Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

thionville 17eme siecle

8 octobre 1691 - Sur la route de Cattenom à Thionville

Publié le par Persin Michel

Je vais reprendre par un petit fait divers qui s'est produit le 8 octobre 1691 sur la route ou grand chemin menant de Cattenom à Thionville et passant à Garche.
"Donc, le 8 octobre 1691 au matin, Michel Louis qui est admoniateur de Distroff et qui y habite avec son épouse Catherine Kertzen, était allé à Cattenom traiter des affaires de Distroff.
Les affaires traitées, il revient de Cattenom à Thionville par le grand chemin qui passe par Garche. Au loin, il voit Jeanne Muller qui est l'épouse d'Estienne Pierre Janet aussi appelé "le grand canonnier". Jeanne Muller est à cheval et Michel Louis la prend pour sa propre femme qui devait, être en train de vendanger une vigne à Garche. Il pense qu'elle a quitté son travail et s'étant avancé devant elle, il l'attrappe par sa coiffe et la tire pour la faire descendre du cheval.
Jeanne Muller crie, se demandant bien qui l'agresse ainsi et son mari Estienne Pierre Janet dit "le grand cannonier" qui travaillait non loin accourre avec son épée qu'il porte toujours comme ancien soldat. Voyant son épouse aux prises avec Michel Louis, il lui porte deux coups d'épée dans une fesse et le blesse cruellement.
Chacun ayant reconnu ses torts, grâce à de bons amis, les deux protagonistes en vinrent à traiter de la façon suivante:
Estienne Pierre Janet promet de payer en dédommagement au dit Michel Louis la somme de 25 écus et promet également de payer au chirurgien Néron, la somme de 12 écus et cela incessamment et au plus tard  à la guérison des blessures.
Afin d'assurer la surété de ce paiement, le sieur Jean Muller,  beau père de Pierre Janet, se constitue comme caution en engageant tous ses biens."
Le 13 octobre 1691, soit 5 jours plus tard, le sieur Janet va payer devant notaire, les sommes dûes et dégager ainsi le cautionnement de son beau père.
L'affaire en restera là.

 

Un admoniateur était le gérant d'un domaine pour le compte d'un seigneur ou d'une communauté. 

A l'examen des signatures au bas du document, je ne retrouve pas le nom de Janet, mais la signature suivante: Estienne Pierre Jannin.

Après recherches dans les registres anciens voilà ce qu'on peut en déduire:

Estienne Pierre "Janet" cité plusieurs fois dans le document s'appelle en fait JANIN ou JANNIN comme sa signature l'indique. Il était né avant 1684, probablement à Thionville et s'était marié avant 1704, avec Jeanne Muller aussi de Thionville. Ils auront au moins une fille: Catherine Janin qui se mariera le 19 octobre 1728 à Thionville avec un certain Jean Rebel.

 

François Néron, ancien chirurgien aux armées était alors lun des chirurgiens de la ville de Thionville  avec Jean Frio dont on trouve également la signature au bas du document.

Ces descendants devinrent des notables de Thionville alliés aux grandes familles de la ville, ils furent même des brasseurs importants de Beauregard.

Voir les commentaires

1673 à 1846 - Les ponts de Thionville (1ère partie)

Publié le par Persin Michel

Il y a quelques jours, je fus bloqué dans la circulation, en plein milieu du pont des Alliés, pendant 15 minutes ! 

Je sentais bien le tablier du pont qui tremblait et sursautait au gré des voitures et des camions qui passaient dans l’autre sens, libres, eux, de circuler.

Alors, pour chasser le sentiment d’anxiété de finir peut-être dans notre chère Moselle, je me suis refais mentalement, l’histoire de ce pont.

En voici un aperçu :

Jusqu’en 1673, Thionville ne possède pas de pont, la Moselle borde la ville et coule de tout son saoul le long de ses remparts, comme le prouve le plan ci-dessous, dressé par Jacob Van Deventer vers 1560, où la ville est encore dans ses fortifications du moyen-âge et où bien entendu, il n’y a pas de pont.

