegel Henri dans « La germanisation et nazification de la vie culturelle en Moselle »
Une photo du document avait heureusement été prise [1] avant la guerre et nous en avons une description datée de 1825, juste après son exhumation des archives de la ville, par le sous-préfet Teissier, pour servir à la rédaction de son « Histoire de Thionville » parue en 1828. Avant cette date, le document en question, connu, n’avait pas été jugé intéressant.
Description physique de la charte
La charte était écrite sur une peau de mouton préparée à cet effet.
Ses dimensions étaient les suivantes : 48,3 cm de long sur 33 cm [2]
Elle comportait 23 lignes1/3 d’écriture, le rédacteur avait écrit sur des lignes très fines, préalablement tracées à la règle, ce qui donne un texte très ordonné et rigide.
L’écriture était une cursive romaine et la langue utilisée était la langue romane.
Comme souvent et même très tardivement, l’orthographe des mots pouvait varier au sein du texte, ainsi on trouve Jors et Jours, Noeil et Noel, Maires et Mares et Maiour…
Au bas de la charte on trouvait encore quatre rubans de soie auxquels étaient accrochés les sceaux de cire [3] du rédacteur et des témoins.
Voilà pour le document, voyons maintenant le contenu du document, par la suite nous relèverons tous les points qui posent questions et ils sont nombreux.
Contenu de la charte
Je vais mettre le premier paragraphe en langue romane, ensuite la traduction en français bien plus simple à appréhender.
[1] Par l’abbé Braubach archiviste de la ville depuis 1930
[2] Environ
[3] Très souvent les sceaux de cire apposés sur les documents--ont disparu, la cire est fragile et avec le temps elle devient friable, plus tard ils seront enfermés dans des petites boites en métal puis suspendus aux rubans de soie. Ils étaient soit de cire rouge, jaune ou verte en fonction du type de documents ou de l’importance des rédacteurs
Paragraphe en langue romane :
« Je Henris, cuens de Lucembg et sires de Tyonuille faz connissant à tous ciaus qui ces letts uerront que je ai donnée à ciaus de Tyonuille franchiser por moi et por mes oirs a touz jours en ceil meniere. »
Traduction en français
« Je Henri, comte de Luxembourg et sire de Thionville, fais connaître à tous ceux qui verront ces lettres, que j’ai donné à ceux de Thionville pour moi et pour mes successeurs et pour toujours ainsi en cette manière.
Pour chaque maison occupée par un bourgeois et sa femme, on doit payer à Noël 12 deniers messins dans les 8 jours et à la fête de Saint-Jean, encore 12 deniers messins dans les 8 jours sans formalités de justice. Dès le lendemain du délai de paiement, la somme sera doublée et ils paieront une amende arbitraire établie par les échevins.
Pour la femme veuve, elle paiera 6 deniers messins à Noël et 6 deniers messins à la fête de Saint-Jean et cela dans un délai de 8 jours qui s’il est dépassé, elle paiera le double et elle paiera l’amende que les échevins jugeront.
Chaque maison où habite un bourgeois me doit un moissonneur pour le froment un autre pour les autres grains.
Ces droits ne seront pas payés par le maire, ni les échevins, ni le sergent de police ni le forestier.
Tous les bourgeois de Thionville qui ont une charrue, doivent chaque année, trois journées de travail gratuites, une journée pour les blés, une journée pour les marsages [1] et une autre pour les semailles.
Ceux qui tiennent la terre de Labrie doivent clôturer mes domaines, faire mon foin, battre mon blé et le mettre dans ma grange comme le diront les échevins.
Les bourgeois continueront à avoir à cens les terres par eux accensées, au jour où j’ai acheté Thionville au duc de Lorraine. Les terres, dont ils n’avaient pas payé de cens jusqu’alors, retourneront à mon domaine. Le cens doit être payé à la Saint-Martin
Je dois vendre chaque année à Thionville, deux charretées de vin, il est défendu d’en vendre jusqu’à ce que le mien soit vendu sous peine d’amende fixée par les échevins.
Les bourgeois doivent me suivre à la guerre les 8 premiers jours à leur frais et ensuite à mes frais. Le bourgeois qui convoqué 8 jours d’avance, ne m’accompagnerait pas, paiera, pour excuser son absence ou son retard, s’il est à cheval, 10 sous d’amende et s’il est à pied, 5 sous.
Tout bourgeois désigné pour avoir une armure de fer et un cheval, les aura en son pouvoir et sera soumis à la revue des échevins.
[1] Céréales de printemps
Celui qui ne peut avoir d’armure de fer, ni de cheval, doit être muni d’un gambison [1], d’une coiffure de fer et d’une épée, le tout sous l’inspection des échevins.
