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2013 -2014 Thionville miscellanées

Publié le par Persin Michel

Bonjour à tous,

 

Certains m'ont demandé d'avoir sous forme papier, l'ensemble des articles parus sur le blog depuis le début soit de janvier 2013 jusqu'à décembre 2014.

 

Aujourd'hui, c'est possible sous la forme d'un livret de 81 pages, au format A4, contenant 33 articles touchant à de multiples aspects de l'histoire de Thionville ou des villages alentours.

 

Ce livret est consultable gratuitement aux Archives Municipales de Thionville.

 

Vous pouvez aussi vous le procurer pour 15€ franco de port en me laissant un message par la messagerie du blog et en me donnant votre adresse.

 

 

 

 

Couverture du livret - Format A4 - 81 pages - Illustrations couleurs.

Couverture du livret - Format A4 - 81 pages - Illustrations couleurs.

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1739 - Les pauvres, mendiants et invalides...

Publié le par Persin Michel

1739 - Les pauvres, mendiants et invalides...

Quand tous nos médias confondus, nous montrent le sort malheureux de nos pauvres, sans domicile fixe et invalides et les moyens que nous mettons en oeuvre pour essayer de gérer au mieux ces situations, il peut être intéressant de regarder comment sous Louis XV, on traitait ces mêmes problématiques.

Voici par exemple, un arrêt de la cour, paru le 18 avril 1739 et applicable à Metz et n'en doutons pas, dans beaucoup de villes du royaume.

 

Extrait des registres du parlement de Metz.

"Arrest de la cour qui ordonne aux pauvres étrangers de sortir de la ville, défend aux pauvres valides d'y mendier et enjoint aux pauvres invalides de la ville de faire leurs déclarations"

 

"A la requête présentée par le Procureur Général du Roy:

Contenante que depuis quelque tems la ville se rempli d'étrangers qui vivent sans bien, sans profession et sans travail: les uns se livrant au libertinage et à tous les crimes dont la fainéantise jointe à l'indigence, n'est proprement que l'école et l'exercice, y répandent la contagion des moeurs corrompues qu'ils y ont apportées, et qui les ont peut-être forcé d'abandonner les lieux de leur naissance et leur domicile: de là cette multitude et de filles prostituées, qui après avoir causé de plus grands maux que ceux qu'elles peuvent souffrir, pourrissent dans les prisons, à défaut de maison de force; d'enfants qu'on expose tous les jours et qui épuisent une grande partie des revenus de l'hôpital: les autres mettent leur ressource dans la mendicité, qui leur fournit souvent au-delà du nécessaire et de quoi s'entretenir dans la débauche. Ceux-cy enlèvent les aumônes publiques et particulières qui devraient être portées dans le sein des vrais pauvres, si une charité plus éclairée se donnait le tems de démêler dans la foule des citoyens, qui par la caducité de l'âge et les maladies se trouvent hors d'état de pourvoir à leur subsistance par le travail et méritent compassion de leur concitoyens qui sont chargés d'en prendre soin.

Ces désordres ne peuvent cesser qu'en prenant, suivant l'esprit des ordonnances, des mesures efficaces pour écarter absolument les pauvres étrangers et réprimer ceux de la ville qui sont en état de travailler; les uns et les autres environnez d'ouvrages à faire, et d'ouvriers de toute espèce, qui offrant des salaires tout prêts, demandent des bras et du secours, ne peuvent donner pour prétexte de leur fainéantise et de leur mendicité, qu'ils ne trouvent ny matière à s'occuper, n'y gens qui veuillent les employer.

