Thionville - Exposition: Tout pour la musique
L’année démarre en fanfare pour le service des archives municipales de Thionville qui vous propose, à la Tour aux Puces, du 27 janvier au 5 mars 2017, une exposition intitulée « Tout pour la musique ».
Sans remonter aux trompettes de Jéricho, les Archives, à travers de nombreux documents écrits et iconographiques, nous montrent que la musique a toujours occupé une place majeure dans la vie quotidienne des Thionvillois. En effet le thème de la musique se trouve partout aussi bien dans les hôtels particuliers que dans la maison de Dieu où des angelots musiciens n’hésitent pas à attirer le regard du visiteur. Et pour rester dans l’univers culturel, quel meilleur endroit qu’une église pour venir assister à un récital d’orgue d’autant qu’en matière de jeux d’orgues Thionville est richement pourvu.
Pour revenir dans le monde profane, un autre édifice va bien sûr être au cœur de la vie musicale de la ville : le kiosque à musique. Les sociétés musicales, dont la première voit le jour en 1861, composées d’amateurs, vont être « concurrencées » par les musiques militaires des régiments allemands ou français qui ont stationné dans cette ville de garnison. Chacune rivalisera d’adresse pour satisfaire les oreilles les plus aguerries.
Ces groupes musicaux vont aussi côtoyer au cours du XXe siècle de nombreuses chorales. Soulignons que dans la première moitié du siècle ces dernières, exclusivement confessionnelles, étaient chargées de chanter des chants religieux. Il faudra donc attendre l’après-guerre pour voir apparaître des chorales profanes ouvertes à un répertoire plus éclectique.
A côté des musiques militaires, il ne faut pas oublier de mentionner l’existence de la musique des sapeurs-pompiers qui, à quelques années près, n’est pas loin de fêter son centenaire puisque cette dernière a vu le jour en 1920. Cette formation qui est aujourd’hui de toutes les manifestations nationales (14 juillet, 11 novembre, fête de la musique) a connu son heure de gloire en obtenant le titre de « Musique principale des pompiers de France ».
Mais n’oublions pas que tous ces musiciens et chanteurs ont appris leur art en passant par des conservatoires comme celui de Thionville qui est passé d’une petite école de musique à un établissement moderne où les élèves peuvent évoluer dans un bâtiment moderne entouré d’un sérieux corps professoral. Preuve de la qualité de l’enseignement délivré, le conservatoire de Thionville s’est vu élever au rang de « conservatoire à rayonnement communal ».
Mais que seraient ces artistes en herbe sans instruments et partitions. C’est là qu’interviennent les commerçants locaux qui vont avoir la lourde tâche de fournir cette clientèle exigeante. D’autres marchands, par contre, participeront simplement à la diffusion de la musique en vendant des disques et des radios. D’ailleurs dans ce domaine, certains franchiront le pas en les fabriquant eux-mêmes comme Jean Chillès qui créera sa propre marque « Melodia ».
L’apprentissage de la musique peut conduire au succès mais encore faut-il avoir du talent. Néanmoins nombreux sont les enfants natifs de Thionville qui ont su tout de même faire de leur vie une partition sans anicroche. Parmi ces artistes de renom citons le compositeur Joseph de Boismortier et plus près de nous le chef-d’orchestre Ernest Bour, Sophie Huriaux dite « La Grande Sophie » et bien d’autres artistes.
Cette exposition, qui est accompagnée d’un catalogue de 52 pages en vente aux Archives municipales et à la Tour aux Puces, est à découvrir à votre tempo.
Frédéric Gaudinet