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thionville 17eme siecle

1630 – La seigneurie de Mirabelle, châteaux, droits et devoirs

Publié le par Persin Michel

Dans mon article sur la charte de franchises de Thionville donnée aux habitants en 1239 par Henri V dit le Blondel, comte de Luxembourg, je terminais l’article par une question, à savoir si le peu de droits octroyés aux habitants avaient évolué au cours des siècles vers plus de droits et moins de devoirs ?

 

Un document trouvé récemment aux archives départementales de la Moselle dans le fonds de la prévôté peut nous aider à répondre à cette question.

Une des premières pages du document

Une des premières pages du document

Le Document :

 

C’est un second compte fait de la seigneurie de Mirabelle en 1630 par l’officier de ladite seigneurie, Nicolas de Saint-Thiébault, pour monseigneur le comte de Créhange, seigneur du lieu.

Ce compte est un état décrivant la seigneurie avec tous ses biens, droits et devoirs,

 

Les premières pages du document sont en mauvais état, le document est écrit en français, pas toujours facile à lire et assez volumineux. (Ci-contre une des premières pages)

 

La seigneurie de Mirabelle

Cette seigneurie est une des plus importantes et une des plus  anciennes de la région thionvilloise, puisque c’est en fait la seigneurie de Meilbourg dont le château surplombait la Moselle à Illange. 

 

Le nom de Mirabelle était très usité dans le pays messin. Ainsi le premier château de la famille, une forteresse, dépendait en 1147 de l’évêque de Metz, Etienne de Bar, qui le donna en fief à Giselbert de Miribel. La seigneurie était connue sous plusieurs noms : Miribel, Mirabel, Mirabelle, Millenberg, Mulsberg, Meilbourg étant au final le plus employé à Thionville [1].

 

[1] Tout du moins aux époques plus récentes

Les seigneurs de Meilbourg

descendaient probablement des seigneurs de Rodemack avec qui ils restèrent très liés. Ils tenaient leur domaine d’Illange de l’évêque de Metz mais du fait de leur situation géographique, ils dépendaient du comté de Luxembourg comme c’est précisé dans le document. Comté puis duché luxembourgeois où ils furent très actifs, participants à tous les actes importants. (Ci-contre leur blason)

 

 

A l’origine, existait donc à Illange une forteresse qui sera démolie sur ordre d’Henri II [1], lors d’une assemblée de la justice de Thionville en 1003 qui ordonna la destruction de la forteresse de Mulsberg comme étant un repaire de pillards avec interdiction de la reconstruire.

 

Plus tard, le château fut reconstruit et donné par l’évêque de Metz en 1147 à la famille Miribel. Il sera encore détruit en 1377 par les messins avec qui les seigneurs de Meilbourg engagaient le fer régulièrement sous divers pretextes.

 

Quoiqu’il en soit, hormis la forteresse d’Illange, la seigneurie englobait de nombreux villages autour de Thionville, au Luxembourg et au comté de Bar. Les différents seigneurs furent généreux avec plusieurs abbayes principalement avec celle de Marienthal.

 

Au fil du temps, la coutume de Thionville, les héritages successifs, les revers de fortune amenèrent la dispersion des différents biens de cette grande famille et le document de 1630 n’a vraisemblablement servi qu’ à faire le point sur la valeur de la seigneurie afin de mieux la vendre, ce qui fut fait la même année pour 24000 rixdallers à Jean de Boland, maire de Cologne.

 

Déjà en 1630, la seigneurie n’appartient plus en totalité à un seigneur de Meilbourg mais à plusieurs seigneurs dit comparsonniers et les revenus se partageaient entre eux.

Ces différents seigneurs sont souvent apparentés par les femmes, chacun ayant une petite partie de la seigneurie. Le comte de créhange a, la plupart du temps, la moitié ou un quart de la seigneurie, les autres se partageant un quart et parfois le roi a droit à une partie également, ce qui fait un domaine très morcelé avec nécessairement une organisation juridique complexe. Il faut avoir en tête qu’une partie des habitants étaient sujets du cimte de Créhange, les autres des co-seigneurs.

 

Le contenu du document

 

Je n’en ai retenu que la partie introductive qui nous apporte des renseignements de première main pour l’histoire de Thionville et la partie générale qui décrit le corpus régissant les droits et les devoirs des seigneurs et des habitants.

 

Introduction

 

Le seigneur est le Comte de Créhange.

Il s’agit de Pierre Ernest de Créhange marié en 1621 à Marguerite de Coligny [2]. Fils de Christophe de Créhange et de d’Anne de Bayer de Boppart dont il avait hérité une partie de la seigneurie le 16 mai 1628.

Pierre Ernest de Créhange est alors seigneur de Hombourg, conseiller d’état de son altesse de Lorraine, bailli et gouverneur de la province d’Allemagne

 

Son officier et surintendant est Nicolas Saint-Thiébault, c’est lui qui fait rédiger le document.

 

Il est précisé que la seigneurie se règle et se conforme aux coutumes du duché de Luxembourg et que la monnaie qui a cours dans la seigneurie est celle du Luxembourg avec 1 franc à 10 sols et 1 sol à 16 deniers. Les mesures sont celles de Thionville, pour le grain 10 bichets font 1 maldre, le bichet fait 4 fourraux et pour le vin 1 foudre contient 6 hottes, 1 hotte fait 4 mesures, 1 mesure fait 4 sétiers ½ et le sétier fait 4 pots.

 

La seigneurie haute, moyenne et basse a un signe patibulaire en bois comportant trois piliers dans son district, un sur le chemin de Stuckange, un près du bois de haute-futaies et un entre la communauté de Basse-Yutz et la campagne labourable.

 

La seigneurie est partagée en tous ses fonds et habitants, la moitiée entière au comte de Créhange et l’autre moitié au seigneurs comparsonniers : de Raville, de Palland, de Schwartzbourg et un autre illisible. Mais le comte de Créhange garde la prééminence et prorogation dans toute l’étendue de la seigneurie.

 

De la seigneurie dépendent les villages d’Illange, Haute-Yutz, Basse-Yutz, Kuntzig, Garche, Molvange, Manom, Metzerwisse… Les seigneurs ont la haute, moyenne et basse justice sur tous les bans et finages et sur les habitants, ceux qu’on appelle « Schafftleuth » qui sont de condition basses et servilles et les autres appelés « zintzeleuth » dont la condition est expliquée dans les coutumes.

 

Les châteaux

 

Le vieux château de la seigneurie est situé sur le mont du village d’Illange, mais il est présentement ruiné et personne n’y réside. La moitié appartient au comte de Créhange et l’autre moitié aux seigneurs associés.

 

Le comte de Créhange a un autre château bâti à neuf, situé dans la ville de Thionville et qui lui appartient entièrement sans part d’autrui. Il a de plus, la grosse et forte tour qui est sur le rempart et la tour « Mamille » qui est située devant ledit château, laquelle tour est pour l’instant possédée par le roi pour y conserver ses poudres et munitions de guerre jusqu’à ce qu’il soit pourvu d’un magasin ou d’un arsenal.

 

Remarques :

Le document est daté de 1630 soit 72 ans près le siège et la prise de la ville par les français en 1558 où est apparue la première mention de la Tour aux Puces.

