thionville 19eme siecle
1837 - 1914 Thionville-Volkrange: Nicolas Noël (suite)
Voilà donc Nicolas Noël qui entre chez un maître comme apprenti forgeron, il a fait l’école communale et maitrise la lecture, l’écriture et le calcul.
Nous sommes dans les années 1850 et l’organisation des métiers est encore teintée de celle de l’ancien régime. Au moyen-âge et juste avant la révolution française, on parlait alors de corporations. On était apprenti, puis compagnon et parfois maître, je dis parfois, car pour passer maître il fallait être introduit, être parrainé ou fils de maître, enfin c’était très difficile. Toutefois au 18ième siècle les règles s’étaient assouplies devant la pression des compagnons et la logique fit que la révolution mit fin aux corporations en avril 1791.
La barrière entre compagnons et maîtres ayant disparu, les compagnons vont se regrouper par métiers et devenir une force non négligeable que l’état surveillait de très près. Ainsi vers 1850, la France compte 200.000 compagnons réunis au sein de quelques organisations très structurées. Les compagnons effectuent alors leur « Tour de France [1] » pour apprendre tous les tours de mains et toutes les façons de faire un ouvrage en fonction de la région et même du pays, car certains font un circuit qui dure plusieurs années et qui englobe des pays étrangers limitrophes à la France.
[1] Très souvent à pied.
Ils deviennent des ouvriers de l’excellence et terminent leur apprentissage par un ouvrage appelé « chef d’œuvre » qui est jugé par leurs maîtres puis deviennent maîtres à leur tour.
Cette organisation du compagnonnage fut mise à mal par le syndicalisme naissant du début du 20ème siècle. Ceux-ci dénigrent les compagnons et leurs pratiques ancestrales. L’industrialisation de la France progresse, les syndicats ouvriers de même et les effectifs du compagnonnage baissent, toutefois, il ne meure pas et renaît de ses cendres après la 2ième guerre mondiale. Aujourd’hui, il attire de plus en plus de jeunes car il fait la synthèse de l’excellence du métier et de sa pratique avec une tradition ouvrière multiséculaire [1].
Notre jeune Nicolas Noêl n’échappa pas à cette pratique, il trouva un maître d’apprentissage sur Metz et commença son tour de France en passant par Bar-le –Duc puis Paris. Cette période de son existence est peu connue, on sait qu’il a beaucoup voyagé en France mais aussi en Europe et même en Algérie qui venait de rentrer dans le giron de la IIème République en 1848.
Au cours de son « Tour de France » et de ses voyages, où il a beaucoup travaillé dans le milieu agricole, réparant machines et outils, il a une idée simple mais géniale découlant directement de ses observations.
Il remarque que beaucoup de gens et spécialement les agriculteurs et les autres entrepreneurs de la terre ont un besoin vital qui est peu comblé par les dispositifs alors existants, mal pratique et chers.
Ce besoin : Ce sont toutes les opérations qui concernent les fluides divers
qu’il faut pomper, refouler, pulvériser.
Nicolas Noêl va créer une pompe simple et robuste à qui il donne le nom de « Pompe NOEL ». Il va produire aussi toute une gamme de pulvérisateurs, l’oïdium et le mildiou sévissent dans nos campagnes à partir de 1830 « boostant » les ventes de pulvérisateurs, la crise viticole de 1864 avec le phylloxéria va encore accentuer l’engouement pour les « sulfateuses »[2]
Il est alors à Paris, il achète un terrain vers la rue d’Angoulême et l’avenue Parmentier où il crée un atelier encore modeste pour fabriquer ses pompes et pulvérisateurs, nous sommes en 1865, il n’a que 28 ans, il est marié à Barbe Hulo qu’il a rencontrée en Lorraine, vers Ars-sur-Moselle et Liverdun.
Effectivement, le destin de la famille Noêl va basculer en 1870/71 avec la guerre franco-prussienne de 1870. Guerre que la France va perdre. L’alsace et la Moselle vont devenir terres d’empire et passées aux mains prussiennes.