Requéroit à ces causes, le Procureur Général du Roy, être ordonné que dans huitaine du jour de la publication de l'arts, tous les mendiants valides et invalides de l'un ou l'autre sexe qui ne sont pas nés en cette ville, qui n'y ont pas été établis par mariage, ou qui n'ont pas été reçu bourgeois par les officiers de l'hôtel commun, ensemble les pauvres étrangers qui sans être mendiants vivent dans profession et sans travail, seront tenus de sortir de la ville, avec défense d'y entrer en aucun tems, à peine contre ceux qui resteront ou qui rentreront après le délay expiré, d'être punis comme vagabonds et gens sans aveu, dans toute la rigueur des déclarations des 12 octobre 1686, 25 juillet 1700 et 27 août 1701.

Défenses être faites aux pauvres nés dans la ville ou reconnus bourgeois qui peuvent travailler de mendier en aucun tems dans les rues et dans les églises, à peine de 2 mois de prison dans les cachots pour le première fois et être traités en cas de récidive, comme vagabonds et gens sans aveu: Et en ce qui concerne les pauvres de la ville qui ne sont pas en état de travailler, être ordonné que dans le même délay de huitaine, ils seront tenus et dans la suite ceux qui se trouveront réduit au même état, de se présenter par-devant les officiers de police, pour y faire chacun déclaration de leur Noms, Surnoms, Aage, infirmités et demeures, à peine contre ceux qui n'y auront pas satisfait et qui seront trouvés mendiants, de 2 mois de prison dans les cachots, pour les déclarations communiquées être requis ce qu'au cas appartiendra. Défenses itératives être faites à toutes personnes, à peine de 100 livres d'amende payable par corps, de recevoir dans leurs maisons aucuns pauvres étrangers, être ordonné, sous les mêmes peines, que tous cabarêtiers, hôteliers et bourgeois, qui logent des étrangers ou qui en recevrons dans la suite, seront tenus, outre les déclarations qu'ils doivent faire au bureau établi à cet effet, de les réitérer entre les mains du substitut au siège de la police et dans le tems prescrit par l'arrêt rendu pour la police générale le 10 septembre 1733, lequel au surplus sera exécuté suivant la forme et teneur, pour ce qui regarde les étrangers: être enjoint aux sergents des pauvres d'arrêter et constituer prisonniers tous les pauvres qui contreviendront à l'arrêt et aux commissaires de police de tenir la main à son entière exécution.

La dite requête signée Josse, pour le procureur général du Roy, pièces jointes à icelle: Oüy le rapport de M. Louis Comte de Grozyeux, conseiller."

Ensuite l'arrêt fait une récapitulation des décisions ci-dessus pour publication et mise en application. Signé de Brouet.

(Texte conforme à l'original)

Quatre mendiants au pont au change (Gravure de Marlet du 19ème siècle)

Quatre mendiants au pont au change (Gravure de Marlet du 19ème siècle)

Il faut savoir que la pauvreté s'est fortement accrue dans le courant du 17ème siècle. Les bourgeois et la population générale des villes de france et même de la campagne où existait des hordes de vagabonds se plaignait amèrement de cet état de fait. On créa alors des maisons de force et des hôpitaux pour les pauvres, hôpitaux qui n'avait rien de médical, simplement, ils apportaient un secours aux pauvres, souvent d'ailleurs ces secours étaient réservés aux pauvres de la ville ou des communes voisines, c'était le cas à Thionville où pendant une période, les secours étaient portés au domicile des indigents.

Globalement, la politique était à l'enfermement de ces mendiants, ainsi à Paris, il y avait au 17ème siècle, plus de 6000 personnes, dans les diverses prisons et hôpitaux qui souvent n'étaient que des "prisons"

En fait le 18 juillet 1724, on créa de nombreux hôpitaux généraux dans toutes les villes du royaume. Mais cette nouvelle organisation ne porta pas ses fruits, car malheureusement la pauvreté allait croissante et c'est la révolution de 1789 qui en rendant les hommes "égaux entre eux" mis en avant la notion de solidarité nationale. Solidarité qui avant la révolution était pratiquement réservée à l'église et à la charité.

On créa des bureaux de bienfaisance dans pratiquement toutes les villes, destinés à apporter de la nourriture aux pauvres, des "restaurants du coeur" bien avant l'heure !