Le rédacteur de ce compte est l’officier de la seigneurie, il habite le plus souvent dans ce château de Thionville, comme on le verra dans un prochain article. On peut donc lui accorder quelques crédits lorsqu’il parle de deux tours, une grosse et forte tour sur le rempart et une autre dite « Mamille » qui est devant le château et sert de magasin à poudre, donc probablement parle-t-il de la « tour aux puces » qui est connue pour avoir servi de magasin aux poudres. Pourquoi ce nom de « Mamille » et qu’en est-il de l’autre grosse et forte tour du rempart ?

 

Quand je disais que cette tour aux puces avait encore bien des secrets !

 

Les devoirs et les droits

 

On parlera ici du village d’Illange en sachant que pour les autres villages de la seigneurie, les devoirs sont identiques.

 

Tous les habitants d’Illange, indifféremment [3] sont obligés de faire toutes les corvées nécessaires et demandées pour le rétablissement et la réédification du vieux château et ceux qui sont les sujets du comte de Créhange sont tenus de faire les corvées de chariots et de bras pour les réfections et entretiens du château de Thionville, tours, granges, étables [4]et ils recevront pour chaque chariot une livre de pain ou à peu prés et pour les manouvriers travaillant toute la journée 3 livres de pain.

Tous les habitants doivent encore labourer les terres du domaine de la seigneurie aux dires et injonctions des gens de justice qui sont tenus d’y asssister et cela autant de fois que la saison le demande et même d’y amener tous les fumiers et amendements dudit château neuf de Thionville, semer, herser les terres. Les gens de justice toucheront pour l’année 1 florin d’or limité à 28 sols et chaque laboureur recevra une michette de pain d’une livre et sera obligé de labourer tout le domaine avant de retourner avec ses chevaux à son logis, il devra être prêt au devoir au premier commandement qui lui sera fait.

 

[1] Henri II, dit « le Boiteux » ou « le Saint », né en mai 973 et mort en 1024

 

[2] Petite fille de l’amiral de Coligny assassiné à lors de la Saint-Barthélemy le 24 août 1572

[3] C’est à dire les sujets du comte ou les sujets des seigneurs comparsonniers.

[4] On remarquera que le rédacteur emploie le pluriel pour Tours, granges et étables.

 

Les habitants doivent aussi faucher les foins, moissonner les grains et les mener dans la grange comme tous les amendements nécessaires à la vigne du seigneur au ban d’Illange. Vigne qu’ils devront labourer, couper et cueillir les raisins à profit et en conduire et mesurer le vin au lieu de Hombourg (Vue ancienne du château de Hambourg)

 ou autre résidence du comte jusqu’à une journée de distance à charge de droits qui sont pour les faucheurs d’une michette de pain et autant à chacun des faneurs, les moissonneurs et lieurs de grains recevront du potage avec un morceau de lard et 3 michettes de pain chacun avec des ails, si les jours sont maigres, ils auront du potage, du fromage et des œufs à la place du lard. Les vendangeurs seront traités de même et ceux qui labourent la vigne de même, s’ils ne viennent pas labourer, ils donneront 2 sols chacun au vigneron du seigneur.

 

Ils seront aussi obligés et tenus de couper et charrier tout le bois nécessaire pour le chauffage du château de Thionville et recevront chaque coupeur de bois une michette de pain avec du potage simple et pareil aux voituriers.

 

De plus, ils devront chacun à leur tour, toutes les fois qu’il plaira au seigneur de faire les courses, porter les lettres et charges jusqu’à Luxembourg ou à une journée de Thionville pour cela, ils recevront 10 sols.

 

Les hommes ou femmes, fils ou filles ne peuvent se marier ou prendre domicile hors le lieu de la seigneurie sauf s’ils demandent, achètent et obtiennent lettres de rachat et de liberté. ils ne peuvent alors posséder aucun bien dans la seigneurie car ils sont réputés étrangers et s’ils épousent le sujet d’un autre seigneur comparsonnier ils doivent payer un droit de rachat dit « Tuderlauff », néanmoins, ses biens resteront chargés et obligés à son seigneur.

 

Ceux qui ont des héritages appelés « Schafftgutt » ne peuvent les vendre ou aliéner, charger ou partager sans le gré de leur seigneur, ils ne peuvent vendre leurs biens et immeubles qu’entre eux, sinon, il leur faut l’autoriation de leur seigneur.

 

Ils ne peuvent s’offenser l’un l’autre sous peine d’amande arbitraire, ni envoyer en vaine pature leurs bestiaux dans les bois ayant encore des glands, ni dans les prés et héritages d’où les foins et les grains ne soient pas encore enlevés.

Le seigneur a le droit de créer et établir pour son officier dans la seigneurie qui bon lui semble et pour la durée qu’il lui plaît, il reçoit son serment et lui donne pouvoir d’entendre aux premières audiences des particuliers, résoudre leurs difficultés ou les recevoir à la justice ordinaire avant que de procéder par force. Ils doivent envers l’officier le respect et l’honneur avec obéïssance et doivent lui délivrer les deniers, grains et toutes autres espèces en ses mains au château de Thionville lors du terme échu.

 

Il crée aussi les maires et gens de justice choisis dans ses sujets pour une ou plusieurs années, reçoit leur serment et leur donne pouvoir, autorité et juridiction de connaître et juger de tous les cas jusqu’à l’appel. Et cela, exclusisvement de tous crimes et délits définitivement par arrêt sans ressort ou appel en prenant au préalable avis du conseil de Luxembourg ayant même en mon château de Thionville des prisons fermées pour y détenir et garder les malfaiteurs.

 

En cas de condamnation à mort ou autres peines importantes, châtiments corporels, la sentence et jugement se rendent au devant du château de Thionville et le seigneur fait entrée et sortie de la ville de Thionville, tambours battants, enseignes déployées, mains armées et mèches allumées. Tous ceux de ses sujets qui sont condamnés, pour assurance et justice, il confisque le corps, les biens et immeubles dont la propriété lui appartient.[1]

 

Le seigneur est collateur des cures de Basse-Yutz, de Haute-Yutz et Kuntzig alternativement avec les seigneurs associés, une année lui même et l’autre année les co-seigneurs ensemble.

 

Le droit de passage sur la Moselle devant Thionville appartient pour moitié au seigneur dont il a donné pour plusieurs années le bail à « Jeanne Baur » et « Jaime Hylt » de Basse-Yutz qui paient pour cela 233 florins et 7 sols en deux fois à la Saint-Jean et à la Chandeleur. Les habitants payaient un droit de passage aux passeurs ayant acheté la charge.

 

Le droit de pêche dans la Moselle qui va au-dessous d’Uckange jusqu’au ruisseau « Kisselbach »  appartient pour un quart au seigneur de Créhange, un autre quart aus co-seigneurs et la moitié au Roi. Ce droit est admonié pour plusieurs années à « raner Bern » qui doit au comte de Créhange 73 florins et 1 sol pour une année.

 

Pour le four, sauf quelques habitants qui ont le droit de cuire chez eux, les autres doivent cuire au four banal. Toutefois, le four d’illange est en ruine et le bois manque, aussi chaque habitant peut cuire chez lui moyennant le paiement de 4 gros chaque année.