1673 à 1846  -  Les ponts de Thionville (1ère partie)

On passe la Moselle par des gués souvent situés assez loin de la ville et l’on revient vers la ville par la porte de Metz ou celle de Luxembourg.

Les personnes peuvent aussi passer la rivière en barques. Plusieurs passeurs sont à disposition pour les faire transiter d’une rive à l’autre et entrer dans ville, par la porte de la poterne, comme nous le verrons plus avant.

La construction d’un pont était devenu une nécessité, tant au point de vue civil que militaire. Toutefois, il faudra attendre la prise de la ville par les français en 1643 et son rattachement officiel à la France en 1659 pour que la population et le commerce croissant, associés à des nécessités militaires, rendent impérieuse la construction de ce premier pont.

On confie donc cette construction au sieur Rodolphe Saltzgeber qui est capitaine de 2 compagnies suisses et major d'une brigade au service de sa Majesté, il a en charge les travaux aux fortifications de la ville. (voir article paru le 25 février 2013 dans ce blog).

http://www.histoiredethionville.com/15-juin-1674-travaux-aux-fortifications-de-thionville

Il connaît bien la construction en général et les ponts couvert en particulier.

Il va donc édifier un pont couvert, sur le modèle des ponts que l’on trouve depuis le moyen-âge, en Suisse et en Allemagne.

Carte postale de 1917 montrant un pont couvert donnant accès au château de Chillon en Suisse.

Carte postale de 1917 montrant un pont couvert donnant accès au château de Chillon en Suisse.

Ce pont, de par son emplacement et l’accès facile qu’il donne à la ville est stratégique, il sera conçu par le capitaine suisse, avec des travées démontables rapidement à partir de la ville.

Quoi qu’il en soit, en 1673, il est opérationnel.

Ce genre de pont est encore très présent en Suisse et en Amérique du Nord.

Premier pont couvert en bois, il restera en fonction jusqu’en 1846.

En voici une illustration de visu, car il existait encore lors de la parution en 1828 du livre

« Histoire de Thionville » par G.F. Teissier, duquel l'illustration est tirée.

 

1673 à 1846  -  Les ponts de Thionville (1ère partie)

Comme on le voit ce pont a été utilisé pendant 173 ans, des pieux en bois de plus de 2 m de long pointus et ferrés ont été retrouvés dans le fond de la Moselle en 1962, lors de la canalisation de la rivière. Ils avaient une section d‘environ  30 cm au carré et se situaient un peu en aval du pont actuel. 

Bien entendu, ce pont a subi les fureurs de la Moselle, lors de terribles hivers, plus d’une fois, il fut rendu inutilisable et dû être réparé.

Ainsi le 24 février 1682, les glaces sur la Moselle entrainées par un fort courant, firent tomber une partie du tablier dans la rivière, entrainant dans sa chute, quelques habitants.

 

Enfin un acte en date du 31 juillet 1719, nous dit que:

« Jean François de Gévigny, chevalier, seigneur de Meilbourg et autres lieux, bailli d’épée d’honneur de Thionville et François George de Lagrange, conseiller du roi, lieutenant général d’épée du bailli de cette ville, maire perpétuel et seigneur de Meilbourg et autres lieux ont consenti, permis et accordé, aux nommés Philippe Legros, consigne de la porte du pont (la poterne) et Mathis Mellinger, batelier et bourgeois de Thionville, de conjointement, à l’exclusion de tous autres, faire passer et repasser par bateaux ou nacelles toutes les personnes qui se présenteront sur la rivière de Moselle et cela pendant tout le temps où le pont restera hors d’état, soit jusqu’à l’entière réparation dudit pont. Ce contrat est fait à condition que lesdits Legros et Mellinger paient chaque jour, audits seigneurs, 20 sols, à charge auxdits seigneurs d’empêcher que d’autres fassent passer la Moselle avec des barques aux personnes qui se présentent… »

 

Le pont est alors un passage sombre et sale dont le plancher est souillé des déjections animales et humaines et qui nécessite de constantes réparations.