Le cavalier qui n’aurait pas ses armes et son cheval prêt au jour fixé, paiera 10 sous d’amende et l’homme de pied, 5 sous. Dans les 15 jours, ils devront avoir leurs armures et leurs chevaux prêts à passer la revue.
Celui qui alors ne serait pas prêt, paiera la même amende au commencement de la seconde quinzaine et ainsi de suite pour chaque quinzaine de retard, jusqu’à ce qu’il ait ses armes.
Lorsque le maire aura besoin d’hommes et voudra voyager pour les affaires de la ville, les bourgeois appelés par lui devront l’accompagner, celui qui n’ira pas, paiera une amende fixée par les échevins.
Les bourgeois devront cuire au four banal.
Quand il sera nécessaire de faire garder ma maison de Thionville, les bourgeois devront y coucher, toutes les fois que le maire le leur fera savoir par un sergent de police, sans autre formalité.
Celui qui ne se conformera pas aux deux articles précédents, paiera une amende fixée par les échevins.
Je dois nommer un maire, parmi les bourgeois, à mon choix. Ce que le maire percevra pour moi, il doit me le payer, mais sans en faire l’avance, à moins qu’il ne le veuille.
Le maire doit faire serment de maintenir mes droits ainsi que ceux des bourgeois.
Les bourgeois de Thionville doivent jouir comme précédemment, de leurs droits d’usage dans les bois, ceux de pacage [2], de vaine pâture et de pêche.
S’il arrivait qu’un crime soit commis à Thionville, le coupable serait passible d’une amende qui serait fixée par les échevins.
A l’exception de ce qui est porté et écrit dans les articles précédents, je ne peux ni ne dois rien exiger des bourgeois de Thionville.
Et pour que ce soit chose ferme et durable et que moi ni mes successeurs ne puissions enfreindre ni révoquer cette franchise, j’y ai fait mettre mon sceau en témoignage de vérité
Et moi Henri sire de Houffalise, Robert sire d’Esch, Arnould sire de la Roche et Gilles sire de Rodemack pour que ce soit plus ferme avons apposé nos sceaux à ces cette lettre.
Ce fut fait le jour de la fête de notre Dame à la mi-août en l’an de l’incarnation de notre seigneur de 1239 à la mi août.
La description et traduction de cette charte a été faite en 1825 [3], il est précisé que figure au bas le sceau du comte de Luxembourg Henri et les sceaux des seigneurs d’Houffalise, d’Esch, de la Roche et de Rodemack, soit en tout cinq sceaux or le document montre clairement quatre rubans de soie, mais on remarque sur le côté droit un trou dans la peau de mouton où était accroché un cinquième sceau.
Cette charte ne parle pas des métiers, ni des commerçants, elle ressemble à la charte d’un village de laboureurs et de vignerons, identique à beaucoup de chartes des villages de la région. Elle confirme par défaut qu’alors Thionville n’est qu’un gros village agricole.
Nous savons que plusieurs chartes de franchises furent données dans le comté de Luxembourg, à Echternach en 1236, à Thionville en 1239, à Luxembourg en 1243.
Il y eu aussi des chartes à Grevenmacker, à Laroche, à Trêves et une franchise donnée à Koenigsmacker en 1273.
La charte de Thionville commence par « Je Henri comte de Luxembourg… », il se trouve que d’autres documents sont plus précis et nomme Henri ll de Luxembourg comme ayant donné cette charte. Toutefois, le lecteur attentif aura remarqué que sur la plaque commémorative apposée en 1939 sur le beffroi de Thionville, on lit que c’est Henri V le Blondel qui accorda cette charte sous le règne de sa mère Ermesinde, comtesse de Luxembourg.
La présentation de la charte de 1825 et cet extrait d’une notice généalogique, nous donnent comme fils et successeur d’Ermesinde comtesse de Luxembourg, Henri ll le blond (Blondel)
Pourquoi trouve-t-on sur la plaque commémorative de 1939
le nom de Henri V le Blondel
Le Blondel vient de blond, qualificatif également associé au nom de Henri ll, mais pourquoi lui a-t-on attribué ce numéro V, voici l’explication.
Henri qui était le fils d’Ermesinde comtesse de Luxembourg, fut le 5ème comte de Luxembourg, mais aussi le 4ème comte de Limbourg et le 3ème ou 2ème comte de Namur (suivant la façon de compter) donc l’appellation change suivant que l’on fasse référence à l’un ou l’autre de ses titres.
