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A la demande de plusieurs personnes, je remets en ligne mon reportage sur la libération de Thionville...

Publié le par Michel Persin

A la demande de plusieurs personnes, je remets en ligne mon reportage sur la libération de Thionville en 1944.
/www.histoiredethionville.com/2014/11/70-eme-anniversaire-de-la-liberation-de-thionville.html

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1707 - THIONVILLE - Réception d’un boulanger

Publié le par Persin Michel

Avant de prendre un peu de vacances en septembre, une nouveauté dans mon blog et un petit article sur la réception d’un boulanger thionvillois au sein de la corporation des boulangers-patissiers de la ville.

 

La nouveauté, c’est que vous pouvez me contacter pour des demandes ou des avis divers à l’adresse mail suivante :

 

Boulangerie au 18ème siècle

Boulangerie au 18ème siècle

Réception d’un boulanger

 

Voici la transcription d’un acte notarié passé à Thionville le 27 septembre 1707 devant maître Augustin, notaire royal de Thionville.

 

« Furent présents en personne ,les maîtres du corps des boulangers et patissiers de la ville, lesquels ont dit que Félix Will, marchand bourgeois de la ville, se serait présenté à eux pour être reçu et agréé dans leur corps, sur quoi et ayant eu une assemblée convoquée de tous les confrères du même métier, ce jourd’hui à une heure de relevé (13h), dans laquelle tout le corps ayant conféré ensemble et délibéré sur la requête du sieur Will, ils ont d’une voix unanime dit et déclaré consentir à la réception du nouveau confrère.

 

C’est pourquoi, ils vendent et concèdent par les présentes ledit métier de boulanger et patissier de cette ville, audit Félix Wil,l présent et acceptant pour eux, Madeleine Ham sa femme, ses hoirs et ayant cause, aux régles, usages, statuts et ordonnancement dudit corps à tout quoi, il promet de se conformer sans aller, ni faire au contraire, directement ni juridiquement.

 

A charge pour lui de payer les droits de la réception ordinaire et accoutumés ainsi qu’ont fait tous les aspirants audit corps des boulangers-patissiers.

 

Il devra faire le chef d’œuvre incessamment et au plus tard dans les deux mois de la manière et en la forme ordinaire présentée par le règlement du corps.

 

La présente concession sera faite et accordée pour et moyennant la somme de 300 livres tournois et payable par le sieur Will entre les mains des maîtres en son office, à savoir 50 livres incessamment, 50 livres l’année suivante, 100 livres le jour de la Saint-Michel, patron du corps des boulangers-patissiers, le 29 septembre 1709 et 100 livres à la Saint-Michel 1710, engageant généralement tous ses biens meubles et immeubles, présents et à venir.

 

Pour preuve de sureté est aussi comparu en personne, le sieur Jean Bernard Ham, marchand boucher, de cette ville et beau père du sieur Will.

Lequel, sieur Ham, nous a dit se porter fort pour son beau fils et prêt à payer les termes de la somme de 300 livres et d’engager personnellement ses biens comme cautionnement »

 

Suivent les signatures des boulangers-patissiers de la ville  en copie ci-dessous.

 

La page des signatures.

La page des signatures.

Sur 26 boulangers présents seuls 2 ne savent pas signer ce qui en 1707 est plutôt valorisant pour le métier. Il est amusant aussi de voir que le sieur Rosar  associe à son nom, un petit dessin de fleur, une rose sans doute !

 

Quant à la somme de 300 livres tournois payable en 4 fois et s’étalant de 1707 à 1710, elle représente la valeur suivante :

1 livre tournois valait en 1707 environ 0,38g d’or fin, soit une valeur actuelle de 3700 €.

 

Pour mémoire un ouvrier aux forges de Hayange gagnait 300 livres dans son année en 1787

 

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www.histoiredethionville.com/2015/07/1837-1914-thionville-volkrange-nicolas-noel-suite-et-fin.html

Publié le par Michel Persin

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1837-1914 Thionville-Volkrange Nicolas Noël (suite et fin)

Publié le par Persin Michel

1837-1914 Thionville-Volkrange Nicolas Noël (suite et fin)
1837-1914 Thionville-Volkrange Nicolas Noël (suite et fin)

Voici la couverture et la première page du catalogue de 1902 des « Pompes Noël ».