 

Thionville et son pont de bois au milieu du 18ème siècle

Thionville et son pont de bois au milieu du 18ème siècle

Dès le début du 19ème siècle, la ville n’aura de cesse de faire remplacer le vieux pont de bois vétuste et dangereux, par un pont de pierre. En 1834, elle acta le projet et le 22 décembre 1836, elle décida d’allouer 25000 F à sa reconstruction.

Les travaux commencèrent début mai 1844 et enfin on inaugura le nouveau pont, le 1er novembre 1846.

La municipalité décida de ne pas instaurer de payage pour ce pont car la ville retirait un bénéfice certain de sa commodité.

Une médaille fut  frappée à Paris pour cet évènement.

La médaille frappée pour l'inauguration

La médaille frappée pour l'inauguration

Carte postale de 1900, du  pont construit en 1846

Carte postale de 1900, du pont construit en 1846

Nous verrons dans le prochain article, le devenir de ce pont et le nouveau pont des alliés

Voir les commentaires

1694 - Un contrat de mariage à Thionville

Publié le par Persin Michel

Dernière page du contrat de mariage
Dernière page du contrat de mariage

Le 22 mai 1694, le sieur Philippe De Guerschin écuyer, seigneur de Logne résident à Thionville passe un contrat de mariage pour épouser demoiselle Marie Fourot de Thionville. Ce contrat de mariage est typique de cette époque et met en scène quelques personnages importants du Thionville de la fin du 17ème siècle. Thionville n'est française officiellement que depuis 35 ans, même si la ville est sous l'autorité des troupes française depuis 51 ans. Les personnages cités sont issus de l'armée où de l'administration civile.

"Devant nous notaires royaux à Thionville, y demeurant, soussignés furent présents en leurs personnes, le sieur Philippe de Guerschin, escuyer, seigneur de Logne, résident en cette ville, fils légitime de feu le sieur Pierre de Guerschin, vivant, essuyer et colonel d'un régiment de cavalerie et de dame Anne Schemcket, ses père et mère, assistés du sieur Louis de Henaut, escuyer, seigneur de Marasson son beau frère, de messire Estienne de Blanchard, chevalier, seigneur d'Argelé, lieutenant du Roy en cette ville et gouverneur de Thionville, de messireCharles François Hüe de Saint-Rémy, escuyer, seigneur de Gras d'une part et demoiselle Marie Fourot fille légitime de défunt maistre Barthélémy Fourot, vivant, conseiller du Roy, maistre particulier des eaux et forests en la maitrise particulière de Metz et Anne Françoise Bock, ses père et mère, assistés de dame Agnès Philips veuve de feu François Bock et dame foncière de Volcrange sa grande mère, de maistre Jean Nicolas conseiller du Roy, lieutenant particulier au bailliage et juge royal de cette ville son oncle et curateur, du sieur André Fourot bourgeois de cette ville son oncle paternel, du sieur Jean Hilt, eschevin de l'hostel de ville de cette cille, de messire Robert Bock prêtre, de messire Jean Mathias Bock, conseiller du Roy, procureur du Roy de l'hostel de ville, ses oncles maternels, de messire Jean Larminat conseiller du Roy, receveur des espèces audit bailliage, de maistre Nicolas Robin, notaire royal en cette ville, ses cousins et de messire Bernard Philips prêtre régent de la paroisse de cette ville d'aitre part. Lesquels ont déclaré que pour parvenir au futur et espéré mariage à faire entre le sieur de Guerschin et ladite demoiselle Marie Fourot les conventions matrimoniales qui suivent ont esté accordé et de part et d'autres acceptés à savoir premièrement que les futurs époux et épouse se prendront par loi de mariage et s'espouseront en face de nostre mère la sainte église catholique, apostolique et romaine le plustost que faire se pourrait à la première réquisition de l'un ou de l'autre.