 

Remarques :

Dans les autres seigneuries aussi  la plupart des fours sont à cette époque en ruines et pour les habitants, le droit de cuire chez eux, se généralise, moyennant un droit de 2 ou 4 gros monnaie de Metz.[2]

Pour les moulins :  A Thionville et sur la Fensch, existent plusieurs moulins qui particularité de Thionville, ne sont pas bannaux, mais dépendent de la ville.[3]

 

[1] Ce passage montre la mise en scène qui se déroulait devant le château de Thionville afin d’impressionner le peuple, le décourager de commettre des crimes et rehausser le prestige du seigneur. L'expression "Mains armées, mèches allumées" fait référence aux mousquets alors en usage. Au final, je ne crois pas que ce cérémonial se soit produit à Thionville peut-être avant 1630.

[2] Un gros vaut 12 deniers, soit 1 sol. Vers le milieu du 18ème siècle ces droits de four ne seront plus payés ni même réclamés par les seigneurs

[3] Droit donné à la ville en 1462 par le duc de Bourgogne

Pour cette première partie, nous avons vu que les habitants de cette seigneurie de Meilbourg qui regroupe tant de villages, ne sont guère considérés dans leurs droits mais plutôt fortement sollicités pour leurs devoirs envers le seigneur qui pour le coup ressemble bien à l’image que l’on se fait du seigneur tout puissant. 

Toutefois, je pense qu’il faut un peu minorer la dureté du document car c’était en quelque sorte une façon de montrer ce que pouvait rapporter la seigneurie et ainsi la valoriser   pour la vente qui allait suivre quelques mois plus tard.

Remarques sur le château du comte de Créhange situé
dans la forteresse de Thionville

 

A Thionville, il existe aujourd’hui dans la cour du château face à la mairie, un bâtiment annexe, qu’on appelle « L’hôtel de Créhange-Pittange »
 

Thionville Hôtel de Créhange-Pittange

Thionville Hôtel de Créhange-Pittange

Ce bâtiment n’est pas inscrit aux monuments historiques

 

Son architecture est du 18ème siècle, l’histoire connue à ce jour, nous dit qu’il aurait été construit sur les fondations d’un bâtiment plus ancien qui aurait put être alors le château Créhange dont il est question dans notre document. Cet hôtel de Créhange-Pittange a subi de nombreuses modifications. En 1950, il abritait les bureaux des cadres des laminoirs à froid de Thionville puis en 1979, il devient un bâtiment annexe de la mairie toute proche.

 

Ce bâtiment ne semble pas être le château du comte de Créhange dont il est question dans le document de 1630, peut-être est-il construit sur les fondations de ce château mais rien ne le prouve. D’ailleurs, ce bâtiment dit « Hôtel de Créhange-Pittange » a lui-même passablement changé.

 

Les bâtiments d’origine très ancienne qui constituent cette cour du château ont connu des vicissitudes multiples au cours des siècles et leur histoire n’est pas des plus aisée à reconstituer.

 

Pour fixer les idées, juste quelques points à retenir :

 

En 1630, le château du comte de Créhange dont il est question dans le document ci-dessus est neuf ou récent. Il comporte des granges et écuries et au moins deux tours existent à proximité. A l’emplacement de la mairie, le couvent n’existe pas encore, mais plusieurs autres maisons existent appartenant à des familles nobles, seules à l’époque, à pouvoir construire et habiter dans cette cour dite du château.

 

Mes recherches en cours sur l’histoire du couvent des clarisses me permettront, dans mon  ouvrage à venir, de faire un point plus précis sur ces bâtiments.

 

Dans le prochain article nous verrons encore quelques droits et devoirs et la prise de possession rocambolesque du château de Thionville qui interviendra en 1632 soit deux années après la vente de la seigneurie à Jean de Boland, maire de Cologne.

 

 

Sources :

 

Les seigneurs de Meilbourg par A. Plassiart – 1950 – Metz

Second compte de la seigneurie de Mirabelle  ADM – J1265

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1676/1750 Thionville-Veymerange : Une famille de maréchaux

Publié le par Persin Michel

Maréchaux ferrants bien entendu !

 

Avant de poursuivre avec deux documents sur la famille Weis de Veymerange, je voudrais rectifier une erreur (faute de frappe) parue dans mon article précédent, Thionville est bien française officiellement depuis 1659 et non pas 1759.

 

Nous avons vu qu’en 1763,  la justice de Veymerange était sous l’autorité du maire, Damien Weis, alors maréchal ferrant du village. Métier exercé dans la suite de son père Mathis Weis, dont il avait « hérité » la forge.

 

Les deux documents qui suivent nous donnent quelques éléments supplémentaires sur cette famille.

 

Premier document  daté du 11 décembre 1676

 

(Acte notarié passé devant le notaire thionvillois Helminger ADM 3E7530)

 

« Par devant les notaires royaux établis à Thionville et y résidants, soussignés, furent présent en leur personnes, les dames abbesses et religieuses du monastère de Sainte-Catherine, ordre de Sainte-Claire, en cette ville de Thionville, lesquelles de leur bon gré, nous ont dit et déclarés avoir loué et laissé à titre de bail, pour terme de six années consécutives et s’en suivant, sans intervalles qui commencent à la Saint-Georges dernière et finiront à pareil jour, à Mathis Blanc (Weis) , demeurant à Veymerange, maître maréchal ferrant de sa profession, présent et acceptant, les biens immeubles provenant de Yvon Grein, alias « Petit », obtenus par sa veuve en qualité de pensionnaire perpétuelle de notre couvent.

Biens situés au ban de Volkrange et environs, constitués de terres arables et non arables et prairies. Conformément aux instructions que lesdites dames abbesses et religieuses donneront au preneur (Mathis Blanc » celui-ci sera tenu de livrer chaque année à ses frais à Thionville, six bichets de bon moitange (mélange de grains) et quatre livres et dix sols tournois monnaie de France payables à la Saint-Martin de chaque année.

 

A l’expiration dudit bail, ledit preneur devra rendre les biens en bon et suffisant état. Ledit preneur oblige tous ses biens présents et à venir envers les dames religieuses, s’il ne remplit pas ses obligations.

 

Passé à Thionville  le douzième de décembre 1676, nous (les notaires) et les dames abbesses et religieuses avons signé, Mathis Blanc n’ayant l’usage d’écrire, a fait sa marque

Signatures au bas de ce premier document

Signatures au bas de ce premier document

Remarques sur le document :

 

 On voit que le monastère en question est dénommé monastère de Sainte-Catherine, ordre de Sainte-Claire, situé à Thionville. Ce monastère, je dirais plutôt couvent, correspond au couvent, des clarisses urbanistes [1], dit du Saint-Esprit qui s’était établi à Thionville dans les années 1630. Le bâtiment abritant ce couvent est aujourd’hui l’hôtel de ville de Thionville. [2]

 

Pour appuyer ma remarque [3] sur la francisation des noms propres dans la suite de « l’annexion de fait » par la France en 1643, on voit que Mathis Weis est appelé Mathis Blanc. Cette pratique fut courante à l’époque, par la suite, pour la plupart, les noms d’origine, furent de nouveau utilisés.

