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Thionville - Val Marie et Marienthal (Début)

Publié le par Persin Michel

A Guentrange, existe un lieu-dit "Le val Marie". C'est une zone hybride, mi-résidentielle, mi-commerciale (voir le plan dans le carré noir). Ce lieu-dit n'est que la traduction de "Marienthal", nom porté par une métairie ou grosse exploitation agricole qui existait à cet emplacement (Carré rouge) depuis le 13ème siècle.

 Thionville - Val Marie et Marienthal (Début)

Les bâtiments reconditionnés en belle résidence urbaine existent toujours.

Photo extraite du blog "cbouzendorffer" Histoire de mon village Guentrange alias Guntrigas

Photo extraite du blog "cbouzendorffer" Histoire de mon village Guentrange alias Guntrigas

Elle appartenait depuis le milieu du 13ème siècle à l'abbaye de Marienthal size à Mersch, proche de la ville de Luxembourg, dont elle prit tardivement le nom.

Cette abbaye fut créée au Luxembourg en 1237 par Thierry, seigneur de Mersch avec le consentement et la bienveillance de la comtesse de Luxembourg, Ermesinde. Elle accueillait les princesses et filles nobles des provinces alentours et à ce titre, était richement dotée. Elle abrita ainsi la retraite de Yolande, fille de Henri, comte de Vianden et de la marquise de Namur, Marguerite de Courtenay.

La règle ou coutume du temps voulait que les princes et seigneurs fassent des dons aux établissements religieux et principalement aux abbayes surtout si une de leur fille y entrait comme novice ou comme abbesse. Souvent les seigneurs donateurs s'y faisaient inhumer, eux et toute leur famille.

Le couvent avait des revenus considérables ( 18.800 florins en 1782) grâce aux fondations et aux dots des religieuses issues de grandes familles Luxembourgeoises et étrangères.

Ancienne carte postale montrant les bâtiments de l'abbaye au Luxembourg  au 19ème siècle.

Ancienne carte postale montrant les bâtiments de l'abbaye au Luxembourg au 19ème siècle.

Entre la création de l'abbaye en 1237 et le 11 novembre 1317 où un inventaire des biens de l'abbaye nous prouve que la ferme existait devant Thionville en un lieu appelé "Marienthal les Thionville" ou encore "Nonnenscheuer" (1), il existe plusieurs actes, entre 1244 et 1284, qui font état de donations faites à l'abbaye de Marienthal par des Thionvillois qui sont à l'origine de la ferme de Thionville.

Ces actes sont les suivants:

- 21 février 1244, où Henri de Thionville, frère de feu le sénéchal Thiry donne au couvent de Marienthal, 40 jours de terre et 1 ferme qu'il tenait en fief de Henri de Luxembourg (2), il donne aussi ses terres et 1 vigne.

- 25 mai 1284, où Théodoric et Elisabeth de Thionville son épouse, vendent au couvent de Marienthal pour la somme de 55 livres de Trêves, la propriété de 3 maisons et de 4 prés situés à Thionville.

On voit là en 1244, soit 7 ans après la création de l'abbaye, le don d'une ferme, de terres et d'une vigne sous l'impulsion du comte Henri de Luxembourg (2).

Puis l'extension des biens de l'abbaye à Thionville, cette fois-ci par rachat à des Thionvillois, de terres et de maisons par l'abbaye elle-même.

Nous avons là probablement la naissance à Thionville de la ferme et des biens que possédait l'abbaye de Marienthal à Thionville comme le prouve l'état des biens de cette abbaye fait le 11 novembre 1317 par Ego Thilemannus, chapelain de l'abbaye.

Cette ferme allait devenir une des 7 fermes de Thionville et restera la propriété de l'abbaye de Marienthal jusqu'à la révolution, nous verrons dans un prochain article quelques actes la concernant.

(1) Elle s'appellera aussi au cours du 17 et 18ème siècle "Vonnerhof" ou la ferme de Vonner qui en fut un des fermiers.

(2) Henri le Blondel futur Henri V de Luxembourg

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1693 - Un chirurgien major à Thionville

Publié le par Persin Michel

Le sieur Musnier est maitre chirurgien à Sedan en 1693. Il décide de s'engager pour une campagne militaire, au sein du régiment d'infanterie de Tessé en garnison à Thionville.

Le régiment de Tessé a participé au siège de Namur en 1692 et à des opérations dans le Palatinat et autour de Trêves, Thionville sera donc la base pour ses opérations.

Un acte du 25 mars1693, passé devant les notaires royaux de Thionville, nous décrit ses émoluments pour les services qu'il rend comme chirurgien major du régiment:

Tout d'abord, il est spécifié que les clauses et conditions suivantes sont acceptés par les capitaines du régiment, à savoir qu'il sera payé audit Musnier, chirurgien major:

- 15 sols pour chaque médecine qu'il fournira et donnera aux soldats.

- 20 sols pour chaque lancement (saignée) qui sera fait aux soldats.

- 15 sols pour chaque potion vulnéraire donnée aux soldats.

- 20 sols pour chaque potion cordiale (remontant) donnée aux soldats.