En 1871, un prolongement de l’avenue Parmentier va provoquer une expropriation des terrains de l’usine des pompes « Nöel » Le couple Noël-Hulo habite alors à Paris où ils ont leur fabrique et commerces. Ils vont donc logiquement opter pour la France en 1872 à la mairie du 11ème . Dès lors ils vont essayer de se rapprocher de leur famille en Lorraine, mais dans la partie restée française soit en Meurthe et Moselle
Mais avant de voir le devenir de l’usine des pompes « Noël », il nous faut reparler un peu de la famille Noël.
Dans l’article précédent je vous disais que Jean Pierre Noël et son épouse Elisabeth Fischbach avaient eu deux enfants : Marie et Nicolas.
Or, il se trouve que je viens de découvrir un autre enfant : Madeleine née le 25 mai 1835 à Volkrange et mariée à Louis Schouller de Veymerange le 7 mars 1853.
Maintenant, l’autre sœur de Nicolas Noël, Marie née le 18 juin 1831 à Volkrange s’est mariée le 10 février 1857 à Volkrange avec Jean Holstein, bourrelier, originaire de Florange. Elle est décédée le 5 mars 1890 à Volkrange, âgée de 59 ans.
Jean Holstein dont le père était Jean-Pierre Holstein, bourrelier à Florange et sa mère Anne Hentz, est décédé à Volkrange le17 févriet 1899 à 79 ans.
Ils auront quatre enfants :
Madeleine née le 1er février 1858 à Volkrange et décédée le 1er octobre 1881 à 23 ans des suites de couches à Volkrange.
Nicolas né le 4 avril 1860 à Volkrange et décédé le 27 avril 1860 à Volkrange.
François né le 7 juillet 1861 à Volkrange.
Jean-Pierre né le 2 février 1865 à Volkrange.
Ce sont là les enfants de Marie, sœur aînée de Nicolas Noël.
Regardons d’un peu plus près le destin malheureux de Madeleine Holstein , leur fille aînée. Elle s’est mariée le 3 février 1880 à 22 ans avec Eugène Collimont né à Paris le 4 octobre 1845. Les parents d’Eugène Collimont sont Mathias Collimont et Marguerite Cureton.
Madeleine et Eugène Collimont auront une fille, Barbara née le 5 juin 1881 à Volkrange et qui décédera le 28 décembre 1942 à Seyne dans les Hautes-Alpes. Madeleine ne se remettra pas de la naissance de sa fille et décédera le 1er octobre 1881 à Volkrange à 23 ans.
Eugène Collimont, veuf se remariera le 22 novembre 1882 à Florange avec une cousine de son épouse décédée, Anne Hym avec laquelle il aura cinq enfants :
Marguerite née le 23 mai 1883 à Volkrange.
Marguerite Anne née le 27 juin 1884 à Volkrange et mariée avec Hubert Adrien Bouvier le 17 novembre 1911 à Volkrange.
Un autre enfant est encore né le 18 février 1886 à Volkrange et mort à la naissance.
Eugène né le 29 juillet 1890 à Volkrange et tué sous l’uniforme allemand le 20 juin 1917 sur le front Est.
Anne Hym décédera à Volkrange le 21 juillet 1903, âgée de 49 ans. Elle était la fille de Jean Hym et Marie Thérèse Holstein.
Pour résumer, Nicolas Noël a 20 ans au mariage de sa sœur Marie avec Jean Holstein.
Au mariage de sa filleule Madeleine avec Eugène Collimont, il a 43 ans et le marié 35 ans.
Pour finir sur une interrogation :
Nicolas Noël est marié à Barbe Hulo, originaire de la région d’Ars sur Moselle or en 1869, le boulanger de Volkrange, se nomme Pierre Léon Hulo, né le 16 juillet 1843 à Ars-sur- Moselle. Au final le boulanger de Volkrange n’a que 6 ans de plus que Nicolas Noël.