 

On voit aussi que les terres mises à bail et situées à Volkrange, appartenait auparavant à un certain Yvon Grein [4] dit « Petit » et que c’est sa veuve qui avait donné ses terres au couvent de Sainte-Catherine de Thionville, en dédommagement,  le couvent ayant pris ladite veuve, en pension jusqu’à sa mort.

Principalement dans les premières années d’établissement d’un couvent ou d’un monastère, c’était une pratique courante, de subvenir à leur fonctionnement, par  ce genre d’arrangement.

 

Nous voyons que dans les signatures, seules l’abbesse et une sœur ont signé :

 

Sœur Marie de Beurthé, indigne Abbesse

 

Sœur Anne Françoise Baur

 

Le qualificatif « Indigne » est réservé à l’abbesse, les sœurs en général font suivre leur nom du qualificatif de « Discrète ».

 

La famille de Beurthé a donné plusieurs abbesses à ce couvent, toutes, au moins dans les premières années, venaient de familles nobles ou pour le moins de notables.

 

La sœur Anne Françoise Baur était la directrice des novices, c’est elle qui prenait en charge les « nouvelles recrues ».

 

Mathis Blanc ne sachant signer, une croix marque son accord et nous trouvons aussi les signatures des notaires thionvillois, Helminger et  Fourot.

 


[1] Les clarisses urbanistes suivaient une règle moins stricte que les pauvres dames, elles avaient le droit de posséder des biens mobiliers et immobiliers.

[2] J’ai entrepris depuis quelques mois des recherches sur l’établissement de ce couvent à Thionville. Ces recherches feront l’objet d’un ouvrage qui devrait paraître en 2018

[3] Voir l’article précédent

[4] Sans doute « Klein »

Deuxième document  daté du 9 février 1750 :

 

(Acte notarié passé devant le notaire thionvillois Probst  ADM 3E7687)

 

«Par devant nous notaires royaux établis à Thionville et y résidant, soussigné, fut paru Mathis Veisse, maréchal ferrant demeurant à Veymerange, lequel a déclaré avoir vendu, cédé, dès maintenant en toute propriété à Damien Veisse, son fils, aussi maréchal ferrant demeurant au même lieu, les outils que le vendeur a en sa possession et servant à son métier de maréchal ferrant, consistant notamment en un soufflet de forge, une enclume, un étau et les marteaux et autres outils de ladite forge avec le charbon qui se trouve dans la forge audit Veymerange, sans en rien réserver.

La présente vente faite pour et moyennant le prix et somme principale de 150 livres tournois sans y comprendre les frais.

 

Laquelle somme de 150 livres tournois, ledit Veisse père, vendeur, a reconnu avoir reçu dudit Damien Veisse, à son contentement et quittance.

 

Ledit Damien Veisse pourra jouir de tous les outils nécessaires au métier de maréchal ferrant en y comprenant la pierre meule à aiguiser les outils.

 

Ledit vendeur engage ses biens présents et à venir, passé à Thionville le 9 février 1750, la lecture et les explications faites en langue germanique, nous avons signé avec Damien Veisse et Mathis Veisse n’ayant l’usage d’écrire a fait sa marque. »

Signatures au bas du deuxième document

Signatures au bas du deuxième document

Remarques sur le document :

 

En premier lieu nous constatons qu’en 1676, nous voyons le nom de famille « Blanc » soit le nom d’origine « Weiss »  francisé (traduit) et qu’en 1750, nous sommes revenu au nom d’origine même si le notaire l’orthographie à la française soit « Veisse ».

Mais on constatera sur les signatures que Damien signe « Weis » et que son père fait une marque « MW »  pour Mathis Weis.

Il est intéressant que voir qu’un certain Jean Blanche, propriétaire de la poste aux chevaux de Hayange en 1690, passe un acte de vente avec le meunier de Marspich, Didier Scholler dont l’épouse est Anne Marie Blanche et de constater qu’il signe de son vrai nom  « Weis ». Il est probable que cette famille « Blanche » de Hayange/Marspich soit apparentée à celle des maréchaux ferrants de Veymerange.

Jean Blanche, signe Joannes Weiss

Jean Blanche, signe Joannes Weiss

Toujours au sujet des signatures, on remarquera qu’en 1676, Mathis Blanc donc Weis fait une croix et qu’en 1750, Mathis Weis signe de ses initiales. C’est tout simplement que ce ne sont pas les mêmes personnes car il est impossible que Mathis Weis, père de Damien Weis, signe un document en 1750 et qu’il signe un bail en 1676, soit 74 ans auparavant ! En fait, Mathis Blanc (Weis) qui signe le bail de 1676 était le grand-père de Damien Weis.

 

Mathis Blanc (Weis) le grand père de Damien:

 

Il était né à Veymerange en 1647 et décédé à Veymerange un peu après 1701, il exerçait le métier de maréchal ferrant. Marié à Marie Limbourg de Volkrange, il eut plusieurs enfants dont Mathis Weis.

 

Mathis Weis le père de Damien :

 

Né à Veymerange et décédé le 3 novembre 1755 à Veymerange, lui aussi maréchal ferrant. Marié le 23 février 1701 à Veymerange avec Suzanne Schweitzer, ils eurent plusieurs enfants dont Damien Weis.

Damien Weis :

 

Né à Veymerange, le 15 janvier 1716, décédé à Veymerange, le 18 février 1780, maréchal ferrant, comme son père et son grand père.

Marié une première fois avec Catherine Bonaventure le 7 janvier 1744, puis une seconde  fois le 10 janvier 1769 avec Madeleine Scheiltien. Ils eurent également plusieurs enfants.

 

Nous avons affaire à une lignée de maréchaux comme c’était souvent le cas dans cette profession qui exigeait d’avoir suivi un apprentissage qui se faisait alors au sein de la famille. C’était souvent le cas dans les familles de meuniers.

 

La forge de Veymerange se trouvait à cette époque dans une maison aujourd’hui disparue qui se trouvait dans le bas du village, vers la ferme « Foetz ». Plus tard, au 19ème  et début du 20ème siècle, elle sera installée dans une autre maison. (voir le plan cadastral de 1807)

Plan cadastral de 1807 (Napoléon)

Plan cadastral de 1807 (Napoléon)

Détail du plan cadastral montrant les différents emplacements de la forge

Détail du plan cadastral montrant les différents emplacements de la forge

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1679 – THIONVILLE – Inventaire des biens de François Claude Hue de Saint-Rémy

Publié le par Persin Michel

François Claude Hue de Saint-Rémy, lieutenant civil et criminel au bailliage de Thionville, décède en son domicile le 15 mai 1679, il est inhumé le 16 mai à 19h en la chapelle Notre Dame des révérends pères Augustins de Thionville.

 

Le lendemain de l’inhumation, le 17 mai 1679, les gens du bailliage vont à la maison du défunt pour ouvrir la cassette (voir article précédent) et prendre connaissance du testament.

 

Le dernier jour du mois de mai 1679, vers les 3 heures de l’après midi,  Jean Nicolas  Bock, conseiller du roi et lieutenant particulier au bailliage, procède sur requête de la veuve Marie-Thérèse de La Cour, à l’inventaire et estimation des biens du défunt, comme stipulé dans le testament.