Le catalogue  comporte 40 pages qui présentent une gamme étendue de pompes allant de la petite pompe de ménage à installer sur un évier de cuisine à la grosse pompe à incendie sur roue (nous en verrons quelques exemples plus avant).

 

Nous pouvons tirer de ces deux pages plusieurs enseignements :

 

En 1902, l’usine est à Liverdun et l’ancienne usine de la rue Parmentier à Paris est devenue un entrepôt de vente.

L’entreprise a eu un nombre conséquent de prix, de médailles, de diplômes glanés dans des dizaines d’expositions en France et à l’étranger, cette publicité était très importante car ces récompenses paraissaient dans tous les journaux grands public et professionnels. Ce fut un des moteurs essentiels du développement de l’entreprise et un gage de qualité et de sérieux de la construction desdites pompes.

 

Nous pouvons aussi voir que dès 1873, soit peu de temps après la création de l’entreprise à Paris, un premier prix est attribué à l’exposition universelle de Vienne, ensuite les premiers prix s’enchaîneront, médailles d’or et d’argent.

 

C’est le début de l’épopée industrielle d’un simple forgeron de Volkrange.

Nicolas Noël a créée son usine de pompes à Paris en 1865/1866. Survint la guerre franco-prussienne de 1870, mosellan d’origine,  il opte le 9 août 1872 pour la nationalité française.

Exproprié de son terrain rue Parmentier à Paris pour extension du quartier dans le cadre des travaux Haussmanniens de 1853 à 1870, il établira en 1891/1892, une nouvelle usine à Liverdun, proche de chez lui et de la nouvelle frontière, établie par le traité de Francfort de 1871.

Cette usine sera  agrandie en 1899 par l’architecte Nancéen, Louis Lanternier qui sera appelé par la suite à construire pour Nicolas Noël et son épouse, le château de la Flie, proche de son usine de Liverdun.

 

Vue aérienne de l'usine

Vue aérienne de l'usine

Le château de la Flie construit par Nicolas Noël

Le château de la Flie construit par Nicolas Noël

Ci-dessous une vue des ateliers de l’usine de Liverdun au début du 20ème siècle et quelques exemples de pompes figurant au catalogue.

1837-1914 Thionville-Volkrange Nicolas Noël (suite et fin)
Pompe N°30 et 30 bis

Pompe N°30 et 30 bis

Annonce trouvée en 2014 sur « Leboncoin » d’une pompe Noël N°30, mise à prix 30 € !

Annonce trouvée en 2014 sur « Leboncoin » d’une pompe Noël N°30, mise à prix 30 € !

Cette grosse pompe à incendie pouvait envoyer 370 litres par minute à raison de 60 coups doubles des balanciers. Son prix était en 1902 d’environ 700 F .

Cette grosse pompe à incendie pouvait envoyer 370 litres par minute à raison de 60 coups doubles des balanciers. Son prix était en 1902 d’environ 700 F .

En 1889, Nicolas Noël est devenu un industriel aisé, il est fait chevalier de la légion d’honneur. En 1891, son usine donne du travail à un peu plus de 70 personnes.  La demande est de plus en plus forte et l’usine de Liverdun est à la peine, aussi il va créer une autre usine,  dite des « Récollets » à Tournus en Bourgogne.

 

Son épouse décédera en 1899,  lui deviendra maire de Liverdun ( 1900 à 1902), mettant son intelligence et sa notoriété au service de sa communauté.

 

Toutefois, le couple n’a pas eu d’enfant, ils vont prendre sous leur coupe un enfant du pays, Jean Baptiste Lacoste, né le 16 juin 1876 à Liverdun, fils de cheminot. (Photo ci-contre Collection JC Curé de Liverdun)

 

Ils vont lui payer des études à l’école des Arts et Métiers, dont il sortira comme ingénieur.

 

 Il prendra la direction de l’usine de Liverdun en 1899 à la mort de Mme Noël, dégageant ainsi du temps à Nicolas Noël pour exercer sa nouvelle charge de maire.