Malheureusement, je n’ai pas (encore) trouvé de lien formel entre Pierre Léon Hulo, Eugène Collimont né à Paris en 1845 et Nicolas Noêl, mais des recherches plus poussées sont en cours, nous en reparlerons au prochain article qui traitera de l’installation de l’usine des pompes « Nöel » à Liverdun puis à Tournus et de leur devenir.
Pour de plus amples renseignements sur Liverdun voir le site:
À suivre…
1837 -1914 Thionville-Volkrange: Nicolas NOËL
Nicolas Noël encore jeune. Dessin original d'après un livre du fonds documentaire de l'association "Les amis de Liverdun"
En général, dans les biographies, on présente le sujet, puis on retrace l'histoire du sujet, souvent de sa mort à sa naissance.
Aujourd'hui, je ne vais pas présenter le sujet. Une fois n'étant pas coutume, je vais vous présenter sa famille, ses aïeux, en commençant par son ancêtre le plus ancien que j'ai retrouvé et doucement nous arriverons à Nicolas Noël, né à Volkrange en 1837. Dans la deuxième partie, nous parlerons de ce Volkrangeois qui a eu un parcours professionnel plutôt exceptionnel et pourtant fort méconnu.
Noël Schan :
Au 16ème siècle, vit à Thionville un certain « Schan [1] » Noël, il est commerçant et comme beaucoup de commerçants de cette époque à Thionville, il commerce dans plusieurs domaines, ici on le dit mercier et marchand de vin [2]. Probablement né en 1550 et marié avant 1575, il a un fils prénommé comme lui, Jean.
Noël Jean :
Ce fils Jean est né vers 1575 à Thionville où il se mariera avant 1615 avec une certaine Elisabeth dont il aura un fils, prénommé Simon.
Ce Jean exercera le métier de vigneron, car il est alors de coutume qu’un marchand de vin achète des vignes ou un boulanger une métairie à grains. Si en plus c’est le fils qui exploite ces biens, alors la famille possède et maitrise le processus de production et de vente. Cette façon de faire est courante à Thionville pour les commerçants aisés.
Jean est donc vigneron à Guentrange [1] où naîtra son fils Simon.
Noël Simon :
Simon est né entre 1600 et 1615 de Jean Noël et Elisabeth. Il est lui aussi vigneron à Guentrange. Entre 1635 et 1639, il s'est marié avec Suzanne Schweitzer de Thionville, affiliée aux exploitants de la métairie dite de "Vonnerhof", appelée plus tardivement "Marienthal" voir les articles suivants:
http://www.histoiredethionville.com/2014/02/thionville-val-marie-et-marienthal-à-suivre.html
Ce brave Simon aura avec Suzanne 10 enfants, avant de décéder le 17 juillet 1673. Guentrange n'ayant pas encore de cimetière, il sera inhumé dans celui de la léproserie à Saint-François, hors de la ville (cimetière pour les pauvres et les soldats)
Il faut savoir qu’au 17ème siècle plusieurs grosses fermes, métairies ou domaine appartenant à des seigneurs des environs ou à des abbayes sont mises à bail autour de Thionville à de grandes familles de laboureurs. Ces métairies comprennent très souvent des vignes mises à bail et exploitées par des vignerons locaux. Ces baux se transmettaient au sein des familles et c’est probablement le cas au début pour la famille Noël.
Parmi ses 10 enfants, il n’y a que 3 garçons dont un certain Didier qui suit :
Noël Didier :
Didier est né vers 1644 à Guentrange et il apprend, comme c’est souvent le cas, le métier de son père, vigneron.
Les vignes sont nombreuses à Guentrange, mais pas seulement, Beuvange, Elange, Veymerange, Volkrange et Florange possèdent de nombreuses vignes. Bien entendu, les vignes de ces villages n’ont pas la valeur de celles de Guentrange, elles sont moins étendues et produisent un vin moins réputé que celui de Guentrange.