 

L’inventaire se fait en présence de deux marchands de la ville chargés de l’estimation des biens, il s’agit de Pierre Scharff et Nicolas de la Mothe.

 

L’opération débute le 31 mai 1679, par une chambre haute donnant sur la rue,  en présence des protagonistes ci-dessus, auxquels il faut ajouter, le sergent ordinaire du bailliage, Bastien Sias.

 

Cette chambre est celle de la veuve, Marie-Thérèse de La Cour, l’on y trouve les biens suivants :

  • - 10 chaises et 2 fauteuils avec des housses de ratine [1] rouge garnies de franges de soie estimés à une demie pistole la pièce, soit 6 pistoles ou 66 livres tournois.[2]
  • - 1 garniture de lit de 7 pièces et 1 tapis de la même couleur et avec les mêmes franges que les chaises, estimés à 20 écus blanc à 3 livres l’écu soit 60 livres.
  • - 2 matelas de laine dont un couvert de toile de Cologne et l’autre de toile ordinaire et sur lequel se couchait la dame, estimés à 2 pistoles d’or soit 22 livres.
  • - 1 lit de coin estimé à 22 livres.
  • - 1 paillasse estimée à 3 livres.
  •  - Une courte pointe piquée en coton estimée à 2 pistoles soit 22 livres.
  • - 1 traversin et 2 oreillers estimés à 9 livres.
  • - 1 châlit en bois de chêne estimé 6 livres.
  •  - 4 pommes de lit et des cloches de soie estimées à 12 livres.
  •  - 2 chenets de potin [3] estimés à 44 livres
  • - 1 petit rafraichisseur de rosette estimé à 3 livres
  • - 1 grille de fer à faire brûler le feu estimée 3 livres.
  • - 2 tablettes différentes de bois de noyer, bien façonnées et tournées estimées 12 livres.
  • - 1 cadre de bois avec Saint-François estimé 11 livres.
  • - 1 cadre en bois avec le Bon Dieu et la Vierge estimé 5 livres et 10 sols.
  • - 1 petit cadre en bois avec Sainte-Madeleine estimé 3 livres
 

[1] Ratine, tissu de laine dont les fils sont frisés.

[2]  Les livres sont toujours des livres tournois sans qu’il soit besoin de le préciser.

[3] Potin, alliage de cuivre et d’étain parfois de plomb .

  • - 1 cadre avec un paysage estimé 6 livres.
  • - 1 « Salutor mundi » [1] dans un cadre estimé 3 livres
  • - 1 petite table de noyer estimée à 6 livres.
  • - 1 miroir pliant estimé à 5 livres.
  • -  1 cassette de cuivre dorée estimée à 4 livres.
  • - 2 guéridons estimés 4 livres 10 sols.
  • - 1 cassette avec 24 serviettes assez fines et 3 nappes le tout estimé à 36 livres.
  • - 1 paire d’éperons en cuivre estimés 30 sols.
  • -  1 cabinet de noyer estimé 6 livres dans lequel nous avons trouvé des cuillères, fourchettes, écuelles,  salières, mouchettes [2], pot à eau le tout en argent au poinçon de Metz et un grand gobelet en argent d’Allemagne, tout cela estimé à 140 écus blancs soit 420 livres.
  • - 1 petite et vieille cassette encore scellée dans laquelle il n’y a que des papiers concernant le bailliage, estimée à 3 livres.
  • - 1 vieille chaise et & tabouret estimés à 13 sols.
  • - 1 tapisserie murale de Bergame [3] assez usée estimée à 18 livres.
  • - 2 rideaux de toile devant les fenêtres estimés à 6 livres.
  • - Un bague qui n’est pas en diamant estimée 12 livres.

Ce qui pour cette première chambre haute donne une estimation de 832 livres tournois sans y compter les sols.

 

Le 2 juin 1679, inventaire du poêle en bas de la maison où est décédé François Claude Hue de Saint-Rémy..

  • - 8 chaises et 1 fauteuil garnis de tapisserie assez vieille estimés à 6 escalins soit 25 livres et 5 sols.
  • - 1 table et 1 vieux tapis vert estimés 4 livres 15 sols.
  • - 2 cadres avec un paysage estimé 30 livres.
  • - 1 vieux tableau de l’adoration des rois mages estimé 3 livres.
  • - 1 tableau avec Saint-Luc sans cadre estimé 1 livre.
  • - 2 tableaux à l’huile estimés 4 livres.
  •  -1 lustre simple en bois argenté estimé 3 livres.
  • - 1 portrait de monsieur le doyen de Saint-Sauveur de Metz, non estimé.
  • -

Voilà l’estimation, pour le « poêle » en bas de la maison, qui est de 70 livres.

 

Ensuite nous avons été dans la cuisine en bas à coté du « poêle » où nous avons trouvé ce qui suit :

  • -  1 rafraichisseur estimé 3 livres.
  • - 5 chaudrons d’airain [4], grands et petits avec un chandelier, 2 poêllons, 2 cuillères et 1 fourchette à pot, 1 passoire,  le tout en airain estimés 18 livres.

[1]  « Salvator Mundi » C’est un représentation du Christ bénissant de sa main droite voir illustration par Léonard de Vinci

[2]  Petits ciseaux en argent que l’on  posaient sur un petit plateau

[3] Ces tapisseries généralement grises ou rouges avaient assez peu de valeur et servaient à décorer les murs.

[4] C’est un alliage de cuivre généralement c’est du laiton ou du bronze

"Salvator Mundi" tableau de Léonard de Vinci

"Salvator Mundi" tableau de Léonard de Vinci

  • - 2 pots de fer, 1 petit chaudron, 1 crémaillère, 3 chenets fort petits,  1 poêle, 1 pelle à feu, 1 lèche frite, 1 grille et 3 broches avec divers plats, le tout estimé à 5 écus blanc et 3 escalins soit 16 livres 2sols.
  • - 1 coquemar estimé à 9 livres.
  • - 2 tourtières d’airain avec couvercles estimées  7 livres 10 sols.
  • - 1 grande armoire de cuisine bien vieille estimée 9 livres

Voilà la cuisine estimée à 53 livres tournois.

 

Derrière la cuisine, nous avons trouvé une petite dépendance contenant :

 

- 1 garniture de lit, blanche, avec des franges, le tout assez vieux, estimée 15 livres.

  • - 1 coffre contenant 6 paires de linceuls forts grands en fine toile de chanvre estimées à 40 livres.
  • - 1 coffre de bois avec du linge estimé 7 livres.
  • - 1 lit de plume avec une paillasse pour coucher le domestique estimé 7 livres 10 sols.
  • - 1 vieux coffre de sapin estimé 6 escalins soit 2 livres 5 sols.

 

Voilà pour la dépendance estimée à 71 livres tournois.

 

Le 3 juin 1679, nous sommes descendus à la cave où nous avons trouvé ce qui suit :

  • - 5 tonneaux de vin, dont 1 de 5 hottes, 1 de 6 hottes, 2 de 7 hottes et 1 de 8 hottes, la hotte vaut 1é escalins soit 148 livres 10 sols.
  • - 1 lit avec ses garnitures, traversin, oreillers et aussi 12 chaises et 2 fauteuils en bois de rose avec encore un tapis, le tout estimé à 600 livres.