Chascune des dit futurs conjoints payera et acquittera ses dettes contractées avant le présent contrat de mariage et jusques a huÿ sans le fait de l'autre et sans que les biens de l'un ou de l'autre puisse estre tenu d'aucune desdites dettes réciproquement. Aussitost après la consommation du mariage lesdits futurs espoux et espouse feront un et commun en tous biens meubles acquêts et conquests immeubles et fruits et revenus des biens immeubles propres.

Laditte demoisselle futur espouse apportera en communauté tous ses meubles, savoir meubles meublants obligations, constitutions et arrièrages a elle eschue par droit de succession de déffunt maistre Barthélémy Fourot et dame Anne Françoise Bock ses pères et mères. Toutes les obligations, constitutions et arrièrage sont déclarées meubles par le présent contrat du consentement des parties comme ledit de Guerschin, futur espoux n'a aucun meuble, ny effets mobliliaires, il a meubly par le présent contrat de mariage de ses biens immeubles les plus beaux et les plus chair jusques à la somme de six mil livres qui entreront en communauté cela ayant esté stipulé expressément.

De plus ledit sieur de Guerschin futur espoux promet donner et assigne à la demoiselle future espouse pour bagues et joyaux la somme de trois mil livres pour lesquels ses biens demeureront dès à présent affectés et hypothéqués desquels trois mil livres tournois ladite futur espouse pourra disposer à sa volonté ainsi quelle trouvera à propos et en faveur de qui luy semblera sans avoir besoin d'aucune autorisation entant par la présente suffisamment autorisée pour ce faire.

De plus il a esté expressement stipulé et conditionné qu'en cas que ladite Agnès Philips vient à décéder pendant et le présent contrat de mariage, toutes les constitutions, obligations et rentes, vente à faculté de rachat, engagère et tous les biens immeubles qui festoient à ladite demoiselle future espouse par droit de succession de ladite Agnès Philips sa mère grande luy tiendront lieu de nature de biens propres et ne pourront entrer en communauté mais seulement les fruits et revenus d'Yeux. Au surplus lesdits futurs espoux se conformeront et régleront suivant la coutume de cette ville qui est la mesme que celle de Luxembourg renonceant à toutes autres ainsi faict et passé à Thionville le vingtdeuxième may mil six cens quatre quatorze et ont signé lecture faicte et vanat de signer il a esté stipulé et accordé que les biens propres de l'un ou de l'autre des parties demeureront affecté de hypothèques pour les dettes qui se payeront des deniers ou effect de la communauté et pendant ycelle et qui ont esté contracté avant le présent contrat de mariage et qui sont présentement deus."(Copie de l'original)

Coutume de Thionville
Coutume de Thionville

​Pour résumer ce contrat de mariage, on peut faire les remarques suivantes:

Le mariage aura lieu le 25 mai 1694 soit 3 jours après la signature du contrat de mariage.

Dans sa structure, ce contrat est identique à l'ensemble des contrats de ce type passés au 17ème et 18ème siècle.

L'écriture est lisible et l'orthographe employée mélange pour un même mot, la forme ancienne et la forme moderne encore usitées aujourd'hui.

Les titres sont utilisés de manière désinvolte, surtout pour les appellations de "sieur, messire, magister…" par contre les titres de noblesse peu nombreux ici, sont précis et font la distinction entre "escuyer" et "chevalier" qui indiquent un échelon supplémentaire dans la noblesse française, pour rappel: écuyer, chevalier, baron, vicomte, comte, marquis et duc. Le terme d'écuyer est porté par tout noble n'ayant jamais été fait chevalier.