Mais là aussi, ce fut un échec car rapidement, ces bureaux de bienfaisance furent débordés et incapables de servir tous les indigents.

A Thionville, il existait déjà un hôpital des bourgeois en 1332 qui sera appelé "hôpital des pauvres" et qui aura toujours du mal à fonctionner malgré les divers biens qu'il avait reçu souvent en franchise, des différents souverains dont dépendait la ville.

Cet hospice se situait à l'emplacement du beffroi, puis une maison fut achetée dans la rue actuelle de "l'ancien hôpital" et en 1718, on construisit au même emplacement un hospice qui resta en activité jusqu'à la révolution.

Nous verrons dans un article à venir, l'histoire plus détaillée, de cet hospice des pauvres de Thionville.

Au final, aujourd'hui la problématique reste entière et la solution encore à trouver.

 

Sur le sujet on peut consulter:

Mendiants et policiers à Paris au XVIII siècle par Christian Romon - 1982

 

 

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A tous une bonne année 2015

Publié le par Persin Michel

A tous une bonne année 2015

En janvier ce blog fêtera ses 2 ans.

Je souhaite à toutes et tous une bonne année 2015.

J'espère que les nouveaux venus y trouveront de quoi satisfaire leur curiosité et leur intérêt pour Thionville et les villages alentours.

N'hésitez pas à me faire part de vos questions sur les sujets qui vous intéressent.

Cordialement

Michel Persin

Pour les cartes de "Bonnes années 2015" voir:

http://www.cyrilalmeras.com/cartes-gratuites/cartes-de-voeux-gratuites-bonne-annee.html

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1694 - Un contrat de mariage à Thionville

Publié le par Persin Michel

Dernière page du contrat de mariage
Dernière page du contrat de mariage

Le 22 mai 1694, le sieur Philippe De Guerschin écuyer, seigneur de Logne résident à Thionville passe un contrat de mariage pour épouser demoiselle Marie Fourot de Thionville. Ce contrat de mariage est typique de cette époque et met en scène quelques personnages importants du Thionville de la fin du 17ème siècle. Thionville n'est française officiellement que depuis 35 ans, même si la ville est sous l'autorité des troupes française depuis 51 ans. Les personnages cités sont issus de l'armée où de l'administration civile.

"Devant nous notaires royaux à Thionville, y demeurant, soussignés furent présents en leurs personnes, le sieur Philippe de Guerschin, escuyer, seigneur de Logne, résident en cette ville, fils légitime de feu le sieur Pierre de Guerschin, vivant, essuyer et colonel d'un régiment de cavalerie et de dame Anne Schemcket, ses père et mère, assistés du sieur Louis de Henaut, escuyer, seigneur de Marasson son beau frère, de messire Estienne de Blanchard, chevalier, seigneur d'Argelé, lieutenant du Roy en cette ville et gouverneur de Thionville, de messireCharles François Hüe de Saint-Rémy, escuyer, seigneur de Gras d'une part et demoiselle Marie Fourot fille légitime de défunt maistre Barthélémy Fourot, vivant, conseiller du Roy, maistre particulier des eaux et forests en la maitrise particulière de Metz et Anne Françoise Bock, ses père et mère, assistés de dame Agnès Philips veuve de feu François Bock et dame foncière de Volcrange sa grande mère, de maistre Jean Nicolas conseiller du Roy, lieutenant particulier au bailliage et juge royal de cette ville son oncle et curateur, du sieur André Fourot bourgeois de cette ville son oncle paternel, du sieur Jean Hilt, eschevin de l'hostel de ville de cette cille, de messire Robert Bock prêtre, de messire Jean Mathias Bock, conseiller du Roy, procureur du Roy de l'hostel de ville, ses oncles maternels, de messire Jean Larminat conseiller du Roy, receveur des espèces audit bailliage, de maistre Nicolas Robin, notaire royal en cette ville, ses cousins et de messire Bernard Philips prêtre régent de la paroisse de cette ville d'aitre part. Lesquels ont déclaré que pour parvenir au futur et espéré mariage à faire entre le sieur de Guerschin et ladite demoiselle Marie Fourot les conventions matrimoniales qui suivent ont esté accordé et de part et d'autres acceptés à savoir premièrement que les futurs époux et épouse se prendront par loi de mariage et s'espouseront en face de nostre mère la sainte église catholique, apostolique et romaine le plustost que faire se pourrait à la première réquisition de l'un ou de l'autre.