La cave est donc estimée à 748 livres.

 

Ensuite nous sommes montés à l’étage estimer une deuxième chambre :

  • - 1 grande armoire de sapin, 1 table, 1 tapisserie de Bergame, le tout pour 7 pistoles soit 77 livres..
  • - 1 plat, 1 bassin, des assiettes et aiguières en étain estimés 36 livres 8 sols.
  • -  9 grands plats, 6 plats moyens, 6 assiettes creuses et 3 plates, une aiguière, 2 pots de chambre, le pot en étain à la fleur de lys, le tout  estimé 96 livres 18 sols.
  • - 3 chainettes estimées 15 livres.
  • - 1 rafraichisseur d’airain estimé 4 livres 10 sols.
  • - 1 passoire de cuivre estimée 1 livre 10 sols.
  • - 2 tasses en potin estimées 4 livres 10 sols.
  • - 1 lot de pots de cuivre et marmites estimés 6 livres.
  • - 1 grand plat et bassin d’airain, bien battu et façonné estimés à 22 livres.
  • - 1 grande armoire de sapin qui contenait les pots ci-dessus estimés 6 livres 15 sols.

L’estimation pour cette chambre est de 267 livres tournois.

Au même étage nous avons estimé une troisième chambre donnant sur l’arrière :

  • - 1 bahut avec 9 paires de draps de chanvre estimés à 121 livres 10 sols.
  • - 1 ensemble de draps et serviettes et nappes estimé à 90 livres.
  • -  1 bahut estimé à 7 livres 10 sols.
  • - 12 chemises du défunt qui vont servir aux enfants, non estimées.
  • - 8 petits tableaux estimés 3 livres.
  • - 1 paire de pistolets gainés à l’antique assez beaux avec une petite épée à la poignée d’argent, non estimés.
  • - 1 banc en forme de couchette estimé 6 livres.
  • - 1 autre bahut estimé 3 livres.
  • - 1 petite table pliante en sapin estimée 12 sols.
  • -  1 bois de lit en chêne estimé 7 livres.
  • - 1 grande poêle d’airain, 4 bassins d’airain pour faire les confitures,  estimé 24 livres.

Cette troisième chambre est donc estimée à 273 livres tournois.

 

Puis nous sommes allés estimer le grenier :

  • - 5 couvertures, blanches et vertes estimées 18 livres.
  • - 1 couverture piquée estimée 4 livres 10 sols.
  • - 1 lit de Conti avec le traversin estimé 33 livres.
  • - 2 oreillers en toile rayée estimés 4 livres 10 sols.
  • - De vieux sacs estimés 25 sols.
  • - 1 petit matelas estimé 4 livres 10 sols.
  • - 4 ou 5 bichets de farine et 2 bichets de froment, non estimés.
  • -  Une trentaine de livres de pratiques juridiques et autres comme par exemple :
    • Les arrêts notables du parlement de Toulouse
    • La coutume générale de l’évêché de Metz
    • La vie des hommes illustres grecs et romains
    • Le traité des droits honorifiques des seigneurs d’église
    • Les discours politiques.
  •     Ces livres n’ont pas été estimés.
  •  

Ce qui pour le grenier donne une estimation de 63 livres

 

Les biens contenus dans la maison du défunt sont estimés à 2377 livres.

 

Ensuite,  la dame Marie-Thérèse de La Cour, veuve du défunt, nous a fait l’état des dettes, tant actives (se rajoutant à la succession)  que passives (se soustrayant de la succession)

 

Dette actives :

  • - 4000 francs messins [1] dus par monsieur le doyen de Saint-sauveur de Metz par contrat de constitution du 30 juin 1673 chez le notaire Helminger.
  • - 130 livres dues par le même doyen prêtées sans promesse.
  • - 650 livres qu’il lui restent de la vente de la métairie de Choissel
 

[1] Equivalant à 2000 livres tournois

  • - 1600 francs barrois [1] dus par le sieur Moutot de Toul, elle n’a aucun papier mais espère trouver auprès du chanoine de Toul quelques preuves.
  • - 130 écus blancs soit 390 livres pour du vin vendu par Pierre Parisot et Marie Schlegler sa femme  sans promesse signée.
  • - 4 maldres de blé dues par le sieur Wilhius dont le sieur Limpach a répondu.
  • - 18 escalins dus par le sieur Girard de Yutz.
  • - 7 livres dues par Jean Leuchen de Sentzich.
  • - 18 écus blancs soit 54 livres dues par le sieur Ottring.
  • De plus la dame déclare que les enfants ont des prétentions provenant de la succession de leur grand père de Normandie. Prétentions qu’elle tâchera d’appuyer pour le profit des enfants, elle se dit prête à faire le voyage.

 

L’ensemble des dettes actives venant augmenter la succession se monte à environ 4000  livres tournois qu’il faut donc ajouter aux 2377 livres de la succession soit 6377 livres tournois.

 

Dettes passives :

  • - 4 écus blancs soit 12 livres prêtés par le sieur Edinger, échevin de la ville, à son mari.
  • - 3 écus blancs soit 9 livres dues au sieur Limpach, avocat.
  • - 6 écus blancs soit 18 livres dues à Jean Louvrier, maréchal ferrant
  • - 6 écus blancs soit 18 livres dues à Meyer Schwabe, juif.
  • - 5 écus blancs soit 15 livres dues chez un boulanger.
  • - 25 écus blancs soit 75 livres dues pour le loyer de la maison.
  • - La dame précise que les obsèques seront payées sur la succession et que les habits du défunt ont été donné à des pauvres « honteux » sauf un juste au corps de velours, fort usé, estimé à une demie pistole.
  • - La robe  du palais [2], la dame ne veut pas s’en séparer, mais l’estime à 1 pistole.

 

L’ensemble des dettes passives, qui viennent en déduction de la succession, se monte à environ 130 livres tournois, ce qui laisse une succession nette de 6247 livres tournois.

 

La dame précise encore que la charge de lieutenant civil et criminel de la ville de Thionville  a une grande valeur [3] qu’elle jugera utile de vendre à son avantage et qui viendra augmenter la succession.  Cette charge est estimée à environ 6000 livres ce qui laisse donc une succession  totale d’environ : 12247 livres tournois.

 

Voilà qui clos l’inventaire et l’estimation des biens de François Claude Hue de Saint-Rémy,.

 

Fait à Thionville le 3 juin 1679, en présence des personnes citées ci-dessus.

 

[1] Equivalent à 1066 livres tournois

[2] C’est la robe liée à la charge de lieutenant civil et criminel, comme celle d’un avocat

[3] Nous verrons plus loin à quel prix elle vendra cette charge

Pour rappel : (Voir les articles précédents)

 

L’estimation des biens du riche marchand de Thionville :  2000 livres tournois.

L’estimation des biens du tisserand d’Elange : 130 livres tournois.

L’estimation du notable de noble extraction :  12247  livres tournois .

 

Mais voyez vous, l’ Histoire n’étant que l’expression de la vraie vie, j’ai retrouvé un autre acte intéressant, venant clore  momentanément cette histoire.