De la part des capitaines, il recevra comme reçoit le chirurgien de sa majesté, 1 écu valant 3 livres tournois chaque mois.

Il sera payé de plus par chaque:

- Capitaine: 1 louis d'or.

- Lieutenant: 1/2 louis d'or.

- Sous-lieutenant ou enseigne: 1 écu

Toutes ces monnaies à la valeur qu'elles auront au moment du paiement.

Il est convenu de même avec les capitaines que lorsque ledit chirurgien major Munsnier soignera une blessure de guerre, le prix en sera convenu avec le blessé et sera fonction du travail et des soins à apporter.

Ont signé cet acte les capitaines:

Cordouen - La Bastre - La Coste - Manboury - Duperou - Vachon - Touraut - Defrance

`Notaire Lanio.

1693 - Un chirurgien major à Thionville
1693 - Un chirurgien major à Thionville

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1674/1690 - Le meunier Pierre Dubois

Publié le par Persin Michel

Dans l'article précédent sur le moulin de Thionville nous avions vu que la ville de Thionville avait passé le 23 octobre 1674, un bail de 9 années avec le meunier Pierre Dubois pour qu'il exploite le moulin de la ville, proche de la porte de Metz.

Le moulin étant pratiquement en ruine, elle lui accorde sur les premières années un loyer réduit afin qu'il remette le moulin en état et lui accorde le droit de remettre en état les moulins de Beauregard et de Terville (Daspich) qui sont ruinés par la vétusté et les guerres.

Un acte du 17 août 1674 nous confirme que le maitre meunier Pierre Dubois est considéré comme une expert dans le domaine de la réfection et de l'exploitation des moulins de la région.

Cet acte d'août 1674 est un contrat passé entre Pierre Dubois et le couvreur Jean de la Fiste habitant à Justemont. Il stipule que Jean de la Fiste refera le toit du moulin de Homécourt en y changeant les chevrons et en couvrant les parties découvertes. Il devra aussi y mettre un chenaux de bois en considérant que les fournitures seront à la charge dudit Dubois.

En contrepartie, le sieur Pierre Dubois payera à Jean de la Fiste, 4 écus blancs à 3 livres tournois l'écu. Il paiera en premier lieu, 1 écu puis les 3 autres écus à la fin des travaux.

En 1690, le lieutenant du Roi à Thionville est le sieur Estienne de Blanchard chevalier et seigneur d'Argelé. Début 1690, il avait acheté l'ancien moulin à Foulon (1) qui se situait à Beauregard et qu'avait déjà restauré Pierre Dubois en 1674/1676.

Le 27 septembre 1690, il passe un contact avec Pierre Dubois pour transformer ce moulin à Foulon en moulin à farine. Voici ce contrat:

(1) Foulon: Moulin servant à fouler les tissus des drapiers installés auparavant à Beauregard sur le canal de la Fensch.

"Pardevant les notaires royaux à Thionville et y demeurant soussignés fut présent en personne Pierre Dubois, meunier demeurant au moulin de Boler (2) lequel s'est obligé, a promis et promet à messire Estienne de Blanchard, chevalier, seigneur d'Argelé, lieutenant du Roi en cette ville présent et acceptant de construire faire et parfaire un moulin au lieu et place ou est actuellement le foulon et le rendre fait et parfait moulin tournant bien et aisément à dire d'experts. D'huy (d'aujourd'hui) en deux mois et demy et de fournir les meules des meilleures qu'il pourra trouver et généralement tout ce qu'il sera requis pour un bon moulin et le mettre en bon et suffisant état.

Ce marché fait et moyennant la somme de 150 écus blanc à 3 livres l'écu (soit 450 livres tournois) payable à savoir 100 écus blancs présentement et les 50 écus blancs restant après que ledit moulin sera livré et reçu fait et parfait en bon et suffisant état et le tout fourni par ledit Dubois.

Il a été convenu que ledit Dubois ôtera et retirera tous les vieux bois qui sont audit foulon et y remettra des neufs à la réserve des "semelles" si elles se trouvent bonnes et suffisantes. Et pourra ledit Dubois se servir de l'arbre tournant qui y est, mais quand il ne pourra plus servir, il en fournira un neuf et remettra le tout en bon et suffisant état pour l'exécution de tout quoi il a obligé tous ses biens meubles et immeubles présents et a venir.

Passé à Thionville le 27 septembre 1690.

Avant de signer, il a été précisé que les meules auront 5 pieds de Roi de diamètre (soit 1,62 m) et 10 à 12 pouces d'épaisseur (soit 27/30 cm)

Messire d'Argelé a signé et ledit Dubois a fait sa marque accoutumée."

(2) Boler: Village situé près de Puttelange les Thionville.

Les notaires sont Robin et Lanio. (ADM 3E75/49/7589)

1674/1690 - Le meunier Pierre Dubois

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2014 - BONNE ANNEE

Publié le par Persin Michel

Je souhaite à toutes les personnes intéressées par l'histoire de Thionville et des villages alentours une bonne et heureuse année 2014.

2014 - BONNE ANNEE

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