Que nous dit ce contrat:

Que les futurs époux se marieront à l'église (mention systématique)

Qu'ils devront acquitter les dettes contractées avant le mariage.

Que dès le mariage consommé, ils formeront une communauté de biens à laquelle chacun apportera des biens qui sont listés, leurs autres biens seront propres et n'entreront pas dans la communauté.

Ici nous voyons que:

L'épouse apportera à la communauté tous ses meubles (mobilier) et tout ce qu'elle a hérité de son père Barthélémy Fourot et de sa mère Anne Bock comme obligations, constitutions et arrièrages (argent principalement). Toutefois il est précisé que la succession de sa grande mère Agnès Philipps ne rentrera pas dans la communauté car considérée comme biens propres.

L'époux n'a aucun meuble ni d'effet mobilière (c'est un militaire), donc il apporte à la communauté une somme de 6000 livres tournois gagée sur ses biens immobiliers les plus beaux et en outre il verse à son épouse une somme de 3000 livres tournois pour acheter des bijoux dont elle pourra disposer à sa guise et sans son autorisation.

Dernier point, il est stipulé que la vie du couple avec les événements qui arriveront seront soumis et se régleront en suivant la coutume de Thionville qui est la même que celle de Luxembourg. (C'est en quelque sorte un code juridique qui régit la ville et les villages alentours. Cette coutume avait été homologuée en août 1613 par le Duc de Luxembourg puis reconduite par le roi de France, Louis XIV en octobre 1657, après la prise de la ville de Thionville par les français en 1643)

Armoiries de la famille déposée en 1696
Armoiries de la famille déposée en 1696

Regardons de plus près les personnes citées dans ce contrat à commencer par les futurs époux:

Le futur époux:

Sieur Philippe de Guerschin, écuyer, seigneur de Logne.

(Dans le texte il est écrit Deguerschin, mais sa famille se nomme indifféremment de Guerschin ou de Guerchin.)

Il se prénomme Jean Jacques Philippe. C'est un militaire, au 62ème régiment de Salm-Salm, né le 19 novembre 1664 à Thionville. Il a 30 ans quand il se marie.

Il passera 39 ans 7 mois et 23 jours au service du roi de France et terminera sa carrière militaire comme capitaine d'infanterie.

Son père est Pierre de Guerchin, colonel d'infanterie décédé avant 1694 et sa mère est Anne Schencket ou Schenckel.(On trouve aussi le nom de Erchinquel !)

Quoiqu'il en soit, il est dit seigneur de Logne. C'était un village dont dépendait Ay, Bousse, Blettange… Il y avait un château qui fut détruit dans les guerres entre Metz et Thionville au 15ème siècle et 16ème siècle. En 1605, la seigneurie abrite encore 2 familles ! Puis elle est reprise par Nicolas Utringer, échevin de Thionville. Son fils Renault Ottringer, en devint le seigneur en 1668. Dépendante du Luxembourg, une visite diocésaine de 1684, mentionne un cimetière ruiné, un clocher sans cloche, une maison de cure en ruine.Un village où vivent moins de 10 habitants et un seigneur qui laboure la terre… Bref une terre en déshérence. Le château est toutefois reconstruit en partie au 17ème siècle, puis il est racheté par la famille de Guerschin qui le gardera jusqu'à la révolution. On peut encore voir les armoiries de la famille dans la chapelle et dans un mur du clocher. Le château sera ensuite plusieurs fois remanié, encore après les bombardement de novembre 1944, il fut restauré en 1949.

Pierre de Guerchin, le père, décédé avant 1694, est colonel d'infanterie et arrive sans doute sur Thionville lors du siège et la prise de la ville en 1643. On remarquera qu'il n'a pas le titre de seigneur de Logne, car s'est son fils, Jean Jacques Philippe qui né à Thionville en 1664, achètera la seigneurie alors en déshérence et prendra alors le titre de seigneur de Logne. J.J Philippe aura une fille Agnès mariée en 1737 avec Jacques Jean François Arnauld de la Douye et un fils Jean Philippe marié à Nicole de Vincey...