 

1837-1914 Thionville-Volkrange Nicolas Noël (suite et fin)

Comme maire, Nicolas Noël fera construire en 1900, le lavoir de Liverdun, permettant aux lavandières habitant le haut du village, de ne plus descendre à la rivière pour laver leur linge. (La photo ci-dessous est assez parlante, tirée du site : http://www.lavoirs.org/affiche_lavoirs.php?code=54)

 

Le 1er mai 1899, Jean Baptiste Lacoste est donc devenu directeur de l’usine de Liverdun. Il va épouser le 30 juillet 1900 à Liverdun, Yvonne Louise Sognet. Il aura avec elle, trois enfants dont seule une fille, Simone Georgette Marie, survivra. (La famille Sognet et Noël était alliée par la famille Hulo)

 

Nicolas Noël est veuf, sans enfant et Jean Baptiste Lacoste est comme son propre fils, il dirige l’usine de Liverdun et celle de Tournus de main de maître, aussi Nicolas Noël en fera son légataire universel et seul héritier.

 

Nicolas Noël était aussi officier du mérite agricole, il avait d’ailleurs une grosse ferme dite du    

« Vaurot » située au-dessus de son château. Il fut encore chevalier de l’ordre royal du Portugal.

 

Le lavoir de Liverdun

Le lavoir de Liverdun

Nicolas Noël est toujours le patron des usines Noël, même s’il a délégué la direction des usines à Jean Baptiste Lacoste.  Que de chemin parcouru depuis sa naissance à Volkrange au sein d’une famille de tisserands, il a été inventif, entreprenant, courageux et tenace car n’en doutant pas le parcours fut difficile. Il est devenu riche, il a les honneurs et assumera pendant deux années la conduite de la municipalité. Il a aussi été généreux et humain, permettant à un membre de sa communauté de sortir de sa condition et de devenir directeur de ses usines, allant jusqu’à lui transmettre tout son avoir, usines, château …

Mais voilà tout sur cette terre a une fin, Nicolas Noël décédera le 28 mars 1914 à 76 ans dans son château de la Flie à Liverdun. Les témoins seront Jean Baptiste Lacoste, directeur des usines et Georges Sognet, comptable et neveu de Nicolas Noël.

 

Il a été inhumé au cimetière de Liverdun, rue du bac (aujourd’hui désaffecté), avec son épouse Barbe Hulo. (Photo de la tombe ci-dessous)

La tombe des époux Noël

La tombe des époux Noël

1837-1914 Thionville-Volkrange Nicolas Noël (suite et fin)

Pour autant les « Pompes Noël » bien gérées par Jean Baptiste Lacoste connurent encore de nombreuses années de prospérité. Elles participèrent activement à la grande guerre en produisant les fameuses pompes de tranchées (qui servaient à vider les tranchées qui se remplissaient d’eau) et des petites munitions.

 

En 1918, les fonderies (de fonte) de Pont à Mousson (PAM) prirent une participation dans l’usine et les bâtiments furent agrandit, puis dès 1929, vit le jour une unité d’expérimentation de fabrication de tuyaux en fonte par centrifugation  (brevet Sensaud de Lavaux) puis la production de ce genre de tuyaux démarra en 1932.

 

1932, c’est aussi la date du mariage de la fille de Jean Baptiste Lacoste, Simone Georgette Marie avec Paul Cavalier de la famille des industriels de Pont à Mousson. Ils habitèrent le château de la Flie, mais n’eurent pas d’enfant.

 

Jean Baptiste Lacoste décédera à Liverdun le 10 septembre 1957 à l’âge de 81 ans.

 

Enfin en 1961, survint la fusion des "Pompes Noêl" avec la société de Pont à Mousson. La production s’orientera alors exclusivement vers les tuyaux en fonte.

En 1970, l’usine de fonte de Pont à Mousson (PAM) va fusionner avec le groupe verrier Saint-Gobain pour devenir aujourd’hui encore le leader dans le monde des tuyaux d’assainissement en fonte ductile et plaque d’égoûts,  travaillent alors à l’usine de Liverdun, 350 personnes.

La production de tuyaux à Liverdun s’arrêta en 2003 et l’usine fermera ses portes en 2005.

 

NB: La société "Vallourec" est spécialisée, elle, dans le tube acier sans soudure

 

Quelques photos de l’usine de Liverdun à voir sur : http://industrie.lu/UsineNoelLiverdun.html

 

1837-1914 Thionville-Volkrange Nicolas Noël (suite et fin)
1837-1914 Thionville-Volkrange Nicolas Noël (suite et fin)

* Pour rappel chaque début d'année paraît un livret regroupant l'ensemble des articles parus dans ce blog l'année précédente.

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