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thionville 5eme siecle

La frontière linguistique (Note de lecture)

Publié le par Persin Michel

Tirée du site de la mairie de Hesse.

Tirée du site de la mairie de Hesse.

En Lorraine, mais aussi en Alsace, il existe de fait une "frontière"  entre langue germanique et langue romane. Cette "frontière" va de la mer du Nord à la Suisse. 

Alors, ce n'est pas vraiment une frontière, mais une ligne de partage entre les parlers germaniques et les parlers romans, elle ne respecte pas les contours géographiques, ni les divisions administratives, elle n'est a priori guère logique, de plus, elle est "poreuse" car les villages situés sur cette ligne sont très souvent "bilingues".

Aujourd'hui, on peut dire que la zone germanique est plutôt en retrait au profit du français.

 

Comment expliquer cette démarcation ?

Si l'on regarde les ouvrages d'histoire, on découvre rapidement que l'explication qui est la plus courante, serait que cette frontière soit la ligne d'arrêt des "grandes invasions" ainsi le dictionnaire "Larousse" de l'histoire de France en trois volume nous explique dans son premier tome "Naissance d'une nation des origines à 1348" et dans le paragraphe "Les premières invasions" (page 156) que la grande invasion de 406 "... a réussit pour la première fois à implanter la langue germanique à l'ouest du Rhin sur une profondeur allant de 50 à 100 km..."(page 159).

Cette explication toujours utilisée rencontre toutefois un obstacle de taille qui est le suivant:

Si cette grande invasion a amené dans nos régions une grande masse d'individus de langue germanique et qu'ils se soient fait arrêter sur cette ligne, par les habitants qui parlaient une langue romane, s'ils s'étaient fixer (les germains) dans les villages alors conquis en y imposant  leur langue, alors l'archéologie devrait retrouver dans ces villages, des cimetières avec des individus de type et de culture germanique et dans les villages non conquis, des cimetières avec des individus de type et de culture romane donc gallo-romain. 

Or ce n'est pas le cas !

Idem pour les noms de villages et les lieux dits, là encore ce n'est pas le cas !

Il se trouve qu'un de nos historiens régionaux, monsieur Alain Zimmer qui est un spécialiste de la question, vient de publier un livre sur le sujet:

Aux souces du germanisme mosellan  

aux éditions des Paraiges - 398 pages.

Il a une autre explication plus conciliable avec l'archéologie et qui somme toute semble éminemment logique et frappée au coin du bon sens.

Alors, je ne l'aborderais pas ici, d'abord parce qu'elle est complexe mais aussi pour ménager l'intérêt de lire cet excellent ouvrage dans lequel on apprend énormément de choses sur cette époque si malconnue de notre histoire régionale,nationale et européenne.

Vous y apprendrez aussi l'origine de cette première explication, aujourd'hui obsolète et pourquoi elle eut tant de succés qu'aujourd'hui encore, elle est répétée à l'envie.

Procurez vous ce livre et plongez vous dans les origines de notre histoire et de nos dialectes, vous verrez c'est passionnant (pour les passionnés !)

Bonne lecture.

(Je précise que je ne suis absolument pas "sponsorisé" par l'auteur, ni par l'éditeur mais indépendant et que je ne parlerai que des livres qui m'ont intéressé et non des autres)

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