J.J Philippe avait aussi deux soeurs: Catherine et Marie Anne qui se maria avec Louis de Hénaut (Haynault) que nous verrons par la suite.

La chapelle de Logne

La chapelle de Logne

Les témoins du futur époux:

Le sieur Louis de Hénaut (Haynault), écuyer, seigneur de Marenson.

C'est le beau-frère du futur époux, il a épousé une de ses trois soeurs, Marie Anne de Guerschin, en 1671 à Thionville. C'est un militaire en garnison à Thionville probablement originaire de la région de Compiègne dans l'Aisne où l'on retrouve son père Louis de Hénaut, seigneur de Marenson décédé en avril 1676 et sa mère Héléne de Bofle décédée le 10 octobre 1682, tous deux inhumés dans l'église de Cuise la Motte (Aisne). Il est probablement une connaissance de Jean Esmery de Boislogé, décédé en 1745 à Thionville où il était maître de l'artillerie. Esmery de Boislogé était originaire de Compiègne et avait épousé Anne Fourot, la soeur de la future épouse.

Messire Estienne de Blanchard, chevalier, seigneur d'Argelé.

Depuis 1680, il est lieutenant du Roi et gouverneur de Thionville. Il est marié à Jeanne Elisabeth Hüe de Saint-Rémy qu'il a épousé à Metz le 8 décembre 1686. Il a beaucoup travaillé au rétablissement et à l'établissement des moulins de Thionville, son épouse a continué ce travail après son décès.

Messire Charles François Hüe de Saint-Rémy, écuyer, seigneur de Gras. Epoux de Marie Julienne Gobelieus dont le père était conseiller à la chambre impériale de Spire et officier de l'abbaye Saint-Maximin de Trêves. Il était le père de Jeanne Elisabeth Hüe de Saint-Rémy donc le beau-père de Estienne de Blanchard ci-dessus. Plusieurs membres de sa famille furent lieutenant général au bailliage de Thionville.

La future épouse:

Marie Fourot fille légitime du défunt (+ vers 1646) Barthélémy Fourot, vivant, conseiller du Roi,avocat au parlement de Metz, maître particulier des eaux et forêts en la maîtrise de Metz et de Anne Françoise de Bock, elle même fille de François de Bock, seigneur en partie de Volkrange et d'Agnès Philips qui veuve sera dame foncière de Volkrange. Précisons de suite que la famille de Bock était affiliée à la famille Hûe de Saint-Rémy.

Marie Fourot à une soeur Anne (+ 11/09/1755) mariée avec Jean Esmery de Boislogé et un frère Joseph.

Barthélémy Fourot est présenté parfois comme seigneur de Hackenberg, il est important de préciser qu'il n'était que seigneur foncier et que pour une très petite partie comme beaucoup d'autres familles de la région. Toutefois cette petite partie passa ensuite à la famille de Guerschin qui s'en prévalu.

Nous retrouvons ensuite dans les témoins les oncles paternels et maternels issus des familles Fourot et de Bock et quelques personnalités ayant des fonctions à l'hôtel de ville.

Quoiqu'il en soit, ce simple contrat de mariage, nous donne des renseignements intéressants sur les us et coutumes de l'époque, sur la ville et ses personnalités. Il m'a permis aussi de mettre à jour de nombreuses erreurs dans les informations émanantes de "généanet" et même de documents plus reconnus comme le dictionnaire de la noblesse par La Chesnaye des Bois (1699-1784), il est vrai déjà jugé peu fiable à son époque et dont se servent de nombreux historiens.