 

Le 14 août 1679, Marie-Thérèse de La Cour, veuve de François Claude Hue de Saint-Rémy, décédé le 15 mai 1679, soit après trois mois de veuvage, va signer une convention de mariage avec Jean Baptiste Aubry, avocat au parlement de Paris, fils de Poncelet Aubry.

 

Bien entendu, ils se marieront  dans la religion catholique, ils mettront en commun leurs meubles et immeubles.

 

Le marié apportera avec ses parents la somme de 11000 livres tournois, 2000 en argent, 6000 en héritages et le reste à crédit.

 

La mariée apportera 4950 livres tournois venant de la succession  dues par des particuliers et la charge de lieutenant civil et criminel de Thionville qu’exercera alors le nouvel époux [1], mais qu’il pourra aussi revendre.

 

NB : En 1701, la charge de lieutenant civil et criminel au bailliage de Thionville était entre les mains de François George de Clemecy, seigneur d’Inglange.

Etienne Hue de Saint-Rémy né en 1671, fils de François Claude Hue de Saint-Rémy , fut reçu avocat au parlement de Metz le 5 mai 1692 puis devint Lieutenant général au bailliage de Thionville le 10 septembre 1702, charge qu’il exerçait encore en 1728

 

Après cette trilogie parfois un peu indigeste, mais intéressante, je vais prendre moi aussi quelques vacances et nous nous retrouverons en octobre 2017 pour de nouvelles trouvailles sur l’histoire de notre ville et de nos villages.

 

[1] On peut estimer la charge à 6100 livres tournois.

Voir les commentaires

1679 – Thionville – Le testament de Claude François Hue Saint-Rémy

Publié le par Persin Michel

Dans les articles précédents, nous avons vu les biens d’’un riche marchand thionvillois en 1709, puis ceux d’un tisserand d’Elange en 1763, nous allons pour clore cette trilogie voir les biens de Claude François Hue de Saint-Rémy lieutenant général civil et criminel du bailliage de Thionville.

 

Claude François Hue de Saint-Rémy est un des fils d’Hannibal Hue de Saint-Rémy [1] et de Barbe Chomnel. Il avait un frère Charles François Hue de Saint-Rémy, écuyer, seigneur de Gras. 

 

Contrairement à ce qu’affirme la biographie du parlement de Metz d’Emmanuel Michel, qui parle de deux frères, Charles François et François Claude et de deux autres personnages, Chrestien et un autre Claude François « Sans doute de la famille, mais dont nous ignorons le degré de parenté » , il n’y a qu’un seul Claude François  qui est bien le fils d’Hannibal Hue de Saint-Rémy et de Barbe Chomnel devenu à la suite de son père, lieutenant civil et criminel au bailliage de Thionville.[2]

 

François Claude Hue de Saint-Rémy, fils d’Hannibal, se maria à Metz le 22 janvier 1670 avec Marie-Thérèse de La Cour. Il avait 30 ans et son épouse 25 ans. Il reprit donc la charge de son père comme lieutenant civil et criminel de Thionville.

 

Le 4 octobre 1677, Marie-Thérèse de La Cour, épouse de François Claude Hue de Saint-Rémy, déclare que son mari étant pressé de rembourser des dettes qu’il avait faites avant leur mariage a exigé d’elle une procuration pour emprunter 100 pistolles afin d’acquitter ses dettes. Pour ce faire il a engagé 1600 livres tournois que lui devaient les jésuites de Metz et encore deux autres sommes de 500 francs barrois qui lui étaient dues par des particuliers de Toul.  Elle précise qu’elle a fait cela par pure complaisance envers son mari et qu’il l’avait assuré de l’indemniser sur ses biens propres.

Or, sa belle-mère, Barbe Chomnel [3] , a eu connaissance de cette transaction et a proposé de prêter la somme de 100 pistoles, mais en l’intégrant dans les biens acquis après le mariage, ce qui avait engendré une mésentente durable entre  eux, expliquant ainsi le fait que dans le testament et dans la suite des évènements il n’est plus fait mention des parents de François Claude Hue de Saint-Rémy.

 

Un autre document du 30 décembre 1678, confirme que l’entente  et la concorde n’était plus de mise au sein de la famille, puisque dans ce document, il est précisé que les sieurs Charles François Hue de Saint-Rémy, écuyer, seigneur de Gras et de Volkrange et François Claude Hue de Saint-Rémy, écuyer, lieutenant général civil et criminel au bailliage de Thionville ont décidé, afin de sortir de leurs difficultés et différents, de nommé le sieur Phellipes (Philippe), maréchal de camp des armées du roi et lieutenant de son gouvernement à Thionville, afin d’arbitrer et juger les différents entre eux et avec toutes les personnes qu’il jugera à propos de traiter. Ils promettent de trouver agréable, ferme et stable tout ce qui sera jugé par lui ou ceux qu’il aura nommé.

 

[1]  Hannibal Hue de Saint-Rémy était écuyer, seigneur de Gras ayant fait son droit, il fut reçu comme avocat au parlement de Metz où il eut de nombreuses affaires à traiter. Enfin après cette brillante carrière au parlement, il fut reçu, le 4 juin 1662, (acheta la charge) comme lieutenant civil et criminel au bailliage de Thionville qui venait d’être institué. Il décédera à Thionville le 6 septembre 1669..

[2] Mes articles sont écrits à partir de documents originaux qui ne laissent aucun doute sur ce sujet.

[3] A cette date son mari est décédé, elle décèdera à Metz (Saint-Sulpice) le 8 juin 1671

Pour ce faire le sieur Philippe, recevra une somme de 300 livres afin d’arbitrer pour eux tous les différents pouvant survenir

.

Les signatures des deux frères sont assez parlantes et marquent bien les différents qui existent au sein de la famille.

 

Charles François signe Hue de Gras marquant ainsi sont statut de seigneur au sens « féodal »  du terme.

 

François Claude signe Hue de Saint-Rémy, de par la charge qu’il a reprise de son père, il représente l’état royal et sa volonté de marginaliser en douceur les seigneurs hauts justiciers ou fonciers au profit des intendants. 

 

Le 7 avril 1679, François Claude Hue de Saint-Rémy et son épouse Marie-Thérèse de La Cour vont vendre au sieur Collignon, bourgeois de Metz et à son épouse Catherine Georges, un bien qu’ils ont encore au pays messin, précisément au village de Chassel [1]. En l’espèce, une métairie avec ses terres arables et non arables, le jardin et le potager, une chènevière [2] et 18 nouées de vignes avec en plus la moitié de la maison qu’il partage avec le sieur de Wauvamont le tout pour une somme non précisée.

 

Trois jours plus tard, soit le 10 avril,  tombé « violemment malade », il fait son testament qu’il enferme dans une cassette bordée d’or et qu’il met en sureté dans un bahut de son domicile de Thionville.  

 

[1] Villages de Chazelles adjoint en 1809 à celui de Scy pour donner la ville actuelle de Scy Chazelles

[2] Terrain ensemencé par du chènevis qui est la graine du chanvre.