Didier Noël va donc se marier en 1663 avec Catherine Michel de Guentrange, dont il aura une fille, Catherine en 1672. Son épouse Catherine va décéder en 1673 et Didier se remariera le 10 novembre 1674 à Florange avec Jeanne Drapier dont la famille est de Guentrange . Il aura, avec Jeanne, 7 enfants. Il décédera à Thionville le 8 février 1714.
[1] Cette famille Noël fera souche à Guentrange et plusieurs de ses enfants figurent sur le monument aux morts de 1914-1918.
Un document notarié du 27 août 1708, nous indique que Didier et Jeanne ont vendu à Jean Picard, censier de la ferme de Schaudenbourg [1], pour une somme de 390 livres tournois tous les biens qu’ils possèdent à Beuvange-sous-Saint-Michel et qu’ils avaient hérité de leurs parents. Ces biens sont vendus à cause du remembrement du ban de Beuvange. Le document est signé de Didier Noël, Jeanne Drapier et Claude Noël, leur fils aîné dont nous reparlerons plus loin.
Il faut être conscient que ces gens vivent en pleine guerre de Trente ans, la soldatesque écume les villages autour de Thionville, vivant sur le pays et les paysans, commettant rapines et massacres. Certains villages sont désertés, comme Elange et Beuvange, Veymerange et Volkrange sont au trois quart vide d’habitants. L’économie est au point mort. Au sortir de cette guerre, au village de Beuvange qui a été pratiquement abandonné pendant plusieurs années, les terres sont en friches et les propriétaires sont morts ou exilés, plus personne ne connaît les propriétaires et les limites parcellaires des terres. La France a conquis le pays, Thionville est maintenant française et le roi vend les offices et les seigneuries à des militaires (souvent) ou à des gens de justice qui deviennent les seigneurs des villages autour de la ville. Il faut donc rétablir les bans communaux, faire arpenter, redéfinir les saisons et octroyer les terres, soit aux anciens propriétaires ou à leurs héritiers soit à de nouveaux venus [2]. C’est ce qui arrive à Beuvange en 1708 où les terres changent de mains. La famille Noël semble y avoir eu des biens importants, car une sœur de Didier, Elisabeth Noël mariée à Nicolas Jacobs va vendre au laboureur Jean Boué (Baué) des prairies situées à Beuvange et cela aussi en 1708.
Revenons à Didier Noël et Jeanne Drapier, l’aîné de leurs 7 enfants, prénommé Claude va signer l’acte de vente du 27 août 1708 et il le signe en précisant qu’il est échevin de Florange.
Noël Claude :
Claude est né le 20 septembre 1675 à Ebange alors annexe de Florange. Il se marie à Florange, le 23 janvier 1703, avec Marie Harmant et il aura avec elle 2 enfants :
Jeanne Noël et Mathias Noël né en 1719 qui va suivre.
Marie Hermant décédera en 1723 et Claude épousera le 9 mai 1724, Marguerite Mauritius originaire de Garche. Dont il aura encore 4 enfants.
Claude Noêl sera vigneron comme ses parents, toutefois, la vigne sur Florange n’a pas l’étendue et la qualité de celle des villages sur les côtes, Guentrange, Elange, Beuvange, Veymerange et Volkrange, ni le même rapport. Claude Noël qui est aussi échevin va exercer en plus, le métier de maréchal-ferrant et forgeron. Nous verrons par la suite que ce choix va engager dans le futur une autre voie pour la famille. Il décédera à Florange le 24 octobre 1738, âgé de 63 ans.
Noël Mathias :
Nous devions reparler de Mathias, il est né le 23 décembre 1719 à Florange et se mariera le 30 janvier 1748 avec Elisabeth Grassen de Metzervisse. Ils auront ensemble 5 enfants. Il est décédé à Florange le 14 juin 1792 à l’âge de 72 ans. Il ne reprendra pas les métiers de son père et de ses ancêtres, lui sera tisserand.