Chascune des dit futurs conjoints payera et acquittera ses dettes contractées avant le présent contrat de mariage et jusques a huÿ sans le fait de l'autre et sans que les biens de l'un ou de l'autre puisse estre tenu d'aucune desdites dettes réciproquement. Aussitost après la consommation du mariage lesdits futurs espoux et espouse feront un et commun en tous biens meubles acquêts et conquests immeubles et fruits et revenus des biens immeubles propres.

Laditte demoisselle futur espouse apportera en communauté tous ses meubles, savoir meubles meublants obligations, constitutions et arrièrages a elle eschue par droit de succession de déffunt maistre Barthélémy Fourot et dame Anne Françoise Bock ses pères et mères. Toutes les obligations, constitutions et arrièrage sont déclarées meubles par le présent contrat du consentement des parties comme ledit de Guerschin, futur espoux n'a aucun meuble, ny effets mobliliaires, il a meubly par le présent contrat de mariage de ses biens immeubles les plus beaux et les plus chair jusques à la somme de six mil livres qui entreront en communauté cela ayant esté stipulé expressément.

De plus ledit sieur de Guerschin futur espoux promet donner et assigne à la demoiselle future espouse pour bagues et joyaux la somme de trois mil livres pour lesquels ses biens demeureront dès à présent affectés et hypothéqués desquels trois mil livres tournois ladite futur espouse pourra disposer à sa volonté ainsi quelle trouvera à propos et en faveur de qui luy semblera sans avoir besoin d'aucune autorisation entant par la présente suffisamment autorisée pour ce faire.

De plus il a esté expressement stipulé et conditionné qu'en cas que ladite Agnès Philips vient à décéder pendant et le présent contrat de mariage, toutes les constitutions, obligations et rentes, vente à faculté de rachat, engagère et tous les biens immeubles qui festoient à ladite demoiselle future espouse par droit de succession de ladite Agnès Philips sa mère grande luy tiendront lieu de nature de biens propres et ne pourront entrer en communauté mais seulement les fruits et revenus d'Yeux. Au surplus lesdits futurs espoux se conformeront et régleront suivant la coutume de cette ville qui est la mesme que celle de Luxembourg renonceant à toutes autres ainsi faict et passé à Thionville le vingtdeuxième may mil six cens quatre quatorze et ont signé lecture faicte et vanat de signer il a esté stipulé et accordé que les biens propres de l'un ou de l'autre des parties demeureront affecté de hypothèques pour les dettes qui se payeront des deniers ou effect de la communauté et pendant ycelle et qui ont esté contracté avant le présent contrat de mariage et qui sont présentement deus."(Copie de l'original)

Coutume de Thionville
Coutume de Thionville

​Pour résumer ce contrat de mariage, on peut faire les remarques suivantes:

Le mariage aura lieu le 25 mai 1694 soit 3 jours après la signature du contrat de mariage.

Dans sa structure, ce contrat est identique à l'ensemble des contrats de ce type passés au 17ème et 18ème siècle.

L'écriture est lisible et l'orthographe employée mélange pour un même mot, la forme ancienne et la forme moderne encore usitées aujourd'hui.