Extrait du testament

Extrait du testament

Ce testament rédigé comme tous les testaments de l’époque, affirme que la mort est certaine mais que son heure est incertaine, donc par précaution de son âme et de ses biens, il rédige ses dernières volontés qui sont résumées ci-dessous :

 

Pour son âme, il se confie au seigneur Jésus Christ et à sa mère la bienheureuse vierge Marie ainsi qu’à ses bons anges gardiens que sont Saint-François et Saint-Claude.

Il demande que soit dites 25 messes basses par les révérends père Augustins et 10 en la chapelle du Rosaire et encore autant à Manom.

 

Pour son corps, il désire être inhumé dans l’église des pères Augustins de la ville.

 

Après son inhumation il veut que Jean Nicolas Bock, conseiller du roi et lieutenant particulier du bailliage de Thionville fasse faire un inventaire et une estimation de ses biens afin d’éviter à son épouse les formalités ordinaires.

 

Il veut aussi que l’on paie ses dettes et que le reste de ses biens demeurent à son épouse jusqu’à ce que ses enfants, tant celui qui est à Metz que celui qui est en nourrice à Thionville soient en étant d’être pourvu de leur part et sans que son épouse ne soit obligée de vendre des biens. A charge pour elle de nourrir ses enfants et de les entretenir dans la crainte de Dieu, elle restera leur mère et tutrice et en cette qualité, il lui donne tout pouvoir et autorité pour vendre sa  charge de lieutenant civil et criminel quant elle trouvera à propos de le faire de manière avantageuse pour elle et ses enfants.

Il précise  encore les ponts suivants :

 

 « Si mes enfants meurent avant mon épouse, leur mère sera la seule héritière à l’exclusion de toutes autres personnes. 

 

Si mes enfants survivent et se trouvent en état d’être pourvu de leur part de mes biens, elle les leur donnera conformément à l’inventaire qui en aura été fait.

 

Pour l’exécution de mon testament je fais entière confiance à mon épouse, à sa probité en vertu de l’amitié qu’elle m’a toujours témoignée. 

 

Fait à Thionville le 10 avril 1679, en mon poële où je suis tombé malade et où je suis alité. »

 

Signé : Hue de Saint-Rémy

 

Le 15 mai 1679, soit un mois et demi après être tombé malade, François Claude Hue de Saint-Rémy décède, muni des sacrements de l’église, en son domicile de Thionville, âgé de 39 ans ou environ.

Acte de décès de François Claude Hue de Saint-Rémy

Acte de décès de François Claude Hue de Saint-Rémy

Le même jour, le procureur du roi ayant connaissance du testament fait mettre les scellés sur le bahut qui contenait la cassette renfermant ledit testament.

 

 Le lendemain 16 mai 1679, François Claude Hue de Saint-Rémy est inhumé à 7h du soir dans la chapelle de notre Dame des pères Augustins..

 

Le lendemain de l’inhumation, le 17 mai 1679, les gens du bailliage vont à la maison du défunt pour ouvrir la cassette et prendre connaissance du testament.

 

Enfin le dernier jour du mois de mai 1679, vers les 3 heures de l’après midi,  Jean Nicolas  Bock, conseiller du roi et lieutenant particulier au bailliage, procède sur requête de la veuve Marie-Thérèse de La Cour, à l’inventaire et estimation des biens du défunt, comme stipulé dans le testament.

 

L’inventaire se fait en présence de deux marchands de la ville chargés de l’estimation des biens, il s’agit de Pierre Scharff et Nicolas de la Mothe.

 

Dans le prochain article nous verrons cet inventaire et estimation, dont l’énumération est trop longue pour être incluse ici.

 

Toutefois avant de clore cet article, j’aimerais vous relater ici un événement qui est intervenu le 15 novembre 1671. François Claude Hue de Saint-Rémy est alors jeune marié et encore novice dans sa charge de lieutenant civil et criminel au bailliage de Thionville.

 

«  Donc le 15 novembre 1671, après seulement 4 jours de maladie, décède à Thionville le bourgeois François Hanes. L’avocat du roi au bailliage, François Soucelier, se met dans l’idée que le bourgeois en question est mort empoisonné, aussi en l’absence à Thionville du procureur du roi, il donne requête à François Claude Hue de Saint-Rémy, lieutenant civil et criminel du bailliage, afin que le cadavre de François Hanes soit ouvert et comme il pense que l’empoisonneuse ne peut être que son épouse, Agnès Wintringer aidée de sa servante, il demande qu’elles soient arrêtées et faites prisonnières. François Claude Hue de Saint-Rémy fait exécuter la requête, la veuve et la servante sont arrêtées et l’enquête commence.

 

Seulement, on ne trouve aucun prétexte à l’empoisonnement, ni aucune preuve formelle. On ouvre le cadavre et les chirurgiens font un rapport à trois des plus grands médecins de Metz qui déclarent qu’il n’y a aucune preuve d’empoissonnement et donc que l’épouse et la servante n’ont pas commis ce crime.

 

Fort bien, seulement au lieu de libérer la veuve, le juge et l’avocat de connivence, font une demande de dommages et intérêts et le juge rend la sentence suivante :

Il ordonne que la veuve Hanes soit convoquée à la chambre du conseil pour y être fortement réprimandée  de n’avoir pas apporté assez de soins pour soulager son mari mort en 4 jours seulement. Il l’a condamne à 9 livres tournois d’amende et à donner 3 livres aux pères capucins pour qu’ils prient Dieu pour le repos de l’âme du défunt. Elle est condamnée au dépends envers le procureur du roi. Enfin on lui enjoint en cas de seconde noce d’apporter plus de soins à la conservation de son nouveau mari. Pour être complet, on interdit à quiconque de lui reprocher le décès de son ex-mari sous peine d’amende.

Mais voilà, la veuve fait appel de la sentence et les procureurs généraux concluent que s’il y a quelques absurdités dans la sentence, elles ne sont pas du fait de la plaignante mais du fait du juge qui l’a rendue. La cour va donc conclure que le procès a été mal requis, mal procédé, mal jugé, elle a donc cassé et annulé toutes les procédures et sentences, elle a déclaré l’emprisonnement de la veuve comme étant injurieux et déclaré que l’écrou sera rayé et qu’en conséquence l’avocat du roi nommera dans les trois jours le dénonciateur à l’origine de l’affaire et le condamne dès à présent à tous les dépends, dommages et intérêts. De plus François Claude Hue de Saint-Rémy, lieutenant civil et criminel au bailliage de Thionville sera assigné à comparaître en la cour  pour répondre aux conclusions que le procureur général entend prendre à son égard et dans cette attente, il le suspend de sa charge au bailliage. »

 

Signé par le premier président Ravot, le samedi 13 août 1672

 

Toutefois, François Claude Hue de Saint-Rémy, jeune lieutenant civil et criminel à Thionville n’a été dans cette affaire qu’un exécutant aux ordres, aussi après les remontrances on lui rendit sa liberté d’exercice.

 

Dans l’épisode suivant, nous verrons l’inventaire détaillé des biens de François Hue de Saint-Rémy et de son épouse Marie-Thérèse de La Cour, dont la maison est à Thionville.

Nous verrons l’estimations faite de ses biens par les deux prud’hommes, mais nous verrons aussi ce qu’il advint quelques mois plus tard de son épouse et de la charge de lieutenant civil et criminel au bailliage de Thionville.

 

A suivre…

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