Noël François :
Sur ses 5 enfants, il y a 2 garçons, François et Dominique. L’aîné, François est né le 25 septembre 1751 à Florange, il se mariera à Fameck le 25 janvier 1791, avec une cousine éloignée, Anne Noël. Il aura avec Anne Noël 4 ou 5 enfants, dont 2 fils, Nicolas et Jean Pierre qui va suivre. Il exercera comme son père, le métier de tisserand.
La famille a connu une certaine aisance au 16 et au début du 17ème siècle. La guerre de Trente ans est passée, les biens en terres et vignes n’ont plus été exploités, ont perdu leur valeur et ont été vendus. Plus de vignes, plus de métier de vigneron, on cherche d’autres débouchés et au final on se retrouve tisserand et journalier, mais rein n’est jamais terminé.
Noël Jean Pierre :
Jean Pierre va naître le 29 novembre 1801 à Florange. Le 10 avril 1830, il va épouser Elisabeth Fischbach qui habite à Volkrange, elle vient d’une famille de laboureurs d’Elange plutôt aisée dont certain furent échevins et maire. Lui comme son père et son grand père est tisserand et demeure avec son épouse à Volkrange. Il aura 2 enfants, Marie et Nicolas.
Il décéde le 29 mai 1869 à Volkrange.
Pour résumer le chemin que nous venons de parcourir, nous sommes partis de Thionville vers 1550 avec une famille de commerçants, puis nous sommes montés à Guentrange avec plusieurs générations de vignerons. Enfin vers le milieu du 17ème siècle, la famille se fixe à Florange, exerçant les métiers de vigneron, de forgeron, de tisserand. A l’aube du 19ème siècle, cette famille va se fixer à Volkrange suite à un mariage, toujours comme tisserand. Le métier de tisserand est souvent saisonnier, mal payé,harassant avec de mauvaises conditions de travail.
Noël Nicolas :
Jean Pierre à une fille; Marie et un garçon, Nicolas.
Nicolas est né le 11 avril 1837 à Volkrange.
Dans nos villages, les écoles ouvrent dans les années 1820/1830, servies par les « hussards noirs », instituteurs exigeants et fermes. Le savoir se diffuse, Nicolas est intelligent, il s’intéresse à la mécanique agricole, aux engins de culture, aux découvertes et techniques de ce siècle industrieux. Il connaît les métiers de ses ancêtres et celui de Claude Noël, échevin de Florange et forgeron lui semble convenir parfaitement à l’industrie naissante dans le bassin de la Fensch et de la Moselle.
C’est décidé il sera forgeron.
À suivre….
1849 à 1974 - Les ponts de Thionville (suite et fin)
Le pont des Alliés de Thionville, sacrifié en juin 1940 par le Génie français Photo SCHWEISTHAL-RODICK, Thionville, s.d. (AD 57, 1985 W 73/3)
Notre beau pont de pierre [1] inauguré le 1er novembre 1846 [2] , élargi en 1914, va gentiment rendre le service attendu pendant 94 ans, puis survint la 2ème guerre mondiale.
Devant l’avance rapide des armées allemandes, aux alentours du 12 juin 1940, le Génie français va faire sauter 2 arches du pont (coté ville).
[1] Décrit par l'ingénieur des Ponts et Chaussées dans un rapport du 3 février 1951
(1985 W 73) : "Le pont de Thionville était un magnifique ouvrage en maçonnerie calcaire, comportant 5 travées de 22 m. de portée, la portée totale étant de 127,5 m. La pierre ocre avait pris une teinte bronzée du plus bel effet."
[2] Budget : La ville : 25000F Le département de la Moselle : 75500 F - Le ministère de la guerre : 58894 F - Le ministère des travaux public : 481126 F. Entrepreneur : Guillemard décédé rapidement et remplacé par Eugène Thomas sous l’égide de l’ingénieur Plassiard qui obtiendra la légion d’honneur pour ce travail.