Les titres sont utilisés de manière désinvolte, surtout pour les appellations de "sieur, messire, magister…" par contre les titres de noblesse peu nombreux ici, sont précis et font la distinction entre "escuyer" et "chevalier" qui indiquent un échelon supplémentaire dans la noblesse française, pour rappel: écuyer, chevalier, baron, vicomte, comte, marquis et duc. Le terme d'écuyer est porté par tout noble n'ayant jamais été fait chevalier.

Que nous dit ce contrat:

Que les futurs époux se marieront à l'église (mention systématique)

Qu'ils devront acquitter les dettes contractées avant le mariage.

Que dès le mariage consommé, ils formeront une communauté de biens à laquelle chacun apportera des biens qui sont listés, leurs autres biens seront propres et n'entreront pas dans la communauté.

Ici nous voyons que:

L'épouse apportera à la communauté tous ses meubles (mobilier) et tout ce qu'elle a hérité de son père Barthélémy Fourot et de sa mère Anne Bock comme obligations, constitutions et arrièrages (argent principalement). Toutefois il est précisé que la succession de sa grande mère Agnès Philipps ne rentrera pas dans la communauté car considérée comme biens propres.

L'époux n'a aucun meuble ni d'effet mobilière (c'est un militaire), donc il apporte à la communauté une somme de 6000 livres tournois gagée sur ses biens immobiliers les plus beaux et en outre il verse à son épouse une somme de 3000 livres tournois pour acheter des bijoux dont elle pourra disposer à sa guise et sans son autorisation.

Dernier point, il est stipulé que la vie du couple avec les événements qui arriveront seront soumis et se régleront en suivant la coutume de Thionville qui est la même que celle de Luxembourg. (C'est en quelque sorte un code juridique qui régit la ville et les villages alentours. Cette coutume avait été homologuée en août 1613 par le Duc de Luxembourg puis reconduite par le roi de France, Louis XIV en octobre 1657, après la prise de la ville de Thionville par les français en 1643)

Armoiries de la famille déposée en 1696
Armoiries de la famille déposée en 1696

Regardons de plus près les personnes citées dans ce contrat à commencer par les futurs époux:

Le futur époux:

Sieur Philippe de Guerschin, écuyer, seigneur de Logne.

(Dans le texte il est écrit Deguerschin, mais sa famille se nomme indifféremment de Guerschin ou de Guerchin.)

Il se prénomme Jean Jacques Philippe. C'est un militaire, au 62ème régiment de Salm-Salm, né le 19 novembre 1664 à Thionville. Il a 30 ans quand il se marie.

Il passera 39 ans 7 mois et 23 jours au service du roi de France et terminera sa carrière militaire comme capitaine d'infanterie.

Son père est Pierre de Guerchin, colonel d'infanterie décédé avant 1694 et sa mère est Anne Schencket ou Schenckel.(On trouve aussi le nom de Erchinquel !)

Quoiqu'il en soit, il est dit seigneur de Logne. C'était un village dont dépendait Ay, Bousse, Blettange… Il y avait un château qui fut détruit dans les guerres entre Metz et Thionville au 15ème siècle et 16ème siècle. En 1605, la seigneurie abrite encore 2 familles ! Puis elle est reprise par Nicolas Utringer, échevin de Thionville. Son fils Renault Ottringer, en devint le seigneur en 1668. Dépendante du Luxembourg, une visite diocésaine de 1684, mentionne un cimetière ruiné, un clocher sans cloche, une maison de cure en ruine.Un village où vivent moins de 10 habitants et un seigneur qui laboure la terre… Bref une terre en déshérence. Le château est toutefois reconstruit en partie au 17ème siècle, puis il est racheté par la famille de Guerschin qui le gardera jusqu'à la révolution. On peut encore voir les armoiries de la famille dans la chapelle et dans un mur du clocher. Le château sera ensuite plusieurs fois remanié, encore après les bombardement de novembre 1944, il fut restauré en 1949.