En l’occurrence, la numérotation figurant sur la plaque commémorative du beffroi est la bonne façon de voir les choses, puisqu’on fait alors référence au 5ème comte de Luxembourg
Un autre point particulier de cette charte est qu’elle est rédigée en langue romane ce qui peut sembler une exception [1] dans l’ensemble des documents rédigés par les comtes de Luxembourg. J’ai déjà abordé cette question dans mon ouvrage sur l’histoire de Terville mais je vais repréciser le contexte. Il y a deux points en particulier à regarder :
A la suite de la christianisation et de la politique expansionniste des comtes luxembourgeois qui va englober une partie non négligeable des terres romanes au sud/sud-ouest du pays, la culture essentiellement germanique va commencer à s’ouvrir aux influences romanes.
Sous le règne d’Henri IV l’aveugle, père d’Ermesinde de la maison de Namur, va s’effectuer un recentrage des luxembourgeois vers les régions romanophones. Au 12 et 13ème siècle à la cour comtale, on écrivait en latin et en roman, ainsi vers 1240, plus de 69% des documents rédigés à la cour sont écrits en roman, même si la population du pays et majoritairement de langue allemande.
Vers le 14ème siècle l’allemand reprendra de la vigueur. N’oublions pas que le Luxembourg était composé d’un quartier français (Romania) et d’un quartier allemand (Germania). A Thionville, à Arlon, à Luxembourg, on utilisa le roman jusque vers 1350, puis l’allemand.
Ensuite, il nous faut regarder la situation particulière des comtes au moment où fut édicter cette charte de franchises. Ermesinde, comtesse de Luxembourg mariée en première noce, avec Thiébault de Bar, fils du comte de Bar et d’Agnès de Champagne, tous les deux de culture romane, puis en second lit avec Waléran, fils du duc de Limbourg et marquis d’Arlon également de culture romane. Enfin son fils, Henri V le Blondel, comte de Luxembourg qui donna la charte à Thionville en 1239, s’est marié à Marguerite de Bar, Dame de Ligny-en-Barrois en 1240. Tous ces personnages étaient dans un contexte culturel roman, même si n’en doutant pas, les comtes de Luxembourg étaient bilingues.
Maintenant, il est certain que le peuple parlait le moyen-allemand qui deviendra le luxembourgeois, cette charte était avant tout destinée au maire et aux échevins à charge pour eux de l’expliquer aux habitants.[2]
Revenons à notre « bon monsieur du beffroi » cette charte a-t-elle libéré les gens de Thionville des seigneurs ?
La lecture de cette charte vous évoque-t-elle la moindre « libération ». Il me semble au contraire que cette charte évoque plus de devoirs que de droits.
J’ai fait un petit compte rapide, la charte comporte environ 22 articles différents dont seulement 3 peuvent être considérés comme des droits ou des libéralités.
[1] Mais c’est une idée fausse à cette période
[2] Arrêtons de dire que la langue romane utilisée était la preuve que le bon peuple de Thionville parlait le français, nous ne sommes plus au 19ème siècle en pleine rivalité franco-prussienne, assumons notre histoire qui est si particulière et si riche.
Donc, cette charte de franchises qu’on dit de la même veine que celle de Beaumont-en-Argonne [1] est en fait très différente. Effectivement, la loi de Beaumont, si elle fixait également les redevances et les devoirs des habitants, elle organisait aussi de façon assez précise la cité [2] et donnait aux habitants des franchises donc certaines libertés.
La charte de Franchises de Thionville ne peut être comparée à cette charte de Beaumont que par le dernier point qui est que le comte ne peut rien exiger de plus que ce que fixe la charte.
Dernier point est à prendre en compte dans l’octroi de cette charte aux thionvillois. La mère d’Henri V le Blondel, Ermesinde comtesse de Luxembourg, qui régnait de fait en 1239 et qui est sans doute pour beaucoup dans l’attribution de la charte de franchises à Thionville décéda en 1247 [3] . Son héritage devait être partagé entre ses enfants, sa fille Catherine qui avait épousé le duc de Lorraine devait recevoir Thionville, mais Henri V le Blondel racheta Thionville, la moitié de Sarreguemines et quelques droits à Sierck le 13 octobre 1236 pour la somme de 2800 livres monnaie de Metz.
Lors de cette transaction, Henri V ne devait pas avoir plus de 19 ans et aux environs de 22 ans quand fut donnée la charte à Thionville. On sait par ailleurs que sa mère, la comtesse Ermesinde, assurait d’une main ferme et avisée la gestion de son comté de Luxembourg et pour ma part, je ne doute pas qu’elle est l’instigatrice de ses transactions, et que l’octroi de la charte de franchises thionvilloise résulte de transactions menées après le rachat de ville en 1236 afin de s’assurer par la suite une certaine bienveillance de la ville situées aux marches de la Lorraine ducale.