Voir les commentaires

1694 - Thionville Val Marie (suite 1)

Publié le par Persin Michel

Le 25 février 1694, nous retrouvons la ferme de Marienthal qui à l'époque s'appellait la ferme de Wonner ou Wonnerhof dans un acte notarié (notaire Lanio) où l'on apprend que cette ferme est louée à bail emphytéotique (1) à Didier Baué, laboureur de Beuvange sous Saint-Michel.

Celui-ci a cédé en 1692, ce bail à Remy Schweitzer, laboureur et maire du roi à Elange, aux mêmes conditions que les dames religieuses de Marienthal proche de Muxembourg lui avait fait.

Ledit Rémy Schweitzer a payé audit Didier Baué, une somme de 100 louis d'or à raison de 11 livres et 10 sols par louis d'or, pour les travaux d'amélioration que celui-ci à fait aux bâtiments de la ferme.

(1) Emphytéotique: bail consenti sur une très longue période (de 18 à 99 ans) donnant la presque qualité de propriétaire au locataire contre un loyer (canon) très faible. Le locataire pouvait céder son bail . Il dérive directement du droit romain et permettait à de grands propriétaires terriens de faire entretenir à moindre frais leur domaine.

Extrait d'un plan du début du 19ème siècle des archives municipales de Thionvile.

Extrait d'un plan du début du 19ème siècle des archives municipales de Thionvile.

Il s'ensuit que Remy Schweitzer d'Elange, est devenu le fermier des dames et abbesse de Marienthal, à ce titre, il s'engage à payer aux dames religieuses et à leur prêtre et procureur, Jean May, une somme de 90 écus blancs ou 270 livres représentant le canon de la ferme pour 2 années.

Il paiera cette somme à la saint Martin prochaine, ainsi qu'une somme de 27 livres pour les grains que lui ont vendus et délivrés en nature, les religieuses, représentant la semence. Il s'engage aussi à payer ce que l'on doit au procureur Jean May.

Il dit n'être pas concerné par les actions des dames religieuses contre Didier Baué pour les arbres qu'il a coupés ou abattus dans leur bois sans leur permission comme le contrat le prévoyait.

Suit un autre acte passé devant le notaire Lanio, du 12 mars 1994, où Didier Baué et Rémy Schweitzer s'engage solidairement sur cet acte du 25 février 1694 et donne les explications sur la cession du bail de l'un envers l'autre et sur les 100 louis d'or payés pour les améliorations aux bâtiments de la ferme faites par Didier Baué.

Il est bien précisé à la fin des actes que les explications sont données en langue germanique mot pour mot et intelligiblement.

Les deux laboureurs n'ont pas l'usage d'écrire et seul signe le procureur Jean May.

Le nom associé au terme de procureur semble assez mystérieux !

Le nom associé au terme de procureur semble assez mystérieux !

Un autre acte du 28 décembre 1699, nous apprend qu'un certain Rémy Suisse, laboureur et son épouse Margeurite "Houne" vivent à "Vonnerhof" et qu'ils achètent une vigne de 3 nouées située à Guentrange au lieu dit "Kufferberg" à Jean Guerard couvreur demeurant à Hagondange et à Michel Perrin, vigneron à Guentrange et Elisabeth Moyeuvre, sa femme. La vente se fait pour 45 écus blancs à 3 livres tournois l'écu. L'acheteur paiera une rente annuelle de 2 sétiers 1/2 de vin blanc à la Dame de Corneille comme propriétaire foncière de la vigne.

Un petit papier libre daté de 1700, joint à l'acte de 1699, nous explique que le sieur Jean Guérard est décédé et que son épouse Anne Moyeuvre, soeur d'Elisabeth Moyeuvre, consent à cette vente.

Rémy Suisse n'est n'autre que Rémy Schweitzer francisé et Marguerite Houne est Marguerite Koch

La Dame de Corneille a de nombreuses terres dans les villages alentours.

1 sétier valait environ 152 litres.

1 nouée = 8 ares 38 ca

Kufferberg = La colline du tonnelier ou des tonneliers

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>