Les allemands vont très rapidement construire une passerelle de bois [1] pour permettre de relier la ville à la gare et aux villages de la rive droite.
[1] La photo a été prise depuis cette passerelle en bois, au fond on distingue les bâtiments de l’hôpital militaire.
Dès 1941, ils vont construire un nouveau pont (photo ci-dessous) en peu en aval du pont de 1846, soit pratiquement à l’emplacement de l’ancien pont couvert de 1673.
Mais voilà, les américains, les alliés avancent et bientôt, ils sont aux portes de Thionville.
Le 1er septembre 1944, ils sont devant et sur le pont construit par les allemands en 1941, mais ce n’est qu’une reconnaissance de quelques heures et ils rejoignent leur base arrière.
(Voir le récit de ce fait d’armes paru dans ce blog le 18 août 2014)
http://www.histoiredethionville.com/2014/08/1er-septembre-1944-des-americains-a-thionville.html
Ils reviennent en force le 12 septembre 1944 (le 358 combat Team de la 90th infantery) et prennent la rive gauche (ouest) de la ville. A 3 h du matin, les allemands font sauter les arches centrales de leur pont, construit en 1941.
Grâce à un pont métallique mobile, jeté vers l’ancien pont de 1846, les américains vont rétablir le passage le 10 novembre 1944. Ce pont provisoire sera rapidement démonté pour servir en Allemagne sur un autre théâtre d’opérations.
Les alliés vont franchir la Moselle le 11 novembre 1944 et investir la rive droite.
Rapidement, le 12 novembre1944, ils vont établir une liaison de fortune entre le début du pont allemand de 1941 (coté ville) et la partie du pont de 1846 (coté gare) comme le montre la photo ci-dessous.
La partie du pont que l’on voit (coté ville) est celle du pont allemand de 1941, la tourelle anti-aérienne se trouve sur la partie du pont de 1846 et la jeep qui arrive roule sur la jonction entre ces deux parties de pont.
Après la guerre, on reconstruisit le pont de 1941. il fut opérationnel le 1er octobre 1946 et on détruisit le reste du pont de 1846 aboutissant dans le vide, ayant provoqué la chute dans la Moselle d’un véhicule avec des passagers qui périrent noyés.
Après cette seconde guerre mondiale, commence les « Trentes glorieuses », l’économie relancée, tourne à plein régime et notre région sidérurgique est au cœur du phénomène.
L’état décide donc de construire à Thionville, un pont plus en adéquation avec son environnement, ce sera un pont moderne à 2 travées qui sera inauguré le 8 novembre 1954 par Gaston Monnerville, président du conseil de la République [1] et portera le nom de "pont des Alliés".
Ce pont qui bouge quand passe les autos a été ausculté en mars 2013. (Tout va bien)
[1] Du 6 mars 1947 au 2 octobre 1958.
Il a aussi inauguré à Thionville, la tour ‘Charlemagne », la statue de Merlin et la voie sacrée
L’autoroute A31 passant à l’entrée ouest de la ville, à Beauregard, il a été indispensable d’y construire un pont autoroutier d’envergure « le pont de Beauregard » qui fut inauguré le 16 décembre 1974 par le préfet de région. Il a coûté la somme de 12 millions de francs.
Le pont des Alliés doit son nom aux « alliés » de la dernière guerre qui ont libéré la ville, auparavant, on disait « le pont de Thionville » ou simplement le pont.
Références:
"Thionville et sa rivière: La Moselle" de G. Stiller et G. Ancel.
Articles de presse (RL) de 1974 et 1978
Ces documents sont consultables aux archives municipales de Thionville où vous serez bien acceuillis par messieurs Laglasse et Gaudinet
Pour de belles photos anciennes de Thionville vous pouvez consulter le site suivant :