Voilà, pour cette charte de franchises de Thionville, qui donne bien des devoirs aux habitants et bien peu de droits, je rajouterai que ce n’est pas cette charte qui donna à la ville le droit de construire une enceinte fortifiée comme je le lis souvent.
Dans le prochain article nous verrons, comment en 1630, un des seigneurs de Meilbourg concevait ses relations avec les habitants de ses seigneuries proches de Thionville.
Les habitants bénéficiaient-ils de plus de droits qu’en 1239 ?
Bibliographie :
Ermesinde archives municipales de Thionville
Dossier sur la charte de Thionville aux archives municipales de Thionville
Charte d’affranchissement de la ville de Thionville – 1825 -Metz
Histoire de Thionville par GF Teissier
Histoire de Thionville sous la direction de François Roth- 1995- Edions G. Kopp
La franchise de Koenigsmacker – Nicolas Dicop – 1964 ) Editions le Lorrain
Délibération du CM de Thionville pour les années 1944-45-46 concernant les archives
Merci à Mme Zeien des archives nationales du Luxembourg pour ses renseignements et bien entendu au personnel des archives communales de Thionville
Thionville - Val Marie et Marienthal (Début)
A Guentrange, existe un lieu-dit "Le val Marie". C'est une zone hybride, mi-résidentielle, mi-commerciale (voir le plan dans le carré noir). Ce lieu-dit n'est que la traduction de "Marienthal", nom porté par une métairie ou grosse exploitation agricole qui existait à cet emplacement (Carré rouge) depuis le 13ème siècle.
Les bâtiments reconditionnés en belle résidence urbaine existent toujours.
Elle appartenait depuis le milieu du 13ème siècle à l'abbaye de Marienthal size à Mersch, proche de la ville de Luxembourg, dont elle prit tardivement le nom.
Cette abbaye fut créée au Luxembourg en 1237 par Thierry, seigneur de Mersch avec le consentement et la bienveillance de la comtesse de Luxembourg, Ermesinde. Elle accueillait les princesses et filles nobles des provinces alentours et à ce titre, était richement dotée. Elle abrita ainsi la retraite de Yolande, fille de Henri, comte de Vianden et de la marquise de Namur, Marguerite de Courtenay.
La règle ou coutume du temps voulait que les princes et seigneurs fassent des dons aux établissements religieux et principalement aux abbayes surtout si une de leur fille y entrait comme novice ou comme abbesse. Souvent les seigneurs donateurs s'y faisaient inhumer, eux et toute leur famille.
Le couvent avait des revenus considérables ( 18.800 florins en 1782) grâce aux fondations et aux dots des religieuses issues de grandes familles Luxembourgeoises et étrangères.
Entre la création de l'abbaye en 1237 et le 11 novembre 1317 où un inventaire des biens de l'abbaye nous prouve que la ferme existait devant Thionville en un lieu appelé "Marienthal les Thionville" ou encore "Nonnenscheuer" (1), il existe plusieurs actes, entre 1244 et 1284, qui font état de donations faites à l'abbaye de Marienthal par des Thionvillois qui sont à l'origine de la ferme de Thionville.
Ces actes sont les suivants:
- 21 février 1244, où Henri de Thionville, frère de feu le sénéchal Thiry donne au couvent de Marienthal, 40 jours de terre et 1 ferme qu'il tenait en fief de Henri de Luxembourg (2), il donne aussi ses terres et 1 vigne.
- 25 mai 1284, où Théodoric et Elisabeth de Thionville son épouse, vendent au couvent de Marienthal pour la somme de 55 livres de Trêves, la propriété de 3 maisons et de 4 prés situés à Thionville.
On voit là en 1244, soit 7 ans après la création de l'abbaye, le don d'une ferme, de terres et d'une vigne sous l'impulsion du comte Henri de Luxembourg (2).
Puis l'extension des biens de l'abbaye à Thionville, cette fois-ci par rachat à des Thionvillois, de terres et de maisons par l'abbaye elle-même.
Nous avons là probablement la naissance à Thionville de la ferme et des biens que possédait l'abbaye de Marienthal à Thionville comme le prouve l'état des biens de cette abbaye fait le 11 novembre 1317 par Ego Thilemannus, chapelain de l'abbaye.
Cette ferme allait devenir une des 7 fermes de Thionville et restera la propriété de l'abbaye de Marienthal jusqu'à la révolution, nous verrons dans un prochain article quelques actes la concernant.
(1) Elle s'appellera aussi au cours du 17 et 18ème siècle "Vonnerhof" ou la ferme de Vonner qui en fut un des fermiers.
(2) Henri le Blondel futur Henri V de Luxembourg