Pierre de Guerchin, le père, décédé avant 1694, est colonel d'infanterie et arrive sans doute sur Thionville lors du siège et la prise de la ville en 1643. On remarquera qu'il n'a pas le titre de seigneur de Logne, car s'est son fils, Jean Jacques Philippe qui né à Thionville en 1664, achètera la seigneurie alors en déshérence et prendra alors le titre de seigneur de Logne. J.J Philippe aura une fille Agnès mariée en 1737 avec Jacques Jean François Arnauld de la Douye et un fils Jean Philippe marié à Nicole de Vincey...

J.J Philippe avait aussi deux soeurs: Catherine et Marie Anne qui se maria avec Louis de Hénaut (Haynault) que nous verrons par la suite.

La chapelle de Logne

La chapelle de Logne

Les témoins du futur époux:

Le sieur Louis de Hénaut (Haynault), écuyer, seigneur de Marenson.

C'est le beau-frère du futur époux, il a épousé une de ses trois soeurs, Marie Anne de Guerschin, en 1671 à Thionville. C'est un militaire en garnison à Thionville probablement originaire de la région de Compiègne dans l'Aisne où l'on retrouve son père Louis de Hénaut, seigneur de Marenson décédé en avril 1676 et sa mère Héléne de Bofle décédée le 10 octobre 1682, tous deux inhumés dans l'église de Cuise la Motte (Aisne). Il est probablement une connaissance de Jean Esmery de Boislogé, décédé en 1745 à Thionville où il était maître de l'artillerie. Esmery de Boislogé était originaire de Compiègne et avait épousé Anne Fourot, la soeur de la future épouse.

Messire Estienne de Blanchard, chevalier, seigneur d'Argelé.

Depuis 1680, il est lieutenant du Roi et gouverneur de Thionville. Il est marié à Jeanne Elisabeth Hüe de Saint-Rémy qu'il a épousé à Metz le 8 décembre 1686. Il a beaucoup travaillé au rétablissement et à l'établissement des moulins de Thionville, son épouse a continué ce travail après son décès.

Messire Charles François Hüe de Saint-Rémy, écuyer, seigneur de Gras. Epoux de Marie Julienne Gobelieus dont le père était conseiller à la chambre impériale de Spire et officier de l'abbaye Saint-Maximin de Trêves. Il était le père de Jeanne Elisabeth Hüe de Saint-Rémy donc le beau-père de Estienne de Blanchard ci-dessus. Plusieurs membres de sa famille furent lieutenant général au bailliage de Thionville.

La future épouse:

Marie Fourot fille légitime du défunt (+ vers 1646) Barthélémy Fourot, vivant, conseiller du Roi,avocat au parlement de Metz, maître particulier des eaux et forêts en la maîtrise de Metz et de Anne Françoise de Bock, elle même fille de François de Bock, seigneur en partie de Volkrange et d'Agnès Philips qui veuve sera dame foncière de Volkrange. Précisons de suite que la famille de Bock était affiliée à la famille Hûe de Saint-Rémy.

Marie Fourot à une soeur Anne (+ 11/09/1755) mariée avec Jean Esmery de Boislogé et un frère Joseph.

Barthélémy Fourot est présenté parfois comme seigneur de Hackenberg, il est important de préciser qu'il n'était que seigneur foncier et que pour une très petite partie comme beaucoup d'autres familles de la région. Toutefois cette petite partie passa ensuite à la famille de Guerschin qui s'en prévalu.

Nous retrouvons ensuite dans les témoins les oncles paternels et maternels issus des familles Fourot et de Bock et quelques personnalités ayant des fonctions à l'hôtel de ville.

Quoiqu'il en soit, ce simple contrat de mariage, nous donne des renseignements intéressants sur les us et coutumes de l'époque, sur la ville et ses personnalités. Il m'a permis aussi de mettre à jour de nombreuses erreurs dans les informations émanantes de "généanet" et même de documents plus reconnus comme le dictionnaire de la noblesse par La Chesnaye des Bois (1699-1784), il est vrai déjà jugé peu fiable à son époque et dont se servent de nombreux